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Saint Martin

De l’avis général, l’hymne des vêpres et des matines des confesseurs Iste confessor a été composé (ou peut-être, ou sans doute) pour la fête de saint Martin, et la troisième strophe évoque les miracles qui eurent lieu sur son tombeau. Il s’agit d’une hymne ancienne, du VIIIe siècle, en strophes dites saphiques – terme qui paraît incongru pour un texte sacré mais indique que ce mètre fut inventé par Sapho, pour des poèmes fort peu sacrés… La strophe saphique se compose de trois vers « grands saphiques » de 11 pieds et d’un vers « adonique » de 5 pieds. (L’hymne à saint Jean Baptiste Ut queant laxis, dont on a tiré les notes de la gamme musicale, est également en strophes saphiques.)

Après l’hymne on lira sa traduction par Pierre Corneille. Et l’on constatera que l’adaptation de la deuxième strophe est aussi virtuose qu’est franchement nulle la troisième (à cause surtout, du « qui ravagent leurs veines », qui ne correspond à rien dans le texte mais est laborieusement inventé pour rimer avec soudaines).

Iste confessor Domini sacratus
Festa plebs cujus celebrat per orbem,
Hodie lætus meruit secreta,
Scandere Cæli.

Qui pius, prudens, humilis, pudicus,
Sobrius, castus fuit et quietus
Vita, dum presens vegetavit ejus
Corporis artus.

Ad sacrum cujus tumulum frequenter,
Membra languentem modo sanitati,
Quo libet morbo fuerint gravata,
Restituuntur.

Unde nunc noster chorus in honorem
Ipsius hymnum canit nunc libenter,
Ut piis ejus meritis juvemur
Omne per ævum.

Sit salus illi decus atque virtus,
Qui supra cæli residens cacumen,
Totius mundi machinam gubernat,
Trinus et unus. Amen.

Ce digne confesseur, dont le peuple en ces lieux
Honore la mémoire et célèbre la fête,
D’un empire aujourd’hui fit la sainte conquête,
Et prit sa place dans les cieux.

Tant qu’il vécut sur terre, on vit sa piété
Par un divin accord s’unir à la prudence,
Sa pudeur conspirer avec la tempérance,
Son calme avec l’humilité,

Autour de son tombeau les malades rangés
Reçoivent chaque jour des guérisons soudaines,
Et les maux les plus grands qui ravagent leurs veines
Sont d’autant plus tôt soulagés.

C’est donc avec raison que nos chœurs aujourd’hui
Font résonner une hymne et des vœux à sa gloire,
Afin que son mérite aide à notre victoire
A monter au ciel après lui.

Gloire à l’unique Auteur de ce vaste univers !
Gloire, honneur et louange à sa bonté divine,
Dont l’absolu vouloir gouverne la machine
Du ciel, de la terre et des mers ! Amen.

Commentaires

  • Sacré Corneille !

    En plus il gomme l'hommage à la Sainte Trinité dans le dernier vers, pour rendre hommage, lui, à la triade Terre-Air-Mer.

    Il devait être pressé de rendre sa copie, ce jour-là !

    P.S. Il est vrai que l'original de cette dernière strophe n'est pas fameux non plus, avec son cacumen et sa machinam...

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