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7e dimanche après la Pentecôte

Gardez-vous des faux prophètes, dit Jésus dans l’évangile. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits : on ne récolte pas du raisin sur des épines, ni des figues sur des ronces.

En latin spina et tribulus. En grec acantha et tribolos. Des mots qui sont en fait des synonymes, désignant des plantes piquantes. Deux mots que l’on retrouve ensemble, pour désigner la malédiction, chez Job et dans l’épître aux Hébreux, et qui font toujours référence à la Genèse.

Après le péché originel, la terre sera maudite. Et Dieu dit à Adam : « Elle produira pour toi acanthas et tribolous - spinas et tribulos. » Non seulement on ne récolte pas de raisin et de figues sur les plantes épineuses, qui ne servent qu’à blesser celui qui va y voir de trop près (on ne parle pas ici de ronces mais de plantes avec des pointes acérées), mais le raisin et les figues sont (avec le lait et le miel) les symboles de la bénédiction, de l’abondance de la terre promise. Lorsque Moïse envoie des représentants des douze tribus dans la terre de Canaan pour qu’ils voient ce qu’on y trouve (sous la direction de « Josué », c’est-à-dire Jésus, comme dit le grec), ils reviennent avec du raisin et des figues (et des grenades).

Et avant cela, c’était l’abondance du paradis. Le contraire des épines, c’était l’arbre de vie dont le fruit est incomparable. Chassés du paradis de l’arbre de vie, de la terre de volupté et de bénédiction, Adam et Eve se retrouvent dans les épines, dans la terre de malédiction. Or Jésus est venu pour nous sauver de la malédiction, pour nous faire échapper à la terre des épines pour nous faire retrouver l’arbre de vie.

C’est pourquoi il faut se garder des faux prophètes : Jésus est le seul vrai prophète. On le reconnaît à son fruit : celui de ses paroles, qui nous renvoient à ce que dit Dieu dans la Genèse, et à ce que « Josué » rapporta de Canaan, et celui qu’il donnera sur l’arbre de la Croix, arbre de Vie : son propre Corps.

Sur l'offertoire atypique de ce dimanche, voir ma note de l'an dernier.

Commentaires

  • Pour ceux qui veulent relire l'histoire de Josué en question : Nombres, chap 13.

  • Merci pour ce profond commentaire qui nourrit véritablement la prière. Je voudrais préciser que la toute fin du texte n'est pas un invention de notre cher Daoudal, mais le Christ comme fruit est dans la bible : bien sûr en Luc 1.42 (repris en Ac 2.30), mais aussi en Apocalypse 2.7 : ce fruit, c'est bien sûr le Christ (on ne voit guère ce que ça pourrait être d'autre). Et de même, ce n'est pas un hasard si l'épître nous dit que le fruit de notre service de Dieu, c'est la sanctification, c'est-à-dire la vie du, dans et par le Christ.
    Sur votre commentaire de l'an dernier, je ne serais pas aussi tranché que vous : je vois plusieurs liens entre cet antienne et les autres textes. Tout d'abord avec la fin du graduel, sur le thème de la confiance et du salut (non est confusio/non confundentur) et, si l'on tient compte du contexte de Dn 3, avec la communion. Ensuite, plus largement, comme vous le rappeliez, le sacrifice dont il s'agit ici est celui de l'esprit contrit et humilié, celui de toute la personne. Or, faire la volonté du Père, se faire "servi Deo" (Epitre), n'est-ce pas l'humilité véritable? Et rougir du mal qu'on a fait (ep.), c'est la contrition.

  • "Jésus est le seul vrai prophète."

    Les musulmans ne peuvent qu'approuver ! Pour eux Jésus est un prophète et non le Fils de Dieu.

  • Willy, faites attention à ce que vous dites si vous ne voulez pas d'ennuis avec st Pierre, qui a dit (Actes 3):
    "...afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. Moïse a dit: Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi; vous l'écouterez dans tout ce qu'il vous dira, et quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours-là. "
    De fait, JC n'est pas un des prophètes (Mt 16.14), mais LE prophète. je vous laisse découvrir les autres endroits où JC est positivement dit prophète...Bonne lecture du Nouveau Testament!

  • Voir aussi Jean 1,19-28. Dès le début, les enquêteurs viennent demander à Jean-Baptiste s'il est le Messie, Elie, ou LE Prophète. Jean répond qu'il n'est pas le Messie, ni Elie, ni LE Prophète. Et les enquêteurs de lui demander pourquoi il baptise s'il n'est ni le Messie, ni Elie, ni LE Prophète. Et Jean répond que vient quelqu'un qui est déjà là et qui est infiniment plus grand que lui, laissant entendre que celui-là, qui vient est LE Prophète.

    Cette insistance ne se voit pas malheureusement dans le texte latin, puisque le latin n'a pas d'article. Et là ça manque pour la bonne compréhension du texte...

  • Mais quelle différence font-ils donc entre le Messie et le Prophète alors, dans la mesure où ils le distinguent ?
    Car il y a plusieurs prophètes mais un seul Messie.

  • Vous vous en doutez, c'est une question qui a préoccupé les commentateurs. Pour un résumé des positions, voyez le commentaire de Fillion (lien sur la gauche) en Jn 1, 21, et sa conclusion, qui me paraît juste. J'ajouterai simplement que, de même que la mention d' Elie réfère à la prophétie de Malachie et celle du Prophète à celle du Deutéronome, la mention du Messie semble renvoyer à Daniel 9, 25-26. Il me semble que la question veut balayer large en rassemblant les divers textes prophétiques relatifs à un avènement.

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