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Osty et les psaumes

L’exégèse historico-critique conduit le prêtre ou le religieux qui s’y livre à une singulière impasse. Ou à la schizophrénie. En effet, l’office divin est essentiellement constitué par les psaumes. Or (voir ma note précédente), si l’on considère que l’horizon des psaumes est limité « à l’horizon juif », ou bien on se met dans la peau d’un juif de l’Ancien Testament pour dire les psaumes, et cela n’a plus rien à voir avec l’office divin, ou bien on dit l’office en considérant que ces mêmes psaumes dont je prouve, moi le grand exégète contemporain, qu’ils ne dépassent pas l’horizon juif changent de nature quand ils sont dans l’office divin et se mettent étrangement à parler du Christ et de l’Eglise, de la prière et de la vie éternelle…

Il y a une autre solution, c’est abandonner l’office divin, pour éviter la schizophrénie. Ou pour éviter de perdre son temps à dire des vieux textes qui sont certes intéressants mais limités à l’horizon juif.

Je ne sais pas si le chanoine Osty avait abandonné l’office divin, mais dans sa présentation des psaumes il y a une phrase très curieuse. C’est quand il évoque les versets d’imprécation contre les ennemis. Versets qu’il prend bien sûr au premier degré, conformément à ses principes, sans même considérer que dès l’origine il s’agit de textes liturgiques. Et au premier degré ces versets sont insupportables (c’est pourquoi ils ont été supprimés dans ce qui sert aujourd’hui d’office divin : on ose censurer la prière que Dieu nous donne). Osty écrit, après avoir évoqué la grande malédiction du psaume 108 (psaume qui a été entièrement supprimé) :

Le prêtre catholique, qui la lisait jadis au bréviaire, ne le faisait jamais sans protestation intérieure.

Jamais ? Osty, comme ses semblables, n’a donc jamais lu une ligne des commentaires des psaumes par les pères de l’Eglise, il n’a jamais lu une ligne des pères du désert qui avaient déjà tout dit sur les psaumes imprécatoires qui concernent évidemment le combat, le rude combat, contre les démons et les vices.

Mais le plus intrigant est ailleurs. C’est le mot « jadis ». Osty écrit cela avant mai 1973 (date de l’imprimatur de sa Bible, qui n’est pas donné du jour au lendemain). La première édition du nouvel office, la « Liturgia horarum », est d’avril 1971. Donc, selon Osty, 1971, par rapport à 1973, ou plus vraisemblablement 1972, c’était « jadis »…

Commentaires

  • Bonsoir,

    Je lis toujours avec grand intérêt vos comptes-rendus de lecture des traductions "récentes" de la bible, et une question me vient. Quelqu'un comme le chanoine OSTY ou tout personne travaillant à ces traductions vous ont déjà ils lu ? Ont-ils tenté de justifier leur travail ? Je serais curieux en effet de lire "leur version des faits"...

    Avez-vous déjà eu un débat personnel avec ces personnes ?

    Bien à vous

  • Emile Osty est décédé en juillet 1981, à 94 ans...

  • C’est tout récemment, avec les notes de la Bible Osty, que j’ai découvert à quel point la Sainte Ecriture était manipulée par les exégètes et traducteurs. Je n’avais jamais abordé le sujet de façon précise auparavant. Je n’ai donc pas eu l’occasion d’en débattre avec l’un d’eux. Et je n’en connais pas personnellement. De toute façon, vu leur arrogance, je ne vois pas ces gens-là s’abaisser à parler à un non-spécialiste…

  • En fait je viens seulement de découvrir, par les notes de la Bible Osty, à quel point la Sainte Ecriture était manipulée par les exégètes et traducteurs. Avant mes notes récentes je n'avais pas vraiment abordé le sujet de façon précise, et donc je n'ai pas eu l'occasion d'en parler avec les coupables. Et je n'en connais aucun. De toute façon, vu leur arrogance, je ne les vois pas s'abaisser à parler à un non-spécialiste...

  • J'ai lu, une fois, que les musulmans ont grand peur quand les juifs réligieux de l'FDI lisent à haute voix les psaumes imprécatoires. Peut-être il faut les lires à plus haut voix.
    (Pardon my French...c'est une seconde langue pour moi.)

  • Le ver était dans le fruit. 1925 Chevetogne Dom Lambert Beaudouin.....et LE Concile tant attendu par l'aile marchante. Roncali écarté de l'enseignement pour modernisme. Montini qui n'a jamais fréquenté un séminaire, qui revêt la soutane la veille de l'ordination........Et puis la TOB. Voilà quelques jalons pour mieux comprendre la vacuité de l'heure présente.

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