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La guerre qui nous est faite

Par l’intermédiaire de Rorate Caeli (qui est devenu indispensable, même si je ne suis pas toujours d’accord avec sa ligne), je découvre un texte fort intéressant de Robert Mickens (Bobby pour les intimes). Robert Mickens est ce « vaticaniste » progressiste qui a réussi le tour de force de se faire virer du magazine progressiste The Tablet. Parce que le jour où François faisait cardinal le secrétaire de Jean XXIII, Loris Francesco Capovilla, 98 ans, Mickens se félicitait de ce geste et ajoutait sur Tweeter : « Cela aurait dû être fait depuis LONGTEMPS. Est-ce que vous pensez qu’il tiendra jusqu’aux funérailles du Rat ? » Le Rat étant Benoît XVI.

Donc, cet immonde individu, auquel le National Catholic Reporter a ouvert ses colonnes avec délectation, a publié hier un article fielleux contre le cardinal Burke. Logique. Mais ce qui est intéressant est, en dehors du bavardage mondain alla François contre les méchants pharisiens, le cœur même de son texte :

« Ne nous leurrons pas : la fascination pour les rituels non réformés qui ont précédé Vatican II n’est pas seulement une question d’esthétique ou le style. Il s’agit fondamentalement d’ecclésiologie ; c’est-à-dire de ce que nous croyons à propos de l’Eglise, de la nature de sa vie interne, et de ses relations avec les autres croyances et le reste du monde. La liturgie fut réformée et renouvelée après Vatican II pour refléter l’ecclésiologie renouvelée qui avait été développée pendant des décennies et qui fut alors officiellement adoptée et ratifiée au grand concile œcuménique.

« C’est pourquoi Paul VI avertit qu’une foi le Novus Ordo, ou rite réformé, mis en place, il ne pouvait pas y avoir de retour en arrière à ce qui l’avait précédé. Il savait que faire cela serait tout remettre en question quant au concile, pas seulement sur la façon de célébrer le culte. Ses successeurs, particulièrement Benoît XVI, n’ont pas tenu compte de cet avertissement. Et, au lieu de cela, ils ont créé une situation où une toute petite minorité bruyante – avec son patronage et le patronage de « grands cardinaux » comme Burke – sont devenus la queue frétillante du chien. Quoique minuscules, ils sont très bruyants. Tout comme après le concile, leurs ancêtres de la vieille messe bombardés sympathiques cardinaux et des fonctionnaires du Vatican avec des plaintes et d’incessantes campagnes de lettres, ils ont dominé internet pour promouvoir leurs désirs d’un plus grand retour vers le passé. (….) Et maintenant, François est arrivé, que le théologien Richard Gaillardetz a appelé « le pape de l’ecclésiologie de Vatican II ». Le groupe de la « réforme de la réforme » et les fans de Burke ont été profondément démoralisés et même mis en colère par le déroulement de ce pontificat, marqué par son style extrêmement accueillant, évangélique et informel. C’est de l’intérieur de ce groupe de catholiques que les sombres pronostics de schisme sont issus, bien que les questions de mariage et de divorce qui ont motivé cette menace ne soient pas des articles de foi et ne se trouvent dans aucune formulation du credo. »

Ce qui est frappant ici est que le discours du très progressiste Robert Mickens sur le rite de la messe et l’ecclésiologie est exactement le même discours que j’avais découvert avec stupéfaction chez Grégory Solari, qui avait été l’éditeur de l’Esprit de la liturgie de… Joseph Ratzinger en 2001, et qui était alors dans les milieux favorables à la messe de saint Pie V.

Ce discours est littéralement aberrant, comme je l’avais alors montré. Ou plutôt, je comprends maintenant qu’il a un sens, si l’on ne se réfère pas à l’ecclésiologie de Vatican II, mais à l’ecclésiologie fantasmée par ceux qui ont inventé leur concile. Une ecclésiologie qui n’a rien à voir avec Lumen gentium. On le comprend avec un Robert Mickens, on ne le comprend pas avec un Grégory Solari.

Mais force est de constater que c’est le même discours. Lequel est manifestement devenu la vulgate progressiste, celle des thuriféraires de François. Et l’on constate donc que cette idéologie couvre un très vaste secteur de l’intelligentsia « catholique », depuis des traditionalistes qui ont renié Benoît XVI pour tenter de faire partie de la cour du nouveau pape ou d’en récolter quelques miettes, jusqu’aux ultra-progressistes de toujours.

