Le grain de sénevé est le Christ mystique qui atteint la taille d’un arbre puissant. Chaque saint, qui lui a été incorporé par le baptême, forme un rameau et le demeure après sa mort. Le nombre des élus est déterminé par Dieu ; aussitôt que le dernier rameau sera fixé sur l’arbre du Christ mystique, la mission de l’Église sera terminée. Maintenant, à la fin de l’année liturgique, nous regardons l’arbre pour voir dans quelles proportions le sénevé s’est développé.
Le levain, c’est la vie divine en nous ; elle doit pénétrer tous les domaines. Les saints nous font mieux comprendre ce que cela signifie. Toute leur vie en a été pénétrée. Mais nous avons trouvé la voie pour réaliser, nous aussi, personnellement, cette double parabole. Il convient particulièrement à la fin de l’année liturgique de nous demander : Comment le Christ a-t-il grandi en nous ? Comment a-t-il agi en nous à la manière d’un levain ? Ici, nous pouvons nous faire l’application de l’Épître : avons-nous « une foi agissante, un amour prêt au sacrifice, une espérance ferme en Notre Seigneur Jésus Christ ? »
Encore une pensée : L’Eucharistie est aussi un grain de sénevé ; elle est le levain. Tous les dimanches, le Divin Semeur jette ce grain dans notre âme et, pendant la semaine, ce grain doit devenir un arbre qui porte feuilles, fleurs et fruits. Tous les dimanches, la « femme », l’Église, mêle à la farine de l’âme le levain de l’Eucharistie ; maintenant notre âme a besoin d’un levain. C’est le rôle de l’Eucharistie : elle n’est pas un arbre, ni un pain levé, mais un petit grain et un levain ; elle est une force et une grâce qui ne deviennent efficaces qu’avec la collaboration de la volonté humaine.
Commentaires
N'est-il pas paradoxal que le levain, qui est par ailleurs perçu négativement (le levain des pharisiens; le levain qui corrompt vs les azymes; le pain sans levain pour la Pâques) soit ici la vie divine? cela me laise toujours perplexe.
la plupart des vrais symboles sont ambivalents. Le plus évident est celui du serpent élevé sur le bois (de la croix).
Les Eglises orientales célèbrent l'Eucharistie avec du pain levé, pour qu'on ne la confonde pas avec les azymes des juifs...
Au cours des premiers siècles, le pape faisait parvenir aux prêtres des autres églises de Rome un fragment de l'hostie qu'il venait de consacrer et que ces prêtres mettaient dans le calice après le Pater afin de montrer leur communion avec le Pontife romain. C'était aussi une façon de montrer que l'évêque de Rome était présent dans toutes les églises de la Ville. Ce fragment s'appelait "fermentum": le levain.