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Sur l’Ordre de Malte

Riccardo Cascioli :

Le Bureau de presse du Saint-Siège a également annoncé la nomination prochaine d'un délégué pontifical appelé à gouverner l'Ordre (confié dans l'intervalle au Grand Commandeur). En d'autres termes, l'Ordre de Malte est considéré comme «contrôlé» (commissariato) par le Saint-Siège.

Il s'agit d'une décision sans précédent qui a provoqué une grande confusion et ne manquera pas d'avoir des répercussions internationales: l'Ordre de Malte est en effet un Etat souverain, un Etat sans territoire, qui a aussi accrédité un ambassadeur auprès du Saint-Siège. Comme l'a noté l'hebdomadaire britannique The Catholic Herald la décision du pape équivaut à une annexion pure et simple, une violation flagrante du droit international qui, en fin de compte, menace même l'indépendance du Saint-Siège. Avec un précédent de ce genre, comment pourrait-on en effet légitimement défendre le Saint-Siège, si par exemple, un jour «le gouvernement italien choisissait de voir l'indépendance de la Cité du Vatican comme une formalité anachronique»?

Roberto de Mattei :

Le pape savait qu'il n'avait aucun titre juridique pour intervenir dans les affaires intérieures d'un ordre souverain, et encore moins pour exiger la démission de son Grand Maître. Il savait aussi que le même Grand Maître ne pouvait pas résister à la pression morale d'une demande de démission, même illégitime.

En agissant ainsi, le pape Bergoglio a exercé un acte d'empire ouvertement contraire à l'esprit de dialogue qui a été le leitmotiv de l'année de miséricorde. Mais, ce qui est plus grave, l'intervention est advenue pour «punir» le courant qui dans l'Ordre est plus fidèle au Magistère immuable de l'Eglise et soutenir au contraire l'aile laïque, qui voudrait transformer les Chevaliers de Malte en une ONG humanitaire, distributrice «pour le bien», de préservatifs et de produits abortifs. La prochaine victime désignée apparaît être le Cardinal patron Raymond Leo Burke, qui a la double faute d'avoir défendu l'orthodoxie catholique au sein de l'Ordre et d'être l'un des quatre cardinaux qui ont critiqué les erreurs théologiques et morales de l'Exhortation bergoglienne Amoris laetitia .

Lors de sa rencontre avec le Grand Maître, François lui a annoncé son intention de «réformer» l'Ordre, c'est-à-dire la volonté de dénaturer son caractère religieux, même si c'est précisément au nom de l'autorité papale, qu'il veut commencer son émancipation des normes religieuses et morales. Il s'agit d'un projet de destruction de l'Ordre, qui naturellement ne pourra se produire que grâce à la reddition des Chevaliers, lesquels semblent malheureusement avoir perdu l'esprit militant qui les distingua sur les champs des croisades et dans les eaux de Rhodes, Chypre et Lépante. Mais ce faisant, le pape Bergoglio a perdu beaucoup de sa crédibilité, aux yeux non seulement des Chevaliers, mais d'un nombre croissant de fidèles, qui relèvent la contradiction entre sa façon de parler, engageante et mielleuse, et d'agir, intolérante et menaçante.

Commentaires

  • Visualisation de la perte de la Foi, au sein même du magistère au profit de l'éclosion des idéologies de l " humanisme ", totalement désacralisées.
    La nouvelle ONG " église " , anciennement catholique, s'effondrant sur elle-même. En proie aux idéologies du contraire et de l'obscurantisme qui ont désormais pris possession dans la gouvernance de TOUS ces vénérables Ordres ancestraux.
    Edification des ruines Vaticanes que le prochain Pape va gravir, à l'instar de celles de Bysance.
    Heureusement nous savons que satan ne prévaudra pas .... Un seul refuge, désormais la Tardition !!!

