Abigail Kopf, 14 ans, est une victime de la fusillade du 20 février à Kalamazoo, dans le Michigan. Transportée à l’hôpital, elle n’a pas pu être ranimée, et elle a été déclarée en état de mort cérébrale. Alors qu’on s’apprêtait à lui retirer des organes, sa mère qui était près d’elle a senti que sa fille lui serrait la main. Les médecins ont constaté qu’Abigail pouvait en effet communiquer par de faibles gestes. Même si son état s’est un peu amélioré, ses chances de survie restent incertaines. Mais ce qui est certain est que, une fois de plus, ce n’était pas une mort cérébrale. Ou que la définition de la mort reste toujours à revoir.
(Rappel. Si vous ne voulez pas être découpé vivant, faites savoir que vous ne voulez pas donner vos organes.)
Addendum
Lu sur le blog de Jeanne Smits:
Les autorités de l’hôpital ont déclaré depuis que la jeune fille n’avait jamais été déclarée en état de « mort cérébrale » ; mais l’arrêt de son cœur avait été constaté et nul ne nie que contact avait été pris avec le programme de don d’organes « Gift of Life ».
Ce qui ne fait que déplacer le problème, qui est alors celui du retrait d'organes à "coeur arrêté".
Commentaires
Pour vous inscrire au fichier de refus de don d'organes c'est ici
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F20088
Depuis la dernière loi "santé" les médecins ne sont plus obligés de demander le consentement de la famille et ne consultent que ce fichier. La mort cérébrale a été "inventée " dans les années soixante pour permettre les greffes du coeur (Dr Barnard, Afrique du Sud). Aujourd'hui , c'est pour suppléer au manque de donneurs. Quand les médecins vous mettent dans un coma artificiel, votre encéphalogramme est plat: cela ne les empêche pas de vous ranimer. Et le nombre de retour à la vie des blessés en état de "mort cérébrale" est très important.. Les cas de catalepsie ne sont pas rares. Un pourcentage non négligeable de médecins conteste la notion même de mort cérébrale. par encéphalogramme plat. Des appareils beaucoup plus sensibles ont détecté d'autres ondes cérébrales, non mesurées par les appareils standard.
http://www.journaldelascience.fr/cerveau/articles/ondes-cerebrales-inconnues-detectees-cerveau-3233
MERCI DAUPHIN pour les précisions et les adresses que vous nous communiquez.
La définition de la mort n'est en effet pas du tout précise et ne fait pas l'objet d'un consensus ; si la mort cérébrale était considérée comme la mort, le fait qu'on puisse en revenir, ce qui est beaucoup plus fréquent du fait du perfectionnement des techniques de réanimation, peut conduire certains à vouloir la repousser, précisément car il y a des gens qui ne veulent pas qu'on puisse revenir de la mort ! Or, précisément, on le peut, les mystiques nous l'enseignent, et les témoignages comme ceux de Gloria Polo et des expériences de mort imminente devraient faire taire ceux qui disent qu'on ne revient pas de la mort car il n'y aurait rien après la mort.
Je vous invite à lire le discours de Jean-Paul II sur le sujet : http://www.france-adot.org/images/pj/discours-pape.pdf
En voici un extrait :
"le critère adopté récemment pour déclarer avec
certitude la mort, c'est-à-dire la cessation complète et irréversible de toute activité cérébrale, s'il est rigoureusement appliqué, ne semble pas en conflit avec les éléments essentiels d'une anthropologie sérieuse."
Evidemment, il n'y a pas de certitude absolue dans ce domaine :
"C'est pourquoi, un agent de la santé ayant la responsabilité professionnelle d'établir le moment de la mort peut utiliser ces critères au cas par cas, comme base pour arriver à un degré d'assurance dans le jugement éthique que la doctrine morale qualifie de "certitude morale".
Merci, mais je connais évidemment ce texte. La question n'est pas si simple. J'en avais parlé longuement dans le numéro 2 de Daoudal Hebdo, en 2008. On peut lire cet article ici:
http://archives.leforumcatholique.org/consulte/message.php?arch=2&num=513744
Bonjour, c'est un leurre de croire que les services médicaux attendent notre mort pour faire des prélèvements d'organes . Dès que nous mourrons le processus de dégénérescence se met en route, le signal de mort se fait à toutes les cellules en même temps
C'est sur un corps vivant qu'ils opèrent, c'est pour cela qu'il faut refuser
Jeanne Smith en avait parlé sur son blog
"C'est sur un corps vivant qu'ils opèrent" : en réalité on ne fait que maintenir le coeur en marche artificiellement pour éviter la nécrose des tissus... Cette affirmation est donc tout simplement fausse. D'ailleurs je ne pense pas que Jeanne Smits n'aie jamais écrit cela.
La vie est plus qu'un cœur qui bat, ou qu'un cerveau qui fonctionne : comme le montre bien JPII dans son discours, il n'y a pas de signe absolument certain de la mort... D'où la nécessité d'un jugement prudentiel. Les objections à fonder un tel jugement sur la cessation complète et irréversible de toute activité cérébrale - comme signe le plus tangible, dans des délais raisonnables, de la mort - n'ont pas suffit à me convaincre. (J'ai trouvé la correspondance symbolique à propos du Sacré-Coeur très belle mais je pense qu'elle reste symbolique... A ce propos, que penser de Carmat ? )
Jeanne Smits avait également écrit (sur le FC) que les critères tels qu'ils sont appliqués en France pour reconnaître l'état de mort cérébrale sont rigoureux (ce qui n'est peut-être pas le cas partout).
