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Lundi de la première semaine de carême

La messe de ce jour ne peut que paraître paradoxale à ceux qui colportent le vieux cliché du Dieu terrible de l’Ancien Testament et du Dieu d’amour du Nouveau Testament.

En effet, l’« épître » est un émouvant passage du prophète Ezéchiel où Dieu est le bon pasteur qui va chercher ses brebis dispersées pour les rassembler et les faire paître dans les meilleurs pâturages. « Moi je paîtrai mes brebis, moi, je les ferai reposer, dit le Seigneur Dieu. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade… »

Tandis que l’Evangile nous brosse la scène terrible du jugement dernier où Jésus est le Juge implacable : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu éternel ! »

Il y a là tout un jeu de miroirs. Le Juge de l’évangile est aussi le bon pasteur : il sépare les brebis des boucs et donne aux brebis la possession de son Royaume. Et le bon pasteur d’Ezéchiel, juste après le passage lu à cette messe, dit : « Voici que moi je vais juger entre brebis et brebis, béliers et boucs… » Puis il ajoute qu’il suscitera un berger pour ses bonnes brebis, ce sera son serviteur David qui les paîtra et qui sera leur pasteur… Annonce de la venue du Christ, et il est bien évident que le Christ fait allusion à la prophétie d’Ezéchiel dans l’évangile du jugement dernier, mais aussi dans les autres passages où il se décrit comme le bon pasteur, et particulièrement dans celui-ci, dont le texte d’Ezéchiel paraît un commentaire écrit quelques siècles plus tôt :

Quel est l'homme parmi vous qui a cent brebis, et qui, s'il en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve ? Et lorsqu'il l'a trouvée, il la met sur ses épaules avec joie ; et venant dans sa maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis qui était perdue. Je vous le dis, il y aura de même plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence.

Tel est le message du carême.

Commentaires

  • Oui la pseudo opposition entre Nouveaux et Ancien Testament est une idée fausse colportée par Marcion et les marcionites... Elle traîne partout. C'est une bonne chose de lui faire un sort en cette occasion... Il n'y a pas d'opposition entre les deux Testaments mais continuité et accomplissement.

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