Le 9 février dernier, le Parlement fédéral belge a voté une proposition de loi visant à « permettre la reconnaissance de la filiation paternelle hors mariage dès le début de la grossesse ». Ainsi, « la reconnaissance d’un enfant conçu peut avoir lieu à tout moment de la grossesse sur la base d’une attestation de grossesse réalisée par un médecin ou par une sage-femme ».
Evidemment, ce que l’on remarque tout de suite est l’emploi du mot « enfant », quand il s’agit d’un fœtus, et même d’un embryon, puisque le texte s’applique « dès le début de la grossesse ».
Quant au ministre de la Justice, il prévoit de supprimer le délai légal de « reconnaissance d’un enfant mort-né », actuellement fixé à six mois de grossesse… Donc on pourrait reconnaître des « enfants morts-nés » au stade de l’embryon…
La chose n’est pas passée inaperçue des lobbies de la culture de mort, et le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CCFB) hurle que ces « tentatives de donner un statut à l’embryon et au fœtus » sont des « attaques de plus en plus directes » à l’avortement.
D’autant plus directes qu’elles sont semble-t-il involontaires, dans ce pays où l’avortement est aussi tabou que chez nous.
Cela révèle surtout l’immense hypocrisie de celles qui prétendent faire ce qu’elles veulent de leur corps, et de ceux qui ne voient dans l’embryon qu’un amas de cellules.
Car quand il s’agit, par exemple, de lutter contre le tabac, tout à coup la femme porte un enfant…
Commentaires
Hypocrisie ou embrouillement involontaire ? L'absence de rigueur morale se superpose à l'absence de rigueur intellectuelle.
cela a existé en France sous l'Ancien Régime, sous une forme un peu différente : toute femme non mariée qui devenait enceinte devait le déclarer, sous peine d'être soupçonnée d'avortement (alors gravement puni) en cas d'accident de grossesse
elle devait dans cette déclaration dire qui était le père; évidemment, on ne disposait pas à cette époque de moyens de vérifier, et le père désigné n'était pas forcément le vrai : il était dangereux d'être riche ou bien placé dans la société
bien entendu, Bonaparte n'a pas reconduit ça dans sa législation qui n'était pas particulièrement féministe