Dans le calendrier byzantin, saint Barthélemy est fêté le 11 juin, en même temps que saint Barnabé. Et le 25 août (donc demain) a lieu la fête de la translation de ses reliques. Lucernaire :
Disons à juste titre bienheureux
l'illustre Barthélemy
comme un soleil aux mille feux, comme un astre sans déclin,
comme le ciel vivant qui décrit
la gloire salutaire de notre Dieu,
le héraut divin, le flambeau des nations,
le fleuve répandant les flots du savoir
pour en abreuver tous les cœurs.
Tes voyages en mer,
saint apôtre Barthélemy,
ont laissé voir une splendeur qui dépasse tout esprit;
déposé dans un cercueil, en effet,
de l'Orient jusqu'à l'Occident
tu voguas en compagnie
d'illustres Martyrs qui te faisaient une escorte d'honneur
sur l'ordre du Seigneur tout-puissant.
Tu sanctifias les flots
par ton admirable traversée
et tu arrivas sur l'île de Lipari,
fleurant bon la myrrhe et guérissant les douleurs incurables,
devenant un sauveur pour ses habitants,
un refuge, un protecteur,
un défenseur auprès du Roi qui sauve l'univers,
bienheureux apôtre Barthélemy.
(…)
Ton chemin passa sur la mer,
ton sentier sur les grandes eaux,
lorsque tu partis de l'Orient,
déjà mort depuis de longues années,
illustre apôtre Barthélemy,
car les Justes sont vivants pour les siècles
selon le dessein providentiel de ton Maître, le Christ notre Dieu;
saint Apôtre, supplie-le
de nous accorder la grâce du salut.
Il existe plusieurs versions de la vie et de la mort de saint Barthélemy, et du destin de ses reliques. La liturgie byzantine illustre la version selon laquelle le corps de saint Barthélémy, martyrisé en Arménie et enterré sur le lieu de son martyre, où se produisaient de nombreux miracles, fut transféré dans la ville nouvelle d’Anastasiopolis, construite par l’empereur Anastase (491-518) à l’est de l’empire. Lorsque la ville fut prise par l’empereur perse Chosroès, en 573, les chrétiens prirent les reliquaires de saint Barthélemy et de quatre autres saints et s’enfuirent. Ils furent rattrapés sur la Mer Noire par les païens qui jetèrent les reliquaires à la mer. Or ceux-ci surnagèrent et traversèrent les mers. Celui de saint Barthélemy s’échoua sur l’île de Lipari. Ce qui fut révélé en songe à l’évêque Agathon qui alla avec son clergé récupérer les reliques, et les installer avec tous les honneurs dans sa cathédrale, qui devint, et qui est toujours, la cathédrale Saint-Barthélemy. De la myrrhe découlait du reliquaire de l’apôtre, qui guérissait les malades. (En 839 les Sarrasins prirent et dévastèrent l’île. Les reliques de saint Barthélemy furent transférées à Bénévent. Et ensuite à Rome, par Othon III, dans la basilique de l’île Tibérine qu’il fit édifier à cet effet.)
Commentaires
Il y a aussi une relique de saint Barthélémy dans la Creuse à Bénévent l'Abbaye (qui a pris son nom du Bénévent italien) :
En 1028, Umbert, chanoine de Limoges, fonde un monastère de religieux de l'ordre de Saint-Augustin, dans un lieu appelé Segondelas (à 1 km de Bénévent). Ce monastère fut transféré peu de temps après (vers 1030) sur son emplacement actuel.
En 1080 la charte du cartulaire indique la fondation de la collégiale dans le cadre de la réforme Grégorienne avec des chanoines réguliers. Vers 1082 une quarante d'églises dépendent de la collégiale de Bénévent. Le monastère doit son nom, au fait que l'on y plaça dès 1105 des reliques de Saint-Barthélémy, rapportées de Bénévent, en Italie.