Hier est sorti sur les écrans américains un film intitulé Le jeune Messie, réalisé par Cyrus Nowrasteh d’après le roman Le Christ Seigneur : retour d’Egypte, d’Anne Rice.
Cyrus Nowrasteh est connu aux Etats-Unis pour sa mini-série Destination 11 septembre et son film La lapidation de Soraya M., qui ne sont semble-t-il jamais sortis en France. Anne Rice est un auteur à succès qui aurait vendu près de 100 millions d’exemplaires de ses livres, surtout ceux sur les vampires. Christ the Lord : out of Egypt (non traduit en français) date de 2005, dans la période « catholique » d’Anne Rice (entre 1998 et 2010), qui auparavant était athée et est aujourd’hui anticatholique par militantisme LGBT (pour son fils…).
Le film, comme le roman, raconte la vie de Jésus entre 7 et 8 ans.
Un cardinal (O’Malley) et deux archevêques (Chaput et Wenski) se sont déjà déclarés enthousiastes, ainsi que le National Catholic Register. Mgr Chaput, l’archevêque de Philadelphie, déclare que c’est « un portrait fidèle à la foi biblique mais sans sentimentalisme… un film exceptionnel, captivant du début à la fin, qu’il est bon de voir, d’avoir, et de revoir ».
J’ai néanmoins quelques doutes à ce sujet. Voilà un Jésus de nouveau traqué par Hérode (le fils) et qui fait des miracles en veux-tu en voilà sans savoir d’où vient ce don ni qui il est :
« Et au-delà d’Hérode il y a un adversaire d’un autre monde, un démon à cape sombre qui est visible par l’enfant Jésus mais par personne d’autre autour de lui. L’enfant Jésus se démène pour comprendre ce que cela veut dire et cherche à comprendre ses inexplicables pouvoirs. Ses parents et sa famille élargie l’ont protégé de la vérité de sa naissance insolite, de la visite des mages et du tragique massacre des Innocents qui eut lieu sur ordre d’Hérode. C’est au Temple qu’il entend enfin ces histoires pour la première fois. »
Si c’est ce que montre le film, n’en déplaise au bon Mgr Chaput je suis plus que sceptique sur les bienfaits à attendre d’une marmelade aussi manifestement empoisonnée.
Commentaires
Tout à fait d'accord avec vous Monsieur Daoudal : comment Jésus, qui est DIEU, aurait-il pu ignorer quoi que ce soit concernant sa propre incarnation et le sens salvateur de cette incarnation ?
C'est la théorie néo-protestante de "l'illumination progressive" de Jésus qui aurait découvert peu à peu qu'il était l'Elu de Dieu, le Messie. C'est une façon non nouvelle de nier la divinité de Jésus. Les catéchismes hérétiques d'après Vatican II, radotent des pages entières sur ce mythe d'un Jésus ignorant de sa mission., simple homme et non 2e Personne de la Sainte Trinité. C'est de l'arianisme sauce XXe siècle.
Dans l'Évangile de Jean, au chapitre 2. v.11 il est écrit que le miracle de Cana a été le premier miracle de Jésus... alors pourquoi inventer un Jésus qui aurait fait une foule de miracles enfant, sans comprendre ce qu'il faisait, et en contradiction avec la Sainte Écriture? Les miracles accompagnent la vie publique de Jésus, comme signes de son ministère. Le Seigneur a voulu que la vie privée de Jésus demeure cachée. Cachée pour nous, afin de nous orienter uniquement sur sa mission, et cachée de son temps, pour qu'il puisse se préparer dans le silence...
Il y a un livre que je désire me procurer, intitulé "Des visions sur l'Évangile" écrit par l'abbé Gérard Herrbach, préfacé par Mgr Tissier de Mallerais, et qui aborde justement les prétendues révélations concernant la vie privée de Jésus avec un regard critique.
C'est quand même malheureux qu'un Cardinal et deux Evêques s'extasient devant autant d'âneries
Dauphin a raison, J'ai moi même lu ou entendu ces sornettes hérétiques.
Quand Marie et Joseph retrouvent Jésus ( qui leur avait faussé compagnie ) au Temple enseignant les prêtres, à 12 ans, et que Marie lui demande pourquoi IL leur a fait cela, que répond Jésus ? Ceci :
" Et pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? " Quand donc des savants ou des intellos affirment que Jésus ne savait pas d'emblée qu'IL était d'essence divine, je me dis que ces gens-là ne sont pas plus savants que mes pantoufles...
Jésus à 12 ans n'est plus un petit enfant ; il est à l'âge de la foi adulte dans la religion juive, qui permet de lire et commenter la Thora.
Par contre, bébé, il ne peut avoir la connaissance de son état de Fils de Dieu, si non c'est la négation de l'Incarnation.
Il a grandi en toutes choses, y compris la compréhension de sa nature divine incarnée.
Quand à ce film, il ressemble aux évangiles apocryphes, pétris de merveilleux, ce qui est le contraire de la vie terrestre de Jésus où il a vécu dans l'ombre trente années durant, bébé, enfant, adolescent et adulte apprenant auprès de ses parents les Écritures et le métier de son père adoptif.
Il apprend auprès de son Père céleste sa nature divine et sa mission.
Ce film me semble (mais je ne l'ai pas vu ni lu le scénario) dangereux s'il n'est pas encadré par un bon commentaire théologique qui démonte le faux merveilleux.
Et revoici sur le devant de la scène les évangiles apocryphes, comme "Évangile de l’enfance" ou "Évangile de Thomas l’Israélite". Que l’industrie du spectacle s’en empare, tout est bon pour faire de l’argent. Mais que des hauts responsables de l’Église applaudissent, c’est quand même dur à avaler. Le mal ne vient pas des mystiques, en tout cas pour les rares que j’ai lu.
C'est une resucée des évangiles apocryphes ou gnostiques qui faisaient fureur aux débuts de l’Église. Ce sont des inepties lamentables.
On peut y voir un point positif : on ne remet plus en cause l'historicité de la vie de Jésus.
L'historien Petitfils est en partie responsable de cette dérive. Dans sa vie de Jésus, il raconte des salades sur les "Nazôréens" qui auraient pris possession de Nazareth à leur retour d'exil, qui auraient occupé Nazareth pendant l'enfance de Jésus et auraient accueilli ce dernier comme le Messie. Aucune base historique, aucune vraisemblance. Pur roman.
Ce n'est pas bien de faire ce genre de livre et de film. Ce n'est pas par hasard si notre Seigneur Jésus a commencé sa vie publique avec les noces de Cana et ce n'est pas par hasard. Il en avait décidé ainsi.
Quand il est jeune enfant au temple et qu'il parle de Son Père et qu'il n'est pas compris, il aurait pu néanmoins commencé à prêcher à ce moment là, Il ne l'a pas fait. Il savait ce qu'il faisait.
Ce livre et ce film, sous l'excuse de bonnes intentions, sont en fait des pièges. Les pauvres évêques étatsuniens se sont faits piégés, mais malheureusement c'est de notre époque qui sous l'alibi du dialogue, de la place des laïcs etc. utilise tous les moyens pour en douce dévaluer le Magister et le noyer dans le relativisme pour mieux l'étouffer.
Ce sont les mêmes qui trouvent bien le film récemment primé aux Oscars, "Spotlight", pensant ainsi "calmer le jeu". Malheureusement cela ne fait que conforter l'adversaire;
Tous ces commentaires intellos et vaseux. Il suffit de regarder et d'aimer. Le reste ne sent pas bon du tout.