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  • La dictature hindouiste en marche

    Le parti hindouiste du président Narendra Modi poursuit sa transformation du pays en « Terre hindoue ». Le Maharashtra, l’un des plus importants Etats de l’Inde, ayant pour capitale Bombay, vient de faire interdire la viande bovine sur son territoire, une grande première dans le pays.

    Désormais, toute personne « trouvée en possession de viande de boeuf ou essayant de la vendre » encourt une peine de cinq ans de prison ainsi qu’une amende de 10.000 roupies (environ 145 euros).

    La mesure a été qualifiée de « rêve devenu réalité » par le ministre-président du Maharashtra, membre du BJP, Devendra Fadnavis.

    Un rêve qui va être un cauchemar pour de très nombreux habitants de l’Etat, non seulement dans la filière de la boucherie (l’Inde est le premier exportateur de viande de bœuf au monde), mais aussi pour les pauvres, car la viande de bœuf en Inde est trois fois moins chère que le mouton.

    Voir l’article d’Eglises d’Asie.

  • Iakounine, Reuters et les homos

    La Fondation Saint-André de Vladimir Iakounine, ou plus précisément la Dotation pour la Fondation Saint-André, créée à Genève en 2013, organisait au Club suisse de la Presse, hier 6 mars à Genève, une table ronde intitulée « Le choix européen : mondialisation ou re-souverainisation ».

    Alors qu’une conférence de presse était également au programme, une seule agence de presse a daigné évoquer cette journée : Reuters.

    Mais pas pour nous faire part, malheureusement, de ce qui s’est dit à propos de la mondialisation et du retour à la souveraineté. Reuters nous en parle seulement parce que Vladimir Iakounine, « proche de Vladimir Poutine » et président des chemins de fer russes, a parlé de l’homosexualité…

    Il a dit : « Nous ne devons pas violer la nature pour des raisons de préférences idéologiques, politiques ou individuelles. »

    Terrifiant, non ?

    Et comme le journaliste de Reuters lui demandait « s'il craignait les homosexuels et le débat sur le mariage entre personnes de même sexe, Vladimir Iakounine a été chaudement applaudi par l'assistance lorsqu'il a répondu: "Dans la pratique, si Reuters, ou bien vous, me montrez un homme qui a donné naissance à un enfant, alors cette question n'aura plus lieu d'être." »

    En outre, « une brochure distribuée lors de cette conférence salue "le caractère sacré de la maternité" et appelle "les médias socialement responsables" à résister aux tentatives de redéfinir le rôle et l'importance de la famille et à "l'irresponsable manipulation de ce qu'il y a de plus profond dans la nature humaine". »

    [Vladmir Iakounine avait organisé en septembre dernier un Forum international sur “la famille nombreuse et l’avenir de l’humanité”, qui avait été un grand événement à Moscou. La Fondation Saint-André a un programme « Sainteté de la maternité ».]

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Aux matines du jeudi après les Cendres, il y avait un répons composé sur des paroles de l’évangile de la messe du jour. Ce qui n’arrive que trois fois au cours du carême, souligne dom Pius Parsch. Or voici une des deux autres fois. Avec la parabole de l’enfant prodigue, qui est « la parabole du carême », selon le même moine liturgiste. De fait il y a non seulement le répons des matines, mais, en outre, l’antienne de communion de la messe est également tirée de l’évangile.

    .  Pater, peccávi in cælum, et coram te : jam non sum dignus vocári fílius tuus : * Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.
    . Quanti mercenárii in domo patris mei abúndant pánibus, ego autem hic fame péreo ! Surgam, et ibo ad patrem meum, et dicam ei.
    .  Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.

    Mon Père, j’ai péché contre le ciel et à tes yeux ; je ne suis pas digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Combien de mercenaires, dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai : Traite-moi comme l’un de tes mercenaires.

    On remarque que le répons reprend, logiquement en ce temps liturgique, ce qui dans la parabole exprime spécifiquement la pénitence, le repentir : la metanoia. Et il insiste, davantage que l’évangile, car le propos qui, par l’inversion des versets, est présenté comme celui de l’enfant prodigue face à son père (du pénitent face à Dieu) est en réalité celui que, dans l’évangile, il se tient à lui-même. Dans la parabole, il ne peut en dire que le début, car son père s’est précipité sur lui pour l’embrasser et il ne peut pas continuer. (Il y a là un enseignement pour les confesseurs.)

    C’est pourquoi, sur le plan musical, le répons est seulement une longue plainte. La plainte du pécheur qui se rend compte, pendant le carême, combien il s’est éloigné de Dieu. Le répons est du septième mode, donc de sol, avec teneur en ré, à la quinte, et souvent une forte présence du do. Le si est généralement inexistant, car il paraît dissonant et est attiré par le do ou descend sur le la. Or ici on voit la forte présence du si, plaintif, sur « non sum dignus », en finale de « filius tuus » puis sur « mercenariis ». Puis vient le verset, qui s’établit d’abord au demi-ton supérieur, au do, pour affirmer, avec un accent presque de rage, que les mercenaires de son père ont tout ce dont ils ont besoin, puis il monte, enfin, à ce qui est théoriquement la teneur du mode, au ré : « j’irai chez mon père ».

    Dans le manuscrit ci-dessous, qui est l’antiphonaire de Saint-Lambrecht en Autriche, datant de l’an 1400, on voit que la plainte, qui monte, amère, plusieurs fois sur le demi-ton mi-fa, crie même sur le sol de l’octave sur le mot « dicam » : je lui dirai. Il semble que ce soit une faute, puisque c’est le seul manuscrit visible sur internet qui donne cette version, et que les éditions modernes ne l’ont pas non plus. Mais sur le plan expressif c’est remarquable. Trop, peut-être, pour du plain chant ?

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