On comprend alors que la béatification de Paul VI a notamment pour fonction de verrouiller cette idéologie : Paul VI a eu pleinement raison d’interdire la liturgie romaine, latine et grégorienne, et de persécuter sans état d’âme ceux qui voulaient la garder, car il ne s’agit pas d’une question liturgique mais d’une question ecclésiologique (et l’on sait que nombre d’évêques tiennent ce discours aux fidèles qui ont l’audace de demander la liturgie à laquelle ils ont droit). Il s’ensuit que si le bienheureux Paul VI avait raison, il va de soi que le Rat, dit Benoît XVI, avait tort, complètement tort, quand il a promulgué son motu proprio Summorum Pontificum. Car une forme liturgique ne peut pas être en même temps interdite à tout le monde et permise de plein droit à tout le monde, surtout si elle contredit le concile.

Ainsi la béatification de Paul VI, et le discours dominant sur l’ecclésiologie du rite, donnent à François tous les arguments qui lui permettent, s’il le veut, quand il le veut, de légitimer une réactivation de l’interdiction de la liturgie traditionnelle (et pour commencer de détruire les Franciscains de l'Immaculée).

Mais il y a un autre enseignement à cette évolution des choses, et à l’article de l’immonde Bobby contre le courageux cardinal Burke. C’est que si, d’un côté, on assiste à un regroupement des progressistes et des opportunistes de tout poil, on a découvert, à la faveur du synode – et c’est ce qui rend furieux tous les Bobbies de la planète – un autre regroupement, inédit, d’une très nette et très large majorité d’évêques, qui pour la plupart ne sont pas concernés par les questions liturgiques, ni même par un quelconque clivage conservateurs-progressistes, mais qui tout simplement ont découvert qu’une infime minorité, la bande à François (car c’est celle-là, l’infime minorité, et non celle qui est derrière le cardinal Burke), voulait détruire le fondement même du mariage sous couvert d’une fausse miséricorde, en ne craignant pas de faire mentir le Christ lui-même et saint Paul et toute la Tradition.

Voilà ce qui est nouveau, du moins de façon visible grâce au synode. Et qui nous permet d’espérer. Car dans cette guerre qui nous est faite, nous ne sommes pas seuls. C’est François et ses copains qui le sont.

Commentaires

  • A Rome ou en Châteaubriant ,préparons nous au pire!

    "Drôle de verre de l'amitié pour les paroissiens de Sainte-Croix en Châteaubriant (Loire-Atlantique). Dimanche 9 novembre, 11 h 30, il y a foule en l'église Saint-Nicolas, à Châteaubriant.
    Au moment de l'homélie du prêtre, un jeune homme manifestement ivre lui lance : « Et Allah dans tout ça, qui est-ce qui en parle ? Hic ! » Puis il déblatère des propos confus et incohérents. Un paroissien baraqué et prénommé... Benoît le prie alors de sortir.
    Sans la moindre violence et avec diplomatie, il accompagne le trouble-fête sur le parvis et l'écoute tel un bon samaritain : cet homme paumé lui raconte ses problèmes puis lui demande de transmettre ses excuses aux fidèles. Il y a du bon en chacun de nous."

    http://www.ouest-france.fr/insolite-chateaubriant-un-individu-ivre-perturbe-la-messe-2965987

  • Vous êtes très optimiste.

    Le problème avec le "bienheureux" Paul IV, comme avec "saint" Jean-Paul II (je l'aimais bien), voire avec "saint" Jean XXIII, c'est qu'ils n'ont pas respecté la liberté, les droits de l'homme. Ces canonisations et cette béatification (qui impressionnent le catholique. Le catholique, il a peur de terminer en enfer s'il prend ces cérémonies pour ce qu'elles sont) sont hautement symboliques du mépris du haut clergé pour les droits des fidèles. Les progressistes auto-proclamés sont des disciples de ces prélats.

    D'ailleurs Benoît XVI n'a pas "libéralisé" le rite de saint Pie V, il s'est aperçu que Paul VI et Jean-Paul II avaient agi sans titre contre le missel de saint Pie V. Il a tenté d'en trouver un (acceptation volontiers par l'ensemble du clergé et des fidèles) afin de l'insérer dans le droit. À mon avis il a échoué. Car les hommes tiennent les droits universels de l'homme directement de Dieu et pas du Saint-Siège... ni de la foule des fidèles. Je suis le seul à l'écrire. J'en suis très fier.

  • Le problème de l'ecclésiologie ne peut pas se poser en termes d'exclusion, en termes d'obligations, il est discutable. Les opinions théologiques ne constituent pas des titres juridiques. Les droits de l'homme nous donnent des titres indiscutables, des titres que nous tenons directement de Dieu.

  • merci pour cette analyse terrible. Qui nous aide à ne pas nous payer de mots et qui nous prévient que ce qui va suivre sera terrible. Le plus grand schisme de l'Eglise romaine.