  • - Si l'église, pour parler comme Grégoire IX, est devenue le peuple de Judas nouveau, elle doit connaître elle aussi et elle surtout, non pas en figuration mais en continuation ce que le Christ a connu.
    Membre choisi du corps mystique du Christ, comme tous et chacun des fidèles, elle doit souffrir pour compléter en sa chair ce qui manque aux afflictions du Christ, en faveur de son corps, qui est la sainte Église, selon ce que le saint Apôtre Paul enseignait aux Colossiens.
    La vraie gloire ne s’acquiert que par la Croix.
    La souffrance et l’offrande de sa souffrance c’est la gloire.
    La gloire c’est de souffrir,
    la gloire c’est de tenir,
    la gloire c’est de combattre quoi qu’il puisse en paraître, en sachant qu’un jour sera la victoire.
    Voilà la force et la conviction que l’on obtient de saint Michel au cours du combat pour le bien, pour Dieu et le salut du monde -
    Vive le Cardinal BURKE !!!

  • - Sachez-le bien, vous ne vous battez pas, quoiqu’il puisse vous en paraître, contre des hommes sous leurs systèmes immondes qui offensent la Face du Tout-Puissant, ce sont les démons qui agissent et ceux-là vous n’en serez pas vainqueurs par des discours, par des suffrages électoraux, par des finesses diplomatiques ou par je ne sais quelle arme du monde, mais par la pénitence, par la prière, par le sacrifice et
    l’observance -

    (Isbn : 978 2 9556699 1 4)
    Satan ne prévaudra pas.

  • Comme cela a je crois déjà été dit dans un autre commentaire, le supérieur de Malte est religieux et fait voeu d'obéissance au Pape. De même que le Pape a la double casquette de souverain d'un Etat sujet de droit international et de chef spirituel, de même le supérieur de l'ordre de Malte. Le Pape a une juridiction immédiate sur tous les fidèles, a fortiori sur les religieux qui lui sont liés en plus par un voeu.
    Je conçois que la question est subtile, mais le Pape n'intervient pas ici en tant que chef d'un sujet de droit international (ce qu'est le Saint-Siège) contre un autre sujet de droit international indépendant (ce qu'est l'ordre de Malte) mais donne un ordre comme un supérieur religieux à un Frère.
    Sinon on tombe dans les erreurs anglicanes : les catholiques obéiraient à un souverain étranger, il y aurait conflit d'allégeance chez eux, etc. Or, non : les catholiques obéissent au Pape non en tant qu'il est roi des Etats pontificaux (je parle pour les Anglicans au 16e siècle) mais en tant que pasteur universel.
    Ensuite, ceci est un abus de pouvoir, mais qui connaît un peu l'histoire de l'Eglise n'en sera pas surpris (la démission du P. Le Floch, ça ne dit rien à personne?). Ne faisons pas comme les Français qui semblent avoir découvert hier que les politiques s'enrichissent illégalement...

  • Au contraire de Clément V avec les Templiers, François ira-t-il jusqu'à recommander le bûcher pour les Chevaliers de Malte?

  • non, contrairement à ce que dit le premier article (Cascioli), l'OSM n'est pas un Etat souverain. Il est un sujet de droit international doté d'une souveraineté fonctionnelle, reconnue par une partie limitée au demeurant de la communauté internationale (pas par la France notamment).

  • et oui à Eric : si on accepte que François est Pape, alors il peut faire ce qu'il veut... qu'on le veuille ou non. Ce qui est intéressant c'est en effet qu'il dézingue le Card. Burke et que tout cela parte d'un sujet (distribution de préservatifs) dont François en agissant ainsi ne peut ignorer qu'il conduira les observateurs à signaler qu'il prend à nouveau une position libérale sur le sujet (le sujet Boselager est ancillaire).

  • le pape ne peut pas faire tout ce qu'il veut, mais il a le droit de rappeler à un religieux son vœux d'obéissance, et les chevaliers profés de Malte sont des religieux; pour le reste, il devra s'expliquer avec son Créateur quand il sera rappelé à Lui

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