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La fermeté du cardinal Müller

Famille chrétienne publie une interview du cardinal Ludwig Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui montre quel est le degré de division dans l’Eglise, et aussi que le gardien de la doctrine (on attend le jour où François le traitera de « pharisien en chef ») ne lâchera rien.

Il y a d’abord sa réponse à son compatriote le cardinal Marx, président de la conférence des évêques d’Allemagne, disant : « Nous ne sommes pas une filiale de Rome. Chaque conférence épiscopale est compétente pour la pastorale dans son aire culturelle, et sa mission propre est d'annoncer elle-même l'Evangile.Nous ne pouvons pas attendre qu'un synode dise comment nous devons, ici, donner forme à la pastorale conjugale et familiale » :

Une conférence épiscopale n’est pas un concile particulier, encore moins un concile œcuménique. Le président d’une conférence épiscopale n’est rien de plus qu’un modérateur technique, et il n’a à ce titre aucune autorité magistérielle particulière. Entendre dire qu’une conférence épiscopale n’est pas une « filiale de Rome » me donne l’occasion de rappeler que les diocèses ne sont pas non plus les filiales du secrétariat d’une conférence épiscopale, ou d’un diocèse dont l’évêque préside la conférence épiscopale. Ce genre d’attitude risque en fait de réveiller une certaine polarisation entre les Églises locales et l’Église universelle, dépassée lors des conciles Vatican I puis Vatican II. L’Église n’est pas un ensemble d’Églises nationales, dont les présidents voteraient pour élire leur chef au niveau universel.

On ne doit pas appliquer à l’Eglise les catégories politiques, rappelle le cardinal Müller, et il dit alors : « La curie romaine n’est pas l’administration de Bruxelles. Nous ne sommes pas une quasi-administration, ni une super-organisation au-dessus des Églises locales, dont les évêques seraient les délégués. »

— Certaines décisions doctrinales ou disciplinaires sur le mariage et la famille pourraient-elles être déléguées aux conférences épiscopales ?

— C’est une idée absolument anticatholique, qui ne respecte pas la catholicité de l’Église. Les conférences épiscopales ont une autorité sur certains sujets, mais ne constituent pas un magistère à côté du Magistère, sans le pape et sans la communion avec tous les évêques.

Ici il n’est pas sans intérêt de rappeler que dans Evangelii Gaudium François exprime le souhait d’un « statut des conférences épiscopales qui les conçoive comme sujet d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique ». Joignant le geste à la parole, il cite 17 fois, dans cette exhortation apostolique, une conférence épiscopale comme référence doctrinale à son propos.

Sur la question des divorcés soi-disant remariés, le cardinal Müller cite saint Jean Chrysostome : « Le divorce d’un mariage sacramentel est comme une amputation de la chair », et il ajoute : « Je crois que certains théologiens et certains évêques doivent se réapproprier ces paroles très claires. »

Enfin, d’une façon plus générale – et qui répond sans le dire mais de façon transparente à un thème quasi quotidien de François :

L’Église n’est pas une organisation philanthropique. Dire que nous respectons les opinions de tous, que nous voulons du bien à tous, ne suffit pas. Présenter l’Évangile comme un simple message thérapeutique n’est pas très difficile, mais ne répond pas à l’exigence de Jésus. « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi », dit Jésus. Les premiers apôtres, les Pères de l’Église, les grands évêques de l’histoire de l’Église ont si souvent navigué face à des vents contraires. Comment pourrait-il en être autrement pour nous ?

Commentaires

  • Espérons qu'il restera longtemps à son poste et pourra tenir bon.

  • Le pardon suppose la transgression; la transgression suppose la Loi.
    La compassion n'est possible que envers un égaré à qui on rappelle la Loi pour lui permettre de se reconstruire "en vérité", et de réintégrer la famille dont il s'est exclu lui-même. .
    Approuver l'égarement, c'est égarer.

  • Tout est une question de cheminement, mais il ne faut jamais perdre du vue le but ni obscurcir le chemin en laissant croire qu'il est plus facile qu'il n'est en réalité.

  • "La liberté sans loi" abouti toujours à à "la loi sans Liberté".

  • La lune n'éclipse jamais longtemps le soleil.

  • Grazie Card.Muller.
    La doctrine qui vient des hommes peut changer comme changent les idées et les modes des hommes, mais si la doctrine est divine elle ne peut pas changer, elle est universelle, elle est au dessus du temps, au dessus de l'histoire, au dessus de la variabilitée des modes. Elle nous indique le chemin. Les crhétiens ne pouvent pas juger les autres (nous sommes tous faibles), et donc aussi les divorciés, mais c'est ne pas de la mésericordie de ne pas montrer le chemin et le projet de Dieu. Jésus sur le mariage a parlé clair. S. Thomas More il est mort pourquoi alors?

  • Les cardinaux Müller et Brandmüller (non électeur) sauvent l'honneur de l'Eglise en Allemagne.
    http://benoit-et-moi.fr/2014-II/actualites/une-interview-du-cardinal-brandmueller.html

    Il aurait-il des cardinaux français pour sauver l'honneur de l'Eglise en France?
    Attendons les quelques mois qui nous séparent du synode.

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