En ce jour, dans son Année liturgique, dom Guéranger donne cette hymne de Fulbert de Chartres que l’on trouvait dans l’ancienne liturgie « romaine-française ».
Chorus novæ Hierusalem
Novam mellis dulcedinem
Promat, colens cum sobriis
Paschale festum gaudiis.
Chœurs de la Jérusalem nouvelle, célébrez la douceur du miel nouveau ; livrez-vous aux joies innocentes, en cette solennité pascale.
Quo Christus, invictus leo,
Dracone surgens obruto,
Dum voce viva personat,
A morte functos excitat.
Aujourd'hui, le Christ, lion invincible, foule le dragon et se lève du tombeau : sa voix éclatante retentit ; elle appelle les morts à la vie.
Quam devorarat improbus
Prædam refudit tartarus:
Captivitate libera
Jesum sequuntur agmina.
Le perfide tartare rend la proie qu'il avait dévorée; une foule affranchie de la captivité suit Jésus montant vers la lumière.
Triumphat ille splendide,
Et dignus amplitudine,
Soli polique patriam
Unam facit rempublicam.
Son triomphe est splendide; il est digne du triomphateur qui, unissant le ciel et la terre, en fait un seul et même empire.
Ipsum canendo supplices,
Regem precemur milites,
Ut in suo clarissimo
Nos ordinet palatio.
Nous, ses soldats, célébrons notre Roi ; prions-le humblement de nous donner place en sa cour magnifique.
Per sæcla metæ nescia
Patri supremo gloria,
Honorque sit cum Filio
Et Spiritu Paraclito. Amen.
Au Père suprême soit la gloire ! honneur au Fils ! honneur à l'Esprit Paraclet, dans les siècles sans fin ! Amen.
Commentaires
C'est très bizarre de mettre un h initial à Ierusalem, qui n'en a pas en sémitique.
Je note aussi que plusieurs missels écrivent sans h:
hagios o theos, hagios iskhuros, hagios athanatos eleison himas
le grec a bien l'esprit rude sur hagios et himas, je me demande pourquoi il manque dans les missels.
Hierusalem n'est pas la traduction d'un mot hébreu mais d'un mot grec, lequel a l'esprit rude: Ἱερουσαλήμ.
A contrario, quand on a pris aux grecs Haghios ho Theos, on l'a reproduit de façon phonétique, car on n'entendait plus, depuis très longtemps, l'esprit rude.
En bref, Hierusalem est une forme savante de lettrés qui connaissent le grec écrit. Agios o Theos est la transcription phonétique d'un texte entendu dans la liturgie ; on a un phénomène analogue avec Kyrie eleison: ελέησον, le η étant prononcé i.