Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Aurora lucis rutilat

L’hymne des laudes au temps pascal est une hymne ambrosienne. C’est-à-dire qu’elle était traditionnellement attribuée à saint Ambroise. On peut toujours l’appeler ainsi, car même si elle n’est (peut-être) pas de l’évêque de Milan (on n’a seulement pas la preuve qu’elle l’est) elle est de son style et de son époque. Il est ahurissant de penser qu’en un temps où personne ne contestait cette attribution le pape Urbain VIII ait entrepris de la défigurer sous prétexte de la « corriger » et d’imposer sa version dans le bréviaire romain.

La voici par les moines de Solesmes en 1955.
podcast

Avec une traduction aussi littérale que possible. J’ai déjà donné ici la traduction de Pierre Corneille, et , celle de Lemaître de Sacy.

Aurora lucis rutilat
caelum laudibus intonat
mundus exultans jubilat
gemens infernus ululat

L’aurore de la Lumière rutile
Le ciel résonne de louanges
Le monde exultant jubile
L’enfer gémissant hulule

Cum Rex ille fortissimus
mortis confractis viribus
pede conculcans tartara
solvit a pœna miseros

Quand ce Roi très fort
Ayant brisé les puissances de la mort
Foulant du pied le tartare
Délivre les malheureux de leur peine.

Ille qui clausus lapide
custoditur sub milite
triumphans pompa nobili
victor surgit de funere

Lui qui enfermé par une pierre
est gardé par des soldats
Triomphant en noble pompe
Vainqueur il surgit du tombeau.

Solutis jam gemitibus
et inferni doloribus
Quia surrexit Dominus
resplendens clamat angelus

Sont maintenant anéantis les gémissements
et les douleurs des enfers
Puisqu’il est ressuscité le Seigneur
Clame l’ange resplendissant.

Quæsumus, Auctor omnium
in hoc Paschali gaudio
ab omni mortis impetu
tuum defende populum

Nous te demandons, auteur de toutes choses
Dans cette joie pascale
De tout assaut de mort
Défends ton peuple.

Gloria tibi Domine
qui surrexisti a mortuis
cum Patre et Sancto Spiritu
in sempiterna sæcula. Amen.

Gloire à toi Seigneur
Qui es ressuscité des morts
Avec le Père et le Saint-Esprit
Dans les siècles éternels. Amen.

hy-aurora_lucis_rutila-solesmes.png

Commentaires

  • Outre bise pour brise, votre nouvelle traduc pèche à la strophe 4.
    Sacy et Corneille étaient clairs en parlant de limbe ou d'enfers. En traduisant "Anéantis les gémissements et les douleurs de l'enfer", outre que ce n'est pas un impératif, vous faites comme les Assomptionnistes de PÈLERIN-MAGAZINE qui, expliquant le CREDO, ne savent plus la différence entre l'Enfer chrétien et les Enfers païens ("Il est descendu aux Enfers")

  • Merci. Comme vous le pensez j'attends toujours vos réactions...

    Anéantis est le participe passé, et non un impératif. Mais puisque ce n'est donc pas clair je modifie.

    Je mets enfer au pluriel puisque vous y tenez et que vous avez peut-être raison, vu l'ignorance religieuse ambiante. Mais dans tous les textes de la liturgie et des pères "enfer" est au singulier pour l'enfer comme pour le shéol. C'est le même mot. L'enfer c'est être coupé de Dieu d'une façon ou d'une autre. Or selon les anciennes conceptions juives même le saint qui est au shéol est coupé de Dieu, il erre comme une ombre.

  • Oui, mais celui qui est dans l'Enfer païen peut cesser de gémir et souffrir, pas celui qui est dans l'Enfer chrétien… Corneille et Sacy craignaient avec raison la confusion, qui apparaît de nouveau chez nos contemporains.

  • Voui… et le même Sacy traduit le psaume 15 :

    Car vous ne laisserez point mon âme dans l’enfer, et ne souffrirez point que votre Saint éprouve la corruption.

    Et le psaume 17 :

    J’ai été assiégé par les douleurs de l’enfer ; et les filets de la mort m’ont enveloppé.

    Pour ne prendre que les deux premiers exemples dans la prière quotidienne de l'Eglise...

Les commentaires sont fermés.