Gaudens gaudébo in Dómino, et exsultábit ánima mea in Deo meo : quia índuit me vestiméntis salútis : et induménto justítiæ circúmdedit me, quasi sponsam ornátam monílibus suis.
Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me : nec delectásti inimícos meos super me.
Je me réjouirai avec effusion dans le Seigneur, et mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu : car il m’a revêtu des vêtements du salut : et il m’a entouré des ornements de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux. (Isaïe 61,10)
Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m’avez relevé, et que vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet. (Psaume 29)
Solesmes, 1958
L’introït est tiré d’Isaïe, lequel, au nom d’Israël, se réjouit dans le Seigneur parce qu’il l’a recouvert d’un manteau de salut et de sainteté, comme une épouse parée de ses bijoux. Ce cantique triomphal ne résonne mieux dans aucune bouche mortelle que sur les lèvres immaculées de Marie, qui, pas un seul instant de sa vie, ne fut privée de ce splendide vêtement de salut dont parle ici le Prophète. Bienheureux cardinal Schuster
Introït : c’est comme un chant de triomphe, après la défaite que le péché a infligée à l’humanité ; c’est comme un rayon de soleil, au sein des ténèbres, quand nous entendons l’Épouse immaculée de Dieu entonner ce chant de joie. Il faut entendre et chanter cette mélodie enthousiaste, pour en saisir tout le bonheur et toute la joie. Pour les prêtres, elle a encore une signification particulière. De ce manteau intérieur de la grâce, les vêtements sacrés, qu’ils portent tous les jours, sont un vivant symbole. Ainsi pourrait chanter le baptisé, ainsi pourrait chanter tout enfant de Dieu, quand il pense au vêtement de la grâce sanctifiante, à l’armure de grâce qu’il a reçue au Baptême, dans la Confirmation et dans l’Eucharistie. Dom Pius Parsch
Cet introït traduit la joie intérieure de la Vierge Marie, cette vibration de joie qui traversa son âme en ce premier instant de sa vie, quand par l'indicible beauté de Dieu qui se dévoilait, elle se donna à lui de tout l'élan de son cœur ; joie qu'elle extériorisera plus tard, en chantant le Magnificat... Et exsultavit Spiritus meus. La plénitude de grâce l'environne comme d'un manteau : vestimentum salutis, vêtement de salut dont elle couvrira tous ceux qui accepteront de venir s'y mettre à l'abri. La mélodie est calquée sur l'introït Vocem jucunditatis du Ve dimanche après Pâques, selon un schéma classique du mode 3, commençant sur la tonique mi pour se développer dans les hauteurs autour du si-do. C'est sur la seconde phrase que la mélodie trouve son apogée, vestimentum salutis, après un balancement traduisant la joie, elle se fait souple et ample pour s'épanouir sur le torculus du sommet, avant d'achever sur la cadence classique du 8e mode. Dom Ludovic Baron