En novembre 2014, à l’occasion du congrès du machin argentin intitulé « Forum social œcuménique », le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la Culture, participait activement et pieusement à un culte de Pachamama, la Terre-Mère.
La vidéo vient seulement d’être publiée sur Youtube. Sans doute en illustration de l’encyclique…
(Via Rorate Caeli, via La Cigüeña de la Torre)
Commentaires
Bonjour,
1. Avant, on savait que le catholicisme est à la fois conforme à la Foi et non contraire à la raison, et que les trois principaux mystères du christianisme sont : la Trinité, l'Incarnation, la Rédemption.
Mais çà, c'était avant.
2. Aujourd'hui, on croit, et surtout on veut faire croire
- que le catholicisme est, ou en tout cas doit pouvoir être, à la fois non conforme à la Foi et contraire à la raison,
et
- que les trois principaux critères d'appréciation et instruments d'application du christianisme sont
a) l'accueil de l'esprit de l'Evangile, quitte à ce que cet accueil débouche sur des positions contraires à / distantes de l'orthodoxie,
b) la praxis de la miséricorde, quitte à ce que cette praxis débouche sur une solidarité hétéro-influencée ou hétéro-référencée,
c) l'ouverture sur les périphéries, quitte à ce que cette ouverture s'effectue davantage dans la démesure que dans le discernement, en présence de pratiques religieuses ou morales non chrétiennes.
3. On en arrive ainsi à un catholicisme chromatophore, à un christianisme de caméléons, dans le cadre duquel on pratique le camouflage par homochromie, au risque de dissimuler, voire de falsifier, ce qu'il y a de spécifique dans le christianisme lui-même.
4. Tout ceci ressemble de plus en plus à la conformation du christianisme catholique à la mentalité postmoderne, quatre des points cardinaux de cette conformation, en l'occurrence, pouvant être considérés comme étant les suivants :
- la déconstruction,
- l'altérité,
- la dissémination,
- la signification.
5. Dans cet ordre d'idées,
- le christianisme catholique se déconstruit, et se met de ce fait en mesure d'accueillir presque toute altérité non catholique, quasiment divinisée ou sacralisée, comme si cette altérité non catholique devait faire autorité, aux yeux des catholiques eux-mêmes,
- le christianisme catholique s'agenouille devant la croyance selon laquelle la dissémination de l'Esprit est porteuse de significations religieuses, sapientielles, spirituelles, toutes également légitimes, dans toutes les religions et traditions non chrétiennes.
6. L'existence d'une interaction
- entre la déconstruction de toute relation sérieuse, adulte, docile, fidèle, filiale, à l'Ecriture, à la Tradition, au Magistère, au Catéchisme, au Credo, au Notre Père, au Décalogue, aux sacrements,
- et l'ouverture approbatrice, démesurée ou imprudente, sur les idées, actions, principes, pratiques, des autres, des non catholiques, des non chrétiens, des non croyants,
n'est plus à démontrer, mais tout ceci ne peut déboucher que sur une ecclésiologie de confusion, dans le cadre de laquelle on croira notamment que moins les clercs exhortent les croyants non chrétiens à la conversion, et plus ils agissent conformément à l'Evangile...
Bon courage dans ce contexte, bonne journée et à bientôt.
A Z
Conclusion: Au fait « A Z » quel nom donnez-vous à l'église post Vatican II, je ne dis pas « l'Église Catholique post Vatican II », mais bien « l'église post Vatican II ». Le nom que vous attribuez à ce phénomène qui est hors contrôle, à présent, et qui se donne le nom de religion du moins je pense?
Bonjour et merci, Onclin,
1. Disons qu'au sein de l'Eglise catholique iréniste, on a ajouté deux commandements au Décalogue, les onzième et douzième commandements :
- Tu t'exposeras le moins possible au risque de déplaire, notamment aux non catholiques, aux non chrétiens, aux non croyants, aux responsables médiatiques et politiques, surtout en ce qui concerne les sujets relatifs au croire en Dieu ou à l'agir dans le monde ;
- Tu t'exposeras le plus possible à la grâce de plaire, notamment aux non catholiques, aux non chrétiens, aux non croyants, aux responsables médiatiques et politiques, surtout pour ce qui a trait aux thèmes relatifs à la Foi ou aux moeurs.
