Jeudi dernier, le directeur d’une école maternelle de Palerme, qui était auparavant en Lombardie, a enlevé la statue de la Sainte Vierge et les images religieuses des couloirs, et a fait savoir par une circulaire aux enseignants qu’il était désormais interdit de dire une prière avant le goûter.
La réaction n’a pas tardé : le lendemain, les enfants sont venus avec un chapelet autour du cou, tandis que les parents manifestaient devant l’école, avec l’appui de l’archevêque.
Puis toute l’Italie s’est enflammée pour condamner et stigmatiser le directeur laïcard, qui n’a guère trouvé que les extrémistes genre « libres penseurs » locaux pour le soutenir.
Le directeur a tenté de se défendre en invoquant un avis du procureur général d’Italie, annexé à une note du ministère de l’Education, en 2009, interdisant « la célébration d’actes de culte, de rites ou de célébrations religieuses à l’école pendant les heures de cours ».
Mais il a été contredit par le gouvernement, par la voix du sous-secrétaire d’Etat à l’Education, Gabriele Toccafondi, qui a déclaré (sur… Radio Vatican) que le bon sens et la raison éviteraient de tels incidents, que cela ne blesse personne qu’il y ait des images sacrées, et que dans l’acte du directeur il y a « peu de liberté et beaucoup d’idéologie ». Il a rappelé la décision de la Cour européenne des droits de l’homme selon laquelle les crucifix dans les salles de classe en Italie ne portent pas atteinte à la liberté individuelle et à la liberté religieuse. Le ministre de l’Education en personne, Valeria Fedeli, a déclaré que le directeur avait interprété de façon inappropriée la circulaire de 2009, notamment en ne demandant pas l’avis des parents.
L’affaire est devenue politique et c’est à qui sera le plus en pointe. Forza Italia dénonçait « un geste dicté par la volonté d’imposer le laïcisme et l’anticléricalisme. » La Ligue du Nord tempêtait que « interdire à des enfants de 3 à 6 ans de prier à l’école est une chose indigne » et retirer les photos du pape et les statues de la Vierge est « un acte ignoble ». Forza Nuova a aussitôt accroché une banderole : « Rends la Madone » sur le mur de l’école. Ce matin, Alessandro Pagano, député et représentant local de « Noi con Salvini » (équivalent de la Ligue du Nord dans le Sud), s’est rendu à l’école pour apporter une statue de la Sainte Vierge en remplacement de celle qui a été enlevée. Mais il n’a pas pu rencontrer le directeur, qui a… disparu. Il a déclaré : « Je suis ici en tant que représentant des institutions. Je n’apporte pas un symbole partisan mais seulement un symbole de paix, qui est la Vierge Marie. Je suis venu répondre calmement à un acte que je considère de prosélytisme qui ne respecte pas l’article 3 de la Constitution, qui défend la liberté de pensée et la liberté de professer une foi. Le directeur fuit ses responsabilités pendant que je suis ici pour défendre les mamans et les petits enfants croyants. »
Commentaires
"Gabriele Toccafondi" qui a déclaré......
Elle a rappelé la décision...."
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"Gabriele" est un prénom d'homme en italien. M. Toccafondi est un homme.
Il ne s'appelle point Gabriella.
Oui, merci. C'est parce que j'étais devant la photo de Valeria Fedeli dont j'avais vu la déclaration avant l'autre...