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Samedi après les Cendres

La grande peine que les disciples avaient à ramer, et le vent qui leur était contraire, nous marquent les travaux et les afflictions de la sainte Eglise, qui parmi les flots que le monde son ennemi soulève contre elle, et les vents furieux qu’excite le souffle des esprits impurs, s’efforce de gagner le port de la céleste patrie, où elle doit trouver un repos tranquille et assuré.

Ce n’est pas aussi sans raison que l’Evangile dit que la barque était au milieu de la mer, et que Jésus était seul sur la terre : parce que l’Eglise se trouve quelquefois non seulement agitée, mais même si défigurée par les persécutions des gentils qu’il semblerait, si cela était possible, que son Rédempteur l’aurait entièrement abandonnée. C’est ce qui lui fait pousser cette plainte amoureuse, lorsqu’elle se trouve battue des flots et des tempêtes, et qu’elle adresse ses cris en tremblant à celui dont elle demande la protection. C’est, dis-je, ce qui lui fait proférer ces paroles : Pourquoi, Seigneur, vous êtes-vous retiré si loin de moi ? Pourquoi me méprisez-vous dans le besoin et dans l’affliction ? (psaume 9) A quoi elle ajoute les paroles de l’ennemi qui la persécute, lorsqu’elle dit dans les versets suivants : Car il a dit dans son cœur : Dieu a oublié ce qui se passe, il a détourné les yeux afin de ne voir jamais rien.

Mais Dieu n’oublie point la prière des pauvres, et il ne détourne point sa face de ceux qui espèrent en lui (cf. psaume 21) : au contraire il les aide dans le combat qu’ils ont à soutenir contre leurs ennemis, afin qu’ils remportent la victoire ; et il récompense cette victoire d’une couronne éternelle. Aussi est-il dit ici expressément que le Seigneur vit la peine que ses disciples avaient à ramer. Et il est sur la terre, et il voit la peine que souffrent ceux que la tempête agite sur la mer ; parce qu’en effet, quoiqu’il paraisse différer pour quelque temps le secours nécessaire à ceux qui sont dans l’affliction, il ne laisse pas de les fortifier par un regard secret de sa miséricorde, afin qu’ils ne perdent pas courage dans la tentation ; et quelquefois même il les assiste visiblement, et il les délivre entièrement en faisant cesser leurs peines, comme il délivra les apôtre en marchant sur les eaux, et en calmant les vagues irritées.

Lecture des matines : saint Bède, commentaire de l’évangile du jour (Marc 6, 47-56). Traduction du Breviarium Benedictinum de 1725. On voit que le dernier paragraphe s’applique bien au carême.

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