Propos de Jan Zahradil, député tchèque au Parlement européen, président du groupe de l’Alliance des conservateurs et réformistes européens :
Je pense qu’Emmanuel Macron se soucie en réalité assez peu de l’Europe centrale et de l’Est. Son but est de se présenter comme un nouveau leader européen qui remettra tout en ordre. Dans sa conception de l’Europe, la France est aux manettes, l’Allemagne finance et tous les autres suivent. C’est, bien sûr, une simplification, mais je pense que pour lui, l’Europe centrale n’est qu’un outil qui lui permet de se valoriser. C’est ce qu’illustre son approche du groupe de Visegrád. Pendant son tour d’Europe, il a rencontré les dirigeants tchèque et slovaque, mais pas polonais et hongrois.
Il y a un conflit entre les pays d’Europe centrale et la France, à cause de la lutte contre les salaires bas et les tentatives d’entraver la liberté de circulation des travailleurs. Il est logique de parler à Emmanuel Macron de ces questions. Je ne pense cependant pas que nous devrions nous rapprocher de lui simplement parce qu’il nous a fait un cours de realpolitik et a appliqué la règle du « diviser pour mieux régner ».
Il essaie de démanteler le groupe de Visegrád parce que celui-ci s’est montré trop rebelle récemment. Nous ne devrions pas nous prêter au jeu. La République tchèque ne devrait pas tenter de devenir un intermédiaire entre l’ouest et les « méchants » que sont Jarosław Kaczyński et Viktor Orbán. Ça ne marchera pas. Nous ne ferions qu’enrager la Hongrie et la Pologne, tout en étant considérés comme un laquais par l’ouest.
Tout comme nous le faisons sur la question de la réinstallation des migrants, le groupe de Visegrád doit garder une position ferme sur le travail détaché. Nous devons faire pression, utiliser des arguments fondés sur le droit primaire européen et prouver que la France enfreint les règles du marché unique.
Commentaires
Monsieur Zahradil n'est pas à une contradiction prés : il s'oppose à la politique migratoire commune, expression de cet ultra-libéralisme que nous rejetons mais approuve la directive Bolkestein qui 'exprime tout autant cette idéologie destructrice
Cherchez l'erreur....
Quand il dit "Nous ne devrions pas nous prêter au jeu. La République tchèque ne devrait pas tenter ", cela veut-il dire qu'il y a déjà un mouvement ne ce sens? que, dans les faits, le groupe Visegrad est en train de se fissurer, et que ces propos tentent de stopper ce qui est en cours?