2. De même qu'il existe, à l'extérieur de l'Eglise catholiques, des "adventistes du septième jour", de même il existe, au sein même de l'Eglise catholique, des "adventistes du consensus" et des "adversaires du dissensus",
- qui ne supportent pas que l'on dise qu'il existe des actes intrinsèquement mauvais, dans l'ordre de l'agir de l'homme dans le monde,
- qui supportent encore moins que l'on dise qu'il existe des idées intrinsèquement fausses, dans l'ordre du croire de l'homme en Dieu.
3. Il y a d'ailleurs, dans toute cette affaire, une énormité que bien peu ont relevé, et qui date du discours papal du 14 mars 2013 ; je pense ici à cette phrase : "Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon."
4. Eh bien, si cette phrase est fondamentalement et universellement vraie, compte tenu du fait
- qu'il est très grave de confesser la mondanité du diable, la mondanité du démon,
et
- qu'il est très grave de se référer, de s'en remettre, à la mondanité du démon, du diable,
il ne faut surtout pas hésiter à dire aux croyants non chrétiens, y compris à ceux qui s'adonnent au culte de la Terre - Mère,
- qu'ils se mettent en danger, religieux, spirituel, en ayant plutôt tendance à confesser la mondanité du démon, du diable,
- qu'ils ont eux-aussi vocation à se convertir, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ, ET à se détourner de leur religion ou tradition, qui relève d'une confession du démon, du diable.
5. Mais voilà :
- d'une part, cette phrase du Pape François n'a pas été prononcée avant tout parce qu'elle est vraie, mais avant tout parce qu'elle participe du schématisme sloganesque dont le Pape François entend avoir le secret,
- d'autre part, cette phrase du Pape François n'a pas été prononcée pour donner lieu à des développements doctrinaux puis pastoraux, dès lors que ces développements sont susceptibles de contrevenir aux onzième et douzième commandements mentionnés un peu plus haut.
6. Que dirions-nous d'un responsable religieux catholique
- qui accepterait de prendre publiquement position, pour ce qu'il sait vrai et contre ce qu'il sait faux, sur des questions à caractère sociétal,
- qui refuserait de prendre publiquement position, pour ce qu'ils sait vrai et contre ce qu'il sait faux, sur des questions à caractère théologal ?
7. Nous dirions a minima qu'il ne se prononce pas très volontiers sur ce qui découle avant tout de sa charge, et qu'il se prononce plus volontiers sur ce qui ne relève pas avant tout de sa charge.
8. Nous en sommes arrivés au point suivant : pour les catholiques irénistes, toute distinction explicite et spécifique entre le vrai et le faux, notamment et surtout en matière religieuse, est considérée comme une discrimination illégitime, intolérante, irrespectueuse, irresponsable, "dépassée par l'histoire", "dépourvue de charité".
9. Il serait très injuste de dire que le Pape François est le premier Pape à vouloir le moins possible que l'Eglise catholique, depuis Rome, assure, ne serait-ce qu'ad intra, une fonction de régulation doctrinale en matière religieuse, ne serait-ce que pour rappeler
- non seulement en quoi et pourquoi que la religion non chrétienne est la seule vraie, en plénitude,
- mais aussi en quoi et pourquoi les religions et traditions non chrétiennes sont erronées, ce qui ne signifie pas qu'elles sont également erronées, entre elles, ni qu'elles sont uniquement erronées, en elles.
