L’Institut Guttmacher souligne que le taux d’avortement aux Etats-Unis est pour la première fois descendu en 2014 au-dessous de ce qu’il était en 1973, la première année de la légalisation. Ce taux est de 14,6 pour mille, contre 16,9 pour mille en 2011.
En 2013, le nombre d’avortements était tombé en dessous du million, pour la première fois depuis 1975. En 2014, le nombre a encore baissé, passant de 958.700 à 926.000.
La baisse est de 14% depuis 2011.
L’institut Guttmacher tente de montrer que cette baisse n’a pas de rapports avec les nouvelles mesures législatives prises dans divers Etats. Mais la démonstration est doublement fausse. D’abord on ne peut pas déterminer immédiatement l’efficacité de ces mesures. Et surtout l’institut Guttmacher fait l’impasse sur les fermetures d’avortoirs qui ont eu lieu ces dernières années. Il est bien évident que lorsqu’il n’y a plus qu’un seul avortoir dans un Etat il y a beaucoup moins d’avortements. Or la fermeture des avortoirs est la conséquence des nouvelles mesures législatives.
L’institut Guttmacher hulule que les dernières données sont publiées alors même que s’installent un nouveau gouvernement et un nouveau Congrès qui sont particulièrement hostiles… « à la santé et aux droits reproductifs »… « On s'attend à ce que le gouvernement fédéral mène des changements politiques de grande envergure qui auront un impact négatif sur la santé et les droits en matière de reproduction. Dans la vie quotidienne de nombreuses femmes, ces changements s’ajouteront à l'assaut de l'État contre l'accès à l'avortement et aux services de planification familiale qui est en cours depuis 2011. » Et cela pourrait conduire à un « retour en arrière majeur pour les droits et la santé des femmes américaines »…
Commentaires
Excellente nouvelle ! Il faut se réjouir et prier pour qu'un tel mouvement se passe aussi en France. J'ignore les statistiques du taux d'avortement de la France mais être passé sous la barre de 1973, première année de la légalisation est une superbe victoire qu'il faut amplifier.
D'après l'INED en France métropolitaine en 2015 (chiffres provisoires) 14,5 avortements pour 1000 femmes de 15 à 49 ans. Ce "taux d'avortements" n'a de sens que si on précise la tranche d'âge pour laquelle il est calculé. Ce taux serait de 27 pour 1000 femmes de 20 à 25 ans. Mais ce qui compte, c'est le nombre d'avortements 26,7 pour 100 naissances. C'est à dire que 20 % des grossesses se terminent par un avortement (1 enfant conçu sur 5 est tué dans le ventre de sa mère. En Corse et DOM TOM ces chiffres sont beaucoup plus élevés.
Si l'INED comptait les avortements comme des décès (c'est la réalité), la France aurait plus de décès que de naissances. Mais cela on le cache bien au public.
@Dauphin, Merci pour ces précisions utiles.