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Puer natus est nobis…

Au début du chapitre 9 d’Isaïe on lit (selon la Vulgate) : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; pour les habitants de la région de l’ombre de la mort s’est levée une lumière. » Et quelques versets plus loin : « Un enfant nous est né, et un fils nous a été donné, et le principat a été mis sur ses épaules, et il sera appelé Conseiller admirable, Dieu fort, Père du siècle futur, Prince de la paix. Son empire s’étendra, et la paix n’aura pas de fin. »

Ces versets sont un refrain de la liturgie du temps de Noël. « Puer natus est nobis, et filius datus est nobis… » est l’introït de la messe du jour de Noël.

Un chrétien ne peut pas lire ces versets sans être transporté à Bethléem et ressentir dans son cœur l’émotion des bergers et des mages.

Mais la longue note de la TOB se garde de faire quelque allusion que ce soit à la Nativité. Au contraire, elle explique… qu’il ne s’agit pas d’une naissance. Sic : « Il s’agit plutôt de l’avènement d’un nouveau roi que de sa naissance, l’adoption par Dieu étant un élément essentiel du rituel d’intronisation. »

Les titres qui lui sont donnés ? Bof, même s’ils sont divins, ce sont des titres royaux classiques, soit en Israël, soit chez les Egyptiens…

Il fallait toute la naïveté ignare des premiers chrétiens pour y voir une prophétie christique. C’est tellement stupide qu’on préfère ne pas en parler et jeter un voile pudique sur ces errements de nos pauvres pères…

N.B. il est remarquable que la prophétie est tellement passée dans la piété chrétienne que l’on dit spontanément : « Puer natus est nobis. » Or la Vulgate dit : « Parvulus natus est nobis. » Un tout-petit nous est né. Et il y a ensuite d’autres différences entre l’antienne d’introït et la Vulgate, car l’antienne existait avant la Vulgate et elle traduit la Septante (c’est pourquoi elle appelle le nouveau-né « Ange du grand conseil »). Cela veut dire que la prophétie d’Isaïe est devenue très tôt partie intégrante de la religion chrétienne. Il aura fallu attendre les exégètes modernes pour nier l’évidence…

Commentaires

  • Il est dit dans l'Evangile de saint Luc XXIV, 27 : " Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures CE QUI LE CONCERNAIT ".
    Or, indéniablement, il n'y a pas mieux que Jésus pour interpréter les Écritures !
    Cela contredit donc frontalement les interprétations qui s'acharnent à vouloir donner des "explications" hétérodoxes des proclamations des prophètes pour finalement faire accroire que la venue du Messie n'avait jamais été annoncé dans la Bible.
    Il s'agit donc bel et bien d'une sape des fondements du Christianisme, ce qui n'est pas étonnant de la part de Protestants libéraux, qui ne croient même pas en la divinité du Christ ( qui ont fortement influencé les " Églises " dites historiques ) mais c'est très surprenant de la part des Catholiques et des Orthodoxes qui ont accepté ces traductions et interprétations défectueuses sans doute pour que la partie protestante ne se retire pas du projet d'une Bible " oecuménique ".
    Heureusement que cette Bible n'a pas l'imprimatur catholique.

  • J'admire votre courage. Lire une telle accumulation d'erreurs, ambiguïtés tordues, omissions orientées et autres mensonges est une souffrance pour tout vrai croyant. Bien que n'ayant pas une culture suffisante pour débusquer tous les cafards, j'ai ressenti aussi un grand malaise en découvrant les commentaires biaisés de la Bible de Jérusalem, C'est particulièrement pénible, s'agissant de la Parole de Dieu et d'une oeuvre censée éclairer les fidèles.

  • Cela dit la Bible de Jérusalem est la moins pire, du moins l'édition qui donne en marge d'autres notes, qui elles sont inspirées des pères de l'Eglise et donnent l'éclairage chrétien (souvent en décalage complet avec les notes de bas de page ou de fin de chapitre selon les éditions).

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