  • Bonjour. Il y a une chose que je ne comprends pas. A la fin de l'article vous dites: "Voilà ce qui est nouveau, du moins de façon visible grâce au synode. Et qui nous permet d’espérer. Car dans cette guerre qui nous est faite, nous ne sommes pas seuls. C’est François et ses copains qui le sont." J'avoue ma perplexité: Comment prétendre que François est seul dans son projet d'abolition du péché et de la morale catholiques, et de légitimation du sacrilège eucharistique, de l'adultère et des unions sodomites, alors que les § qui allaient dans ce sens ont été largement majoritaires dans la votation finale du rapport synodale? Certes, ils n'ont pas été intégrés au document définitif, car ils n'ont pas réussi à atteindre les 2/3 des votes, mais il s'en est fallu de très peu, ce qui laisse présager le pire pour le prochain synode des évêques, ordinaire cette fois-ci, en octobre 2015... Je me permets de rappeler les résultats concernant ces § en question:
    § sur les divorcés-"remariés": 104 voix pour, 74 contre et 112 voix pour, 64 contre; § sur les "couples" homosexuels: 118 voix pour, 62 contre. Je tiens à préciser qu'avec 120 voix pour, ces trois § auraient fait partie intégrante du texte définitif... Et que, même s'ils ne font pas partie du texte approuvé, ils en font partie quand même, comme l'explique le Père Lombardi: «ces paragraphes non pas eu la majorité qualifiée des deux tiers mais ils ont eu la majorité simple. On ne peut donc pas les considérer comme l'expression d'un consensus du synode mais la discussion va continuer. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Le fait que le pape ait voulu que soient publiés, et le texte, et les résultats des votes paragraphe par paragraphe, ce qui est une première, démontre qu'il veut que tous comprennent exactement comment les choses sont et sur quels points il va falloir continuer le travail du synode». Pourriez-vous nous éclairer sur à ce sujet? Merci d'avance. Bien cordialement.

  • Comme je l'ai déjà dit au moins deux fois, il ne reste strictement rien d'hétérodoxe dans les paragraphes en question. Celui sur l'homosexualité se contente de citer deux phrases du magistère.

    S'il y a eu encore de nombreux pères pour voter contre, c'est parce qu'ils ont voulu montrer qu'ils n'étaient pas dupes de la manoeuvre, c'est aussi parce que ces paragraphes parlent de sujets dont on pourrait discuter alors qu'il n'y a rien à discuter.

    Mais, encore une fois, ils n'ont rien d'hétérodoxe (sinon éventuellement la mention qu'on reparlera des divorcés remariés...). Relisez-les calmement.

  • Bonjour, M. Daoudal. Dans mon commentaire d'hier je ne parlais pas des § du rapport définitif du Synode, mais des § polémiques et scandaleux de le Relatio post disceptationem, ceux qui n'ont finalement pas reçu la majorité aux deux tiers des votes -ce pourquoi ils ne font pas partie du document final- mais qui avaient obtenu tout de même la majorité simple lors du vote, n'ayant pas atteint les deux tiers requis que d'extrême justesse... S'ils avaient obtenu une poignée de voix supplémentaires, ils feraient partie à ce jour du rapport synodal définitif. C'est en ce sens-là que je vous posais ma question, que je me permets de reprendre ici: Compte tenu du fait que je viens de signaler, qu'est-ce qui vous permet de dire que François et ses alliés se retrouvent dans une position minoritaire concernant ces "réformes"? Cordialement.

  • Il n'y a pas eu de votes sur le rapport à mi-parcours, qui a été rédigé sans tenir compte de ce qui s'était dit, et que les pères ont découvert avec stupeur. Et même le rapporteur le cardinal Erdö était estomaqué et a renvoyé les journalistes à Mgr Forte, disant que c'était lui qui avait écrit cela et qu'il devait donc savoir ce que ça voulait dire...

  • Dans un autre registre, je me permets de citer quelques propos de François que je trouve pour le moins inquiétants. Et j'ose poser cette question: Est-il concevable que le Successeur de Saint Pierre, le Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur terre puisse tenir de pareils propos? Je trouve très bizarre que pratiquement personne n'ose les relever et demander des éclaircissements... Je ne parle pas de vous, car vous faites partie de ceux qui ont et la lucidité pour s'en apercevoir et le courage pour en parler, et c'est tout à votre honneur... Je vous salue bien cordialement.

