Prime et Félicien étaient frères. Pendant la persécution de Dioclétien et de Maximien, ils furent accusés de professer la religion chrétienne et jetés dans les fers ; mais un Ange brisa leurs liens et les rendit à la liberté. On ne tarda pas à les amener devant le préteur, et là ils persévérèrent énergiquement dans la foi chrétienne ; alors on les sépara l’un de l’autre. La constance de Félicien fut d’abord mise à l’épreuve de diverses façons. Mais les conseillers d’impiété désespérant d’obtenir quoi que ce soit par leurs paroles, clouèrent ses pieds et ses mains à un tronc d’arbre, et le laissèrent ainsi suspendu pendant trois jours sans boire ni manger. Le lendemain, le préteur fit mander Prime et lui dit : « Vois combien ton frère est plus sage que toi : il a obéi aux empereurs, et ils l’ont comblé d’honneurs. Si tu veux l’imiter, tu partageras les mêmes faveurs et les mêmes grâces. Prime répondit : « J’ai appris par un Ange ce qu’on a fait à mon frère. Plaise à Dieu que je lui sois uni dans le martyre comme je lui suis uni par la volonté ! » A ces paroles le préteur s’emporta et, sans compter les tourments qu’il fit subir à Prime, cette fois sous les yeux de Félicien, il ordonna encore de lui verser du plomb fondu dans la bouche. Bientôt il les fit conduire tous deux à l’amphithéâtre, où deux lions furent lâchés sur eux ; mais ces animaux se couchèrent à leurs pieds et les caressèrent de la tête et de la queue. Sur plus de douze mille hommes venus à ce spectacle, cinq cents embrassèrent avec leurs familles la religion chrétienne. Le préteur troublé de ces faits, donna l’ordre de trancher la tête à Prime et à Félicien.
(Bréviaire)
Cela se passait à Nomentum (aujourd’hui Mantana). Au VIIe siècle la ville fut dévastée par les Lombards, et le pape Théodore décida de transférer les reliques de Prime et Félcien en l’église romaine Saint-Etienne sur le Coelius (ou Saint-Etienne-le-Rond). Au-dessus de leur tombe il fit ériger une coupole décorée de mosaïque, qui existe toujours :