Quatre séminaristes de Shangaï ont été ordonnés prêtres hier, alors que le séminaire est fermé depuis 2012 et que depuis cette date-là l’évêque de Shanghai est aux arrêts…
En fait ces séminaristes avaient fini leurs études en 2012. Depuis lors ils attendaient que la situation redevienne normale, mais il ne semble pas que ce soit pour tout de suite. Ils ont donc été ordonnés diacres mardi et prêtres mercredi, par l’évêque du diocèse voisin de Haimen, Mgr Shen Bin.
On parle de l’Orient compliqué, mais l’Extrême Orient catholique est encore plus compliqué. Il se trouve que Mgr Shen est reconnu à la fois par Rome (il a été sacré avec mandat pontifical en 2010) et par le pouvoir communiste (il est même vice-président de la « conférence épiscopale » officielle, non reconnue par Rome, et de l’« Association patriotique », c’est-à-dire l’Eglise officielle).
En 2012 avait été sacré évêque officiel de Shanghai Mgr Ma Daqin. Lequel, aussitôt après son ordination, avait déclaré qu’il quittait l’« Association patriotique ». Il avait alors été immédiatement assigné à résidence au séminaire de Sheshan, avec interdiction d’accomplir tout acte épiscopal, tandis que le séminaire de Shanghai était fermé. Or, il y a un an, Mgr Ma Daqin refaisait parler de lui, par une déclaration écrite dont on ne sait toujours pas si elle est de lui ou non, où il expliquait qu’il avait fait une « erreur » et qu’il souhaitait la « corriger ».
On a constaté mardi et mercredi que non seulement Mgr Ma Daqin n’a pas été autorisé à ordonner les prêtres, mais qu’il n’a pas paru à la cérémonie.
Les nouveaux prêtres ont célébré leur première messe à la basilique mariale de Sheshan, qui jouxte le séminaire où est détenu Mgr Ma Daqin…
Commentaires
En Chine COMMUNISTE
L ' Eglise en Chine communiste, quoique compliquée me semble ne pas assez "aimée " dans nos milieux catholiques.
nous avons connu sous le Consulat et le Premier Empire une situation assez proche du fait que le pape Pie VI n'avait pas su résister à Bonaparte
certains diocèses avaient trois évêques :
- l'évêque légitime d'Ancien Régime lorsqu'il avait refusé de démissionner (le pape n'avait quand même pas oser violer le droit canonique en les déposant et s'était borné à leur demander de démissionner, ce que tous n'avaient pas fait)
_ l'évêque concordataire nommé par le gouvernement et investi par le pape même quand l'évêque légitime n'avait pas démissionné
- l'évêque constitutionnel qui n'intéressait plus personne