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Saints Côme et Damien

Voici cinq peintures représentant le miracle de saint Côme et saint Damien réalisant la première greffe d’un membre. La première est de Fra Angelico, la deuxième est anonyme et date de 1495, la troisième date également de 1495 et est attribuée au maître de Los Balbases, la quatrième est de Fernando del Rincon (vers 1510-1520 - et ici on a carrément apporté le cadavre entier du "maure-Ethiopien", qui se retrouve avec une jambe blanche), la cinquième est anonyme (vers 1600).

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Voici un texte tiré d’un site de « travaux personnels encadrés » sur les greffes d’organe, qui décrit ces tableaux.

L’idée de substituer un élément du corps défaillant  par un élément sain provenant d’une autre personne, date du IIIe siècle. En effet, c’est à cette époque que les frères jumeaux, Côme et Damien, d’origine arabe, exerçaient gratuitement la médecine dans une ville de Cilicie, une région de l’actuelle Syrie : ils étaient alors surnommés  anargyroi , c'est-à-dire sans argent. Ils attirèrent alors un grand nombre de gens à la foi chrétienne.

Cependant, les deux frères sont surtout connus pour avoir réussi miraculeusement la première greffe d’un membre : alors que la jambe du Diacre Giustiniano était atteinte d'un cancer, Côme et Damien amputèrent le membre malade et le remplacèrent par celui d’un éthiopien récemment décédé. Les auteurs de cet exploit devinrent les saints patrons des médecins et des chirurgiens.

Malgré le fait que la date ainsi que l'identité de leur auteur demeurent souvent inconnues, nombreuses sont les toiles et fresques représentant l'évènement: les trois suivantes en sont des exemples.

En comparant ces tableaux de manière attentive, de nombreux points communs peuvent être relevés. Ainsi, une construction commune de ces tableaux peut être établie:

Au premier plan, le membre défaillant qui a été coupé est exposé  de manière inévitable, aux yeux de tous. Déposé au pied du lit, il est d’une blancheur exagérée et se vide parfois même de son sang. Le membre s’oppose en tout point avec celui qui est en train d’être greffé, noir et sain.

Au second plan, le lit du Diacre ainsi que ce dernier occupent une grande partie de la largeur des tableaux. C’est donc au centre que les  principaux éléments se trouvent : Le greffé, allongé ou presque, est toujours dans des draps blancs, partiellement recouvert d’une couverture. Cette couleur, symbole de la pureté, attire le regard et s’oppose au sombre fond des tableaux. Souvent, il porte un bonnet et ses mains sont posées sur son abdomen : cela traduit sont état valétudinaire.

Au troisième plan, Côme et Damien sont représentés avec des vêtements liturgiques. Ils sont aussi dotés d’une auréole, signe de leur sainteté. Leurs mains sont toujours en contact avec le membre à greffer et ils sont les seuls à participer à l’intervention, même si dans certaine représentation, des anges les assistent. De plus, les regards des deux frères sont automatiquement tournés vers le membre greffé : les axes qu’ils forment se croisent sur le cœur du tableau, là où il faut que nous regardions.

Au quatrième plan, le sombre fond du tableau représente les lieux de l’événement  avec des architectures spécifiques à l’église et à d’autres monuments religieux.

On peut aussi ajouter que les auréoles, la  lumière blanche et les anges sont des éléments qui témoignent de la présence de Dieu.

Selon la tradition, c’est dans un songe que Côme et Damien vinrent substituer la jambe, même si les effets furent bien réels. D’autre part ils sont en costumes de chirurgiens, et non en habits liturgiques (malgré ce que paraît montrer le maître de Balbases).

Voici le texte de la Légende dorée.

Le pape Félix, aïeul de saint Grégoire, fit construire à Rome une magnifique église en l’honneur des saints Côme et Damien. En cette église se trouvait un serviteur des saints martyrs auquel un chancre avait dévoré toute une jambe. Or, voilà que, pendant son sommeil, lui apparurent les saints Côme et Damien qui portaient avec eux des onguents et des instruments. L'un dit à l’autre : « Où aurons-nous de quoi remplir la place où nous couperons la chair gâtée ? » Alors l’autre répondit : « Dans le cimetière de saint Pierre-aux-Liens, se trouve un Ethiopien nouvellement enseveli; apporte de sa chair pour remplacer celle-ci. » Il s'en alla donc en toute hâte au cimetière et apporta la jambe du maure. Ils coupèrent ensuite celle du malade, lui mirent à la place la jambe du maure, oignirent la plaie avec soin; après quoi ils portèrent la jambe du malade au corps du maure. Comme cet homme en s'éveillant ne ressentait plus de douleur, il porta la main à sa jambe, et n'y trouva rien d'endommagé. Il prit donc une chandelle, et ne voyant aucune plaie sur la jambe, il pensait que ce n'était plus lui, mais que c'était un autre qui était à sa place. Enfin revenu à soi, il sauta tout joyeux hors du lit, et raconta à tout le monde ce qu'il avait vu en dormant et comment il avait été guéri. On envoya de suite au cimetière, et on trouva la jambe du maure coupée et celle de l’autre mise dans le tombeau.

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