10. Je me suis exprimé comme je viens de le faire, dans l'espoir de faire apparaître le fait que "l'angle mort" dont il est question ici est situé "au milieu du pare-brise", depuis déjà si longtemps, que presque plus personne n'y fait attention, ne le remarque, n'est vigilant, sur la signification théologale du fait que l'on prend soin aujourd'hui, depuis l'intérieur et le sommet de l'Eglise,
- de s'exprimer aussi fréquemment, sur le manque de solidarité qui sévit aujourd'hui dans l'ordre de l'agir en ce monde,
- de (se) censurer aussi fréquemment, sur l'excès de relativisme qui sévit aujourd'hui dans l'ordre du croire en Dieu.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour ces développements beaucoup trop longs, et perfectibles, et je vous souhaite une bonne journée.
A Z
Ce qui veut dire que le 11e et 12e commandements annulent les 10 premiers. Et qu'il n'en reste donc que deux, ce qui simplifie fortement: au lieu du Décalogue, nous avons le "bilogue". La religion universelle qui réunira tous les apostats et les incroyants de la Planète, sera basée sur le "bilogue"
@A Z: Un point me pose question : « — non seulement en quoi et pourquoi que la religion non chrétienne est la seule vraie, en plénitude » le « non chrétienne » ne serais ce pas « chrétienne » et même « catholique », car moi, maintenant j’ai défini le mot « chrétien » comme il était définit il y a 2000 ans, à savoir « catholique », maintenant on fait passer pour « chrétien » les non « catholiques » aussi, ce qui est une très grosse erreur. Pour moi le « chrétien » est uniquement « catholique ».
Par ailleurs comme je salue aussi d’autres commentateurs de ce blog pour leurs réflexions nourrissantes.
Merci pour l’allure et la qualité de votre dialectique fougueuse, saine et robuste, en lisant AZ on ne perd rien à voir clair, on n’en sort jamais sans avoir fait butin de vos peintures mentales. Vous identifiez le fruit de la sagesse divine que votre raison raisonnante sépare de la religion véritable devenue « capricieuse » en faisant de Jésus Christ le patron de tous les révolutionnaires, par ce Pape faisant de Saint Pierre un temple barbare. Par lui éprouver une terreur presque fascinante où il conduit la barque vers l’abyme et combiné avec mon sentiment de sécurité inébranlable dans l’architecte de la barque. Ce Pape homme du geste plutôt que de « la » « parole de vie ».
A Z, j’ai dit « butin » pour vos idées. Ou ce cache t’il ce fameux butin (livre) ?
Vous ne pouvez pas refuser le nom de chrétien à quelqu'un qui est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. A fortiori à quelqu'un qui est baptisé, donc qui a été plongé DANS LA MORT ET LA RESURRECTION DU CHRIST, et qui en outre croit en la présence réelle du Christ dans l'eucharistie (les orthodoxes et Eglises des trois conciles).
Je suis entièrement d'accord avec Y. Daoudal.
Cependant, je me suis laissé dire que les Orthodoxes re-baptisent les Catholiques qui ont l'idée, pour moi saugrenue, de se "convertir" à l'Orthodoxie alors que les Catholiques considèrent le baptême orthodoxe comme pleinement valide car on reconnaît aux Orthodoxes la succession apostolique.
Cela tient je pense, au complexe autrefois de supériorité ( à l'époque barbare ) et aujourd'hui d'infériorité des Orthodoxes qui ont toujours cherché à couper les cheveux en quatre ( l'esprit byzantin ! ) chaque fois qu'ils ont " dialogué " avec les Catholiques.
Tant que cette mentalité perdurera, l'union des Eglises Orthodoxes avec la Catholique ne se fera pas.
Mais les choses changent doucement, malgré tout.
L'Eglise catholique reconnaît le baptême de la plupart des églises protestantes, celles qui considèrent le baptême comme un sacrement. Cela n'a rien à voir avec la succession apostolique.
Toute personne peut baptiser croyante ou non à condition de vouloir faire ce que l'Eglise demande.
Les orthodoxes ne rebaptisent pas un catholique, mais par contre, le confirment même s'il l'a déjà été. Ce qui est totalement illogique. Les orthodoxes administrent en même temps baptême, confirmation et eucharistie aux bébés.