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Mgr Giacomo Morandi

Le pape a nommé Mgr Giacomo Morandi secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en remplacement de Mgr Luis Ladaria Ferrer qu’il vient de nommer préfet de la congrégation.

C’est François qui avait nommé Mgr Giacomo Morandi au poste de sous-secrétaire en 2015.

La Congrégation est donc verrouillée.

On constate que ce pape qui est soi-disant contre les mondanités fait de Mgr Giacomo Morandi, qui était prêtre de Modène, un « archevêque », titulaire de Cerveteri.

On continue donc de faire « évêques », et même « archevêques », les hauts fonctionnaires de la curie, qui n’ont aucune activité épiscopale.

A ce propos, je me pose une question de droit. Pendant longtemps j’ai cru que ces évêques « titulaires » étaient nommés évêques de diocèses où il n’y a plus de catholiques depuis longtemps : « in partibus infidelium » (chez les infidèles, essentiellement dans les pays musulmans). Ce qui ne change rien à l’absurdité de la chose, puisque un évêque doit être en charge d’une portion du peuple de Dieu. Mais on peut comprendre une certaine forme de continuité historique, quoique factice. Or j’ai découvert récemment que nombre d’évêques titulaires l’étaient d’anciens diocèses disparus mais qui sont toujours peuplés de catholiques. C’est précisément le cas pour Cerveteri, ville du Latium, de 36.000 habitants. Aujourd’hui Cerveteri fait partie du diocèse de Porto-Santa Rufina. Comment Mgr Giacomo Morandi peut-il être évêque d’un diocèse dont les fidèles appartiennent à un autre diocèse ? Comment peut-on justifier que Mgr Morandi ne puisse pas exercer ses fonctions d’évêque dans son diocèse qui n’existe pas mais qui est peuplé de catholiques et dont il est l’évêque ?

Commentaires

  • Sans répondre à votre question finale, voici quelques précisions données de mémoire parce que je ne dispose pas de la documentation appropriée au moment où je vous écris.

    Depuis environ 1880, on ne parle plus d'évêques "in partibus (infidelium)", mais "titulaires". Sans doute ce changement d'appellation a-t-il un rapport avec l'uniatisme, car certains évêques portaient les noms de diocèses de Grèce.

    Depuis le concile Vatican II, oecuménisme oblige, on a cessé d'attribuer les sièges situés dans des pays où il y a des chrétiens d'autres confessions, comme la Grèce, la Turquie. Du coup, le Saint-Siège a demandé aux émérites de renoncer à leur siège titulaire (10 déc. 1970). Ainsi un certain Marcel Lefebvre dut-il renoncer à Synnade de Phrygie. Au cours de l'été 1976, les coadjuteurs n'eurent plus de siège titulaire (pour les ordinaires militaires et les prélats territoriaux, c'est venu en 1998). Restèrent donc les évêques auxiliaires, les nonces et les évêques de curie.

    Comme le nombre de sièges titulaires commençait à manquer, on en a ressuscité plein en Afrique du Nord et en Europe et en 2009, le Saint-Siège a demandé aux évêques français qui avaient en plus de leur diocèse des titres relevés 'in memoriam' (comme par exemple l'évêque de Beauvais qui porte les titres de Noyon et Senlis, supprimés au Concordat de 1801) d'y renoncer afin de les attribuer à des "sans diocèse". A ma connaissance, seul un a accepté : l'archevêque d'Avignon. Il a renoncé aux sièges d'Apt, Carpentras, Cavaillon, Orange et Vaison. Certains de ces sièges ont depuis été attribués. D'autres sièges français, qui n'avaient pas été relevés, ont été ressuscités pour la cause : Maillezais (Vendée), Saint-Papoul (Aude) ou encore Sagone, Aleria, Accia, Mariana ou Nebbio (Corse), entre autres. Et figurez-vous que le siège d'Ypres, qui eut un évêque célèbre, a lui aussi été relevé de la sorte...

    Sur la question générale, je me souviens de la conférence d'un prêtre peu suspect de connivence traditionaliste, conférence qui exposait le décret concilaire sur la fonction des évêques (Christus Dominus). Il disait son étonnement de voir encore conféré le caractère épiscopal aux fonctionnaires de Curie et de donner encore des évêques auxiliaires alors que les prêtres sont couramment délégués pour donner le sacrement de confirmation...

  • Je vous remercie beaucoup pour ces précisions. Il est curieux que l'expression "in partibus" ne soit plus utilisée par Rome depuis les années 1880, alors qu'on continue de la voir partout. Par exemple sur la page wikipedia de Mgr Gaillot... et quand on clique sur "in partibus" on tombe sur la page "siège titulaire", où il est dit que c'est en 1882 que Léon XIII a pris cette décision.

    Je ne comprends pas l'affaire de Mgr Lefebvre. Si j'en crois wikipedia et les cartes, Synnade de Phrygie est aujourd'hui Suhut, un village turc qui n'est le siège d'aucun évêché d'aucune Eglise, mais fait partie de l'archidiocèse latin d'Izmir. Donc je ne vois pas pourquoi Mgr Lefebvre n'a pas pu continuer d'être évêque (in partibus, dit wikipedia) de Synnada alors qu'il y aurait un Mgr Tartempioni évêque titulaire de Carpentras... (Encore que quand on connaît le centre ville de Carpentras aujourd'hui on peut comprendre l'expression "in partibus infidelium"...)

    Reste donc intacte ma question. Comment Mgr Tartempioni peut-il être évêque (titulaire) de Carpentras alors qu'il y a déjà un évêque qui a Carpentras dans sa juridiction, et sans pouvoir exercer ses fonctions épiscopales dans la ville dont il est évêque... et sujet d'un autre évêque...

  • Vivement un prochain concile .............. avec par exemple à sa tête un Pape venu d'Afrique ................

  • Question très intéressante. J'ignorais tout de cette nouvelle pratique. Dans les tables du Dictionnaire de théologie catholique (1951 pour ce volume), on lit encore cette définition: "Evêques titulaires. Ils possèdent l'ordre épiscopal, sans juridiction actuelle sur un diocèse; on leur donne le titre d'un ancien diocèse, devenu aujourd'hui pays de mission." Avec citation du CIC, canon 348 § 1: "Les évêques titulaires ne peuvent exercer aucun pouvoir dans leur diocèse, dont d'ailleurs ils ne prennent pas possession".
    Evidemment, ça se comprend dans le cas de Synnada in Phrygia, beaucoup moins dans celui de Cerveteri. Moralité (une fois de plus): la révolution, c'est le pire du nouveau ajouté au pire de l'ancien.

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