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Sainte Monique

Sainte Monique, n'y tenant plus, résolut d'aller rejoindre son fils. Elle arrive à Rome; mais elle ne l'y trouve plus. Il était déjà parti pour Milan. Elle repartit donc aussitôt, pleine de la même ardeur, et soutenue, à travers les fatigues de ce second voyage, par cette même foi indomptable qu'elle reverrait son fils et qu'elle le convertirait.

A peine arrivée à Milan, elle alla trouver saint Ambroise qui la reçut avec une joie attendrie. Il ne pouvait se lasser de contempler cette mère, sur le visage de laquelle l'amour de Dieu et la tendresse pour un fils égaré avaient creusé de si vénérables sillons. Leurs rapports furent fréquents et intimes. Monique, qui avait appris de saint Ambroise à ne pas entrer en discussion avec son fils, et qui était décidée à abandonner à un homme si sage le soin de le sauver, continuait à prier, à se taire, et à verser au pied des saints autels ses larmes toutes-puissantes.

Enfin Monique vit arriver le moment après lequel elle soupirait depuis si longtemps. Augustin, après dix-sept années de résistance, se rendit. Sainte Monique ne contenait plus sa joie; elle couvrait son fils de son regard heureux elle l'arrosait de ses larmes. Ô moment heureux, où une mère retrouve son enfant qu'elle croyait mort, ou qu'elle voyait mourir. Mais, ô moment plus heureux encore, où une mère chrétienne voit renaître dans l'âme de son fils la foi, la pureté, le courage, la vertu et où, chrétienne affligée des douleurs de l'Eglise, elle prévoit que ce fils dégénéré en va devenir la lumière, la gloire et le vengeur !

Dès que les vacances furent ouvertes, sainte Monique amena Augustin à la campagne. C'est là que l'un et l'autre vinrent cacher leur joie et préparer leurs âmes au grand jour du saint baptême. Quelques amis s'étaient joints à eux. Sainte Monique était l'apôtre de ce petit cénacle. Tout son esprit, tout son génie, tout son cœur, toute sa foi, toutes les ardeurs de son zèle, toutes les industries de sa charité, elle les employait à seconder en eux l'action de Dieu. Sainte Monique assistait à toutes les conférences de son fils avec ses jeunes amis; elle y prenait quelquefois la parole, et comme Dieu donne à la pureté et à l'amour un singulier don de lumière, elle laissait tomber, au milieu des entretiens, des mots qu'Augustin faisait transcrire aussitôt sur ses tablettes, et que nous allons recueillir à notre tour pour achever de connaître par eux la mère du Platon chrétien.

«L'âme n'a qu'un seul aliment, c'est de connaître et d'aimer la vérité». – «Celui qui désire le bien et le possède, est heureux. Mais s'il veut le mal, quand même il l'obtiendrait, combien il est malheureux.» – «Celui qui aime et possède des choses périssables ne peut jamais être heureux; fut-il même sûr de ne jamais les perdre, je l'estimerais encore malheureux, parce que tout ce qui est passager, est sans rapport avec l'âme de l'homme. Et plus il le recherchera, plus il sera misérable et indigent; car toutes les choses de la terre ne rendraient jamais une âme heureuse.»

Après six mois passés dans cette intime et délicieuse vie de Cassiacum, sainte Monique et son fils retournèrent à Milan. Le moment du baptême étant arrivé, Augustin se rendit à l'église de Saint-Jean-Baptiste, accompagné de sa mère et de ses amis. Monique, vêtue de la robe blanche bordée de pourpre des veuves, enveloppée de longs voiles, s'efforçait en vain de cacher à tous les regards la joie qui inondait son âme. Un rayon de paix, de sécurité toute divine, apparaissait sur son front et achevait de donner à sa physionomie quelque chose de céleste. Ce qui avait grandi le plus en sainte Monique, c'était l'amour, car son amour pour Jésus Christ et son amour pour Augustin ne faisaient qu'un. Ils avaient crû ensemble. Elle avait déjà eu quelques extases dans la prière; mais depuis le baptême elles devinrent plus fréquentes. Quelquefois elle était si enivrée de son bonheur qu'elle demeurait un jour entier absorbée, sans parole, sans préoccupation de ce qui l'entourait, jouissant intérieurement et seule avec Dieu. D'autres fois, elle perdait jusqu'à l'usage de ses sens. Depuis la conversion de son fils, elle ne pensait plus qu'au ciel, et il était facile d'entrevoir qu'on ne la retiendrait pas longtemps ici-bas.

Extrait de la vie de sainte Monique dans les Petits Bollandistes

Commentaires

  • Ces fresques sont très belles. Mais l'image que vous utilisez représente l'accueil d'Augustin par l'évêque Ambroise à Milan, et non pas les retrouvailles d'Augustin avec Monique à Ostie.

  • Très juste. C'est même écrit sur l'auréole... J'ai été trompé par les sites qui donnent ce détail comme étant la rencontre à Milan entre Augustin et sa mère...

    Je supprime donc l'image, non sans renvoyer à un site qui donne toutes les fresques:
    http://nibiryukov.narod.ru/nb_pinacoteca/nbe_pinacoteca_philosophers_augustine_frescoes.htm

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