Polémique en Italie, parce qu’une présentatrice vedette du principal journal télévisé (TG1 sur Rai 1), Marina Nalesso, arbore fièrement un chapelet et (ou) la médaille miraculeuse et la médaille de saint Charbel…
Il y a donc des laïcistes aussi en Italie, des bouffe-curés qui lui reprochent d’attenter à la neutralité. Il paraît qu’ils sont même nombreux sur Twitter et Facebook. Mention spéciale à Silvio Viale, chef du parti démocrate à Milan et gynécologue propagandiste de l’avortement et de la pilule abortive, qui à l’objection qu’on voit aussi des musulmanes voilées à la télévision répond à propos du chapelet de Marina Nalesso : « Il faut lui interdire de le porter : c’est le symbole d’une religion, alors que le hijab est laïc. » Sic.
Certains lui répondent que c’est le contraire qui peut être vrai : le hijab est le signe d’une religion, alors que le crucifix peut être vu comme un signe culturel – c’est du reste ce qu’avait édicté la Commission européenne des droits de l’homme en approuvant la présence de crucifix dans les écoles publiques italiennes.
Quant à Marina Nalesso, elle ne cache pas qu’elle le fait pour exprimer sa foi.
Commentaires
J'ai entendu récemment sur une radio qu'il a été reproché (je ne sais par qui) aux Niçois qui se sont rendus à Rome pour voir le Pape (à l'occasion de l'attentat qui a frappé la ville) d'avoir attenté à "la laïcité".
A ce degré d'hystérie, le laïcardisme confine au dérangement mental. On sait que certaines des victimes de l'attentat étaient des musulmans. Mais si des catholiques niçois veulent aller voir le pape, en quoi diable entament-ils la neutralité de *l'Etat* ?
Il est vrai que les laïcardistes (ils méritent cette étiquette péjorative par leur fanatisme irresponsable) voudraient que la société elle-même soit "laïque". Récemment, si je ne me trompe, François Hollande a demandé à chaque citoyen français de respecter "la laïcité". Dans cette perspective, la société entière est la chose de l'Etat, et même chacun des individus de cette société.
Naturellement, il ne s'agit plus de "la laïcité" au sens de la neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des "cultes", mais d'une irréligion militante qui ambitionne de s'imposer comme moule idéologique obligatoire. Il ne manque pas de déistes, de panthéistes, d'agnostiques et d'athées pour s'alarmer de cette conception délirante et oppressive.