« Today, in the current situation, no vision means the status quo, and the status quo means the dismantling of the eurozone, de facto. So we have to move forward. »
Ainsi parle le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, devant des ambassadeurs d’Allemagne à Berlin. Il est loin le temps où le français était la langue de l’Europe, ou seulement le temps où le français était la langue de la diplomatie (puisque même le nouveau pape, et c’est une révolution qui n’a pas été assez soulignée, s’exprime en italien dans ses discours diplomatiques).
Voici comment on peut traduire le discours macronesque :
« Aujourd’hui, dans la situation actuelle, ne pas avoir de vision signifie rester au statu quo, et le statu quo, cela signifie démanteler l’eurozone, de facto. C’est pourquoi nous devons aller de l’avant. »
Aller de l’avant, c’est bien entendu toujours plus « d’Europe ». Car plus ça va mal, plus il faut unir les Etats membres : à force d’aller de plus en plus mal, un jour ça finira par aller bien. Ce n’est pas différent du communisme léniniste : à force d’aller de plus en plus mal, la société socialiste de la dictature du prolétariat aboutira au bonheur communiste.
« Nous avons laissé des divergences, des fossés se creuser entre les Etats membres. Aujourd’hui nous avons un besoin très urgent d’avancer, ou l’Europe continuera de signifier seulement l’austérité pour les peuples… C’est un projet qui implique de nouvelles convergences entre les membres de l’eurozone, et aussi des transferts », à savoir une « union de transfert », un budget de l’eurozone qui permettrait de transférer de l’argent aux membres les plus faibles…
« Il y a toujours du scepticisme en Allemagne quand la France met en avant des propositions, commente le même Macron à Politico. Les Allemands répondent : “Êtes-vous prêts pour une plus grande convergence et une modification du traité ?” La modification du traité ne doit pas être un tabou, c’est seulement une question de timing. » Cela ne peut pas se faire en 2017 parce qu’il y a des élections en France et en Allemagne, mais on peut le faire en 2018.
Parce que Macron pense qu’il sera toujours préposé aux finances en 2018…
Cela dit, si ce n’est pas lui, ce sera son frère idéologique, qu’il soit de droite ou de gauche.
Commentaires
Ceci-dit, d'ici 2018, il peut y avoir un "exit" dans la zone euro. Ce serait peut-être le début d'un démantèlement (surtout, si c'est un pays important). Je sais que ça fait beaucoup de "peut-être", mais il ne faut pas perdre l'espoir.
Sinon, ce n'est plus la peine de s'y intéresser et d'écrire dessus.
Dans quelle langue Benoît XVI parlait-il devant le corps diplomatique ? et Jean-Paul II ?
Toujours en français.
La langue diplomatique du Saint-Siège est toujours le français, me semble-t-il, même si François, évidemment, s'assied aussi sur cette tradition.
je crois savoir qu'en fait le pauvre François ne sait pas un mot de français
en ce qui concerne Macron, Valéry Giscard d'Estaing a fait mieux en faisant en anglais sa première déclaration après son élection à la présidence de la République; reste à savoir si ses subordonnés en font autant; dans ma carrière au ministère des finances, j'ai pendant cinq ans fait l'aller-retour Paris-Bruxelles, et une mission de quinze jours en Bulgarie; dans les deux cas, j'avais l'interdiction de parler une autre langue que le français
Le "pauvre" François ne sait pas le français, sait-il le latin?