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Adonai Domine

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℟. Adonai, Dómine, Deus magne et mirábilis, qui dedísti salútem in manu féminæ, * Exáudi preces servórum tuórum.

℣. Benedíctus es, Dómine, qui non derelinquis præsuméntes de te, et de sua virtúte gloriántes humilias.
℟. Exáudi preces servórum tuórum.

Adonaï, Seigneur Dieu, grand et merveilleux, qui a apporté le salut par la main d’une femme, exauce les prières de tes serviteurs. Tu es béni, Seigneur, toi qui n’abandonnes pas ceux qui présument de toi, et qui humilie ceux qui se glorifient de leur puissance ; exauce les prières de tes serviteurs.

Ce répons est le premier des matines d’hier dimanche, ce qui explique qu’il soit souvent orné d’une lettrine. L’an dernier j’avais mis l’antiphonaire des cordeliers de Fribourg. Ci-dessus c’est l’antiphonaire à l’usage de Saint-Maur des Fossés (début XIIe siècle). Premier répons du dimanche, il est donc aussi le premier des matines du lundi et du jeudi de cette semaine quand l’office est férial.

Outre ce que je disais l’an dernier quant à la composition du texte, on peut remarquer qu’il commence par « Adonaï ». Cela ne surprend pas quiconque connaît un peu la liturgie, puisque l’une des grandes antiennes O de l’Avent commence également par Adonaï.

Pourtant c’est l’une des deux seules fois que saint Jérôme a utilisé ce nom de Dieu dans la Vulgate. L’autre fois c’est dans le livre de l’Exode : « Le Seigneur parla à Moïse, disant : Je suis le Seigneur, qui a apparu à Abraham, Isaac et Jacob en Dieu tout-puissant : et mon nom Adonaï je ne leur ai pas indiqué. »

Saint Jérôme laisse entendre que sous cet « Adonaï » il y a le tétragramme sacré, le nom ineffable, IHWH, que l’on prononçait précisément « Adonaï ». En fait IHWH est omniprésent dans ces versets de l’Exode, mais une fois saint Jérôme a voulu laisser le mot hébreu, quand « le Seigneur » disait son nom.

Or dans la prière de Judith on ne voit aucune raison pour que saint Jérôme dise « Adonaï », et moins encore « Adonaï Domine », puisque « Adonaï » veut dire « Domine ».

Ou bien saint Jérôme a voulu donner un parfum d’antiquité hébraïque à la prière de Judith, ou bien, ce qui me paraît plus probable, il y avait cette répétition bilingue dans le texte araméen qu’il a traduit et que nous n’avons plus.

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