Bien entendu, ce n'est pas un sujet aussi simple, mais c'est une raison de plus pour ne pas dire que donner ses organes revient à être découpé vivant, ce qui est davantage qu'un raccourci et discrédite le reste du propos...
Sinon il est toujours possible de donner certains organes avant sa mort (cérébrale ou non ;-) ) !
Ah oui, vraiment ?
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/10/02/prelevements-maastricht-iii-5694046.html
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/09/04/dons-d-organes-5680039.html
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2012/06/04/l-aveu-sur-les-prelevements-d-organe.html
Le témoignage d'Angèle Lieby :
En 2009 elle se rend à l’hôpital souffrant de picotements. Le soir même elle se retrouve paralysée et dans le coma. Les médecins la mettent sous respiration artificielle et pensent qu’elle est morte cérébralement. En fait elle est bien vivante. Elle a témoigné dans l’émission Sept à Huit diffusée sur TF1 le 17 février 2011. Voici l’essentiel de son témoignage.
J’étais vraiment comme un arbre, qui vit, mais on peut tout lui faire, on peut le découper, mais il ne criera jamais… J’étais vivante, et j’entendais tout ce qui se faisait, les amis, la famille, les gens qui passaient, qui pleuraient, qui me parlaient, une amie me disait : « Même dans le coma tu es belle. » C’est là que j’ai appris que j’étais dans le coma…
J’essayais de bouger, de crier, de dire « Je suis vivante, je vous entends », mais rien, impossible. On mettait de la musique pour essayer se stimuler mon cerveau mais on en mettait beaucoup trop, j’aime bien la musique, c’était agréable au début, mais petit à petit ça devenait un supplice.
Les infirmières parlaient de moi comme si je n’étais déjà plus là, j’entendais : « Elle a trois soins par jour, on va ne lui en faire qu’un, de toute façon elle va bientôt clamser. » Je me suis dit, mon Dieu, ils vont quand même réagir, ils vont faire des examens, ils vont voir que ce n’est pas vrai…
Je craignais le pire, je me disais : si j’étais d’accord pour le don d’organes alors on pourrait me prendre mes organes, comme ça, vivante… Je me disais : ce n’est pas possible, il faut faire quelque chose, ma famille va dire non. C’est ce que ma famille a dit tous les jours : non, on ne débranche pas. UN MÉDECIN LUI AVAIT DIT, AU BOUT DE LA PREMIÈRE SEMAINE, QU’IL N’Y AVAIT PLUS QUE LE CŒUR QUI FONCTIONNAIT ; en fait il y avait aussi le cerveau mais c’est ce qu’ils n’ont pas vu. Ils ont fait des examens mais pas d’IRM cérébrale, j’aimerais bien qu’ils le fassent avant de débrancher.
Un jour j’entendais un médecin qui disait à des confrères : « Voilà, JE VAIS VOUS MONTRER COMMENT ON PROCÈDE POUR VOIR SI UNE PERSONNE EST VIVANTE OU MORTE. » C’est là qu’il m’a pincé le téton, qu’il a tiré dessus, c’était une douleur atroce, un peu comme si on vous arrache l’oreille à vif ou un doigt de pied, et il l’a fait deux fois. Apparemment je n’ai pas bougé, c’était la preuve…
Ce qui me faisait le plus mal c’est quand on me nettoyait les sinus. J’avais l’impression qu’on m’arrachait tout. Ils ne pouvaient pas savoir que je ressentais tout, sans bouger, sans me manifester, sans pourvoir hurler. Je ne vous cache pas qu’il y a des moments où j’aurais espéré qu’on me fasse une piqûre et qu’on en finisse.
Le médecin a dit à ma famille de faire les démarches pour mes funérailles, il a dit que de toute façon ça allait se faire d’un jour à l’autre. Et ils ont fait les démarches. Je suis peut-être la seule au monde qui a pu voir ce qui était prévu pour moi : cercueil chêne clair, capitonné blanc… c’était très bien...
Le jour de mon anniversaire de mariage, j’ai réussi à pleurer, à faire sortir une larme. Ma fille l’a vue. On lui a dit : « Ce n’est pas possible, c’est le gel qui est dans les yeux. » Mais ce jour-là, aussi, j’ai bougé un petit doigt. J’ai entendu : « Elle se réveille ! »
Ce cauchemar a duré deux semaines et demie. Les médecins ne comprennent pas, ils ne savent pas. Il paraît que le médecin a parlé de mon cas en l’intitulant : Les morts nous entendent.
Si je témoigne, c’est parce qu’il y a sûrement d’autres personnes dans le même cas. Pour dire aux gens, surtout aux médecins et aux infirmières : il faut faire attention, il y a des gens qui sont dans le coma et sont paralysés, peut-être qu’ils entendent, peut-être qu’ils souffrent et qu’il faut faire plus attention.
Monsieur Daoudal, j'ai lu le livre-témoignage d'Angèle Lieby et ça fait froid dans le dos de penser que ça pourrait nous arriver aussi. C'est sans doute de cette façon que certains se sont retrouvés vivants dans leur cercueil ou bien découpés vivants pour prélever leurs organes. A bon entendeur...........
Monsieur,
N'avez vous pas écrit un article plus développé que http://archives.leforumcatholique.org/consulte/message.php?arch=2&num=513744
pour argumenter contre le critère de mort cérérale ? Il me semble l'avoir lu il y'a longtemps. Je désire le faire lire à une consoeur radiologue chaude partisane du critère de mort cérébrale.
Merci.
Dr P. de Geofroy