    « Vivre et laisser vivre est le premier pas vers la paix et le bonheur. » http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-10-conseils-du-pape-pour-etre-heureux-2014-07-28-1184961
    « La culture du dialogue est le seul chemin vers la paix. » http://www.zenit.org/fr/articles/le-cri-de-la-paix
    « Le dimanche, c’est pour la famille. » http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-10-conseils-du-pape-pour-etre-heureux-2014-07-28-1184961
    « L’inégalité est la cause des maux sociaux. » https://twitter.com/Pontifex_fr/status/460697074573385728 -
    « Ah ! Comme je voudrais une Eglise pauvre, et pour les pauvres ! » http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/pape-francois-comme-je-voudrais-une-eglise-pauvre-16-03-2013-37849_16.php
    « L’Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée. » (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, § 247 : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20131124_evangelii-gaudium.html)
    « Jésus est venu au monde pour apprendre à être homme, et en étant homme, à marcher avec les hommes. » http://fr.radiovaticana.va/news/2014/09/15/sans_leglise,_nous_ne_pouvons_aller_de_lavant/1106550
    « Que le sang versé devienne semence d’espérance pour construire l’authentique fraternité entre les peuples. » (Faisant allusion à trois religieuses italiennes décapitées en Afrique : http://www.news.va/fr/news/la-douleur-du-pape-pour-les-surs-assassinees-au-bu)
    « La foi que vos parents vous ont inculquée vous aidera toujours à avancer. » (S’adressant à des immigrés musulmans dans une paroisse romaine: http://www.romereports.com/pg155489-francis-to-refugees-christian-or-muslim-the-faith-your-parents-instilled-in-you-will-help-you-move-o-en - http://laportelatine.org/insolites/francois_appelle_les_musulmans_a_lire_le_coran_140101/francois_appelle_les_musulmans_a_lire_le_coran_140120.php)
    « ¿Tu as les mains collées? » (S’adressant à un enfant de cœur qui se tenait pieusement devant lui) http://callmejorgebergoglio.blogspot.fr/2014/06/francis-joking-modernist.html
    « Si un enfant reçoit son éducation des catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est qu’ils l’éduquent et qu’ils lui donnent à manger. » http://tradiciondigital.es/2013/08/02/no-le-importa-la-educacion-catolica-sino-que-les-quiten-el-hambre/ - http://www.novusordowatch.org/wire/francis-not-care-religion.htm
    « Certains disent que le péché est une offense à Dieu. » http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2013/documents/papa-francesco_20130529_udienza-generale.html
    « Celui qui ne pèche pas n’est pas homme. » http://www.corref.fr/IMG/pdf/Reveillez_le_monde.pdf
    « De quoi peut se vanter un chrétien? De deux choses: de ses péchés et du Christ crucifié. » http://www.news.va/fr/news/homelie-a-sainte-marthe-pourquoi-se-vanter-des-pec
    « Les plus grands maux qui affligent le monde sont le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont laissées les personnes âgées. » http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-Francois-poursuit-son-dialogue-avec-un-non-croyant-2013-10-01-1030416
    « Je vous encourage à continuer à travailler afin de créer ce village humain, de plus en plus humain, qui puisse offrir aux enfants un présent de paix et un avenir d’espérance. » http://nacionalismo-catolico-juan-bautista.blogspot.fr/2014/09/evangelizacion-sin-dios-la-nueva.html
    « Il y a certains qui sont plus papistes que le pape : allez dans une autre paroisse et confessez-vous, il n’y a aucun problème. » http://www.fait-religieux.com/monde/religions-1/2014/04/25/divorces-remaries-un-coup-de-fil-du-pape-francois-tres-commente - http://www.infobae.com/2014/04/23/1559151-el-papa-llamo-la-esposa-un-divorciado-autorizarla-comulgar /
    « La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu dans la création nous a rendu libres : l’ingérence spirituelle dans la vie des personnes n’est pas possible. » (Cf. p 16: http://newsletter.revue-etudes.com/TU_Septembre_2013/TU10-13.pdf )
    « Dialoguer signifie être convaincu que l'autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à ses propositions. Dialoguer ne signifie pas renoncer à ses propres idées et traditions, mais à la prétention qu’elles soient uniques et absolues. » (Cf. § 9 : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/communications/documents/papa-francesco_20140124_messaggio-comunicazioni-sociali.html)
    « Il ne faut pas penser que l’annonce évangélique doive se transmettre toujours par des formules déterminées et figées, ou avec des paroles précises qui expriment un contenu absolument invariable. » (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, §129 : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20131124_evangelii-gaudium.html)
    « Notre objectif n'est pas le prosélytisme mais l'écoute des besoins, des vœux, des illusions perdues, du désespoir, de l'espérance. Nous devons rendre espoir aux jeunes, aider les vieux, nous tourner vers l'avenir, répandre l'amour. Pauvres parmi les pauvres. Nous devons ouvrir la porte aux exclus et prêcher la paix. » http://www.repubblica.it/cultura/2013/10/01/news/le_pape_a_scalfari_ainsi_je_changerai_l_glise-67693549/
    « Bien sûr, dans ce chercher et trouver Dieu en toutes choses, il reste toujours une zone d’incertitude. Elle doit exister. Si quelqu’un dit qu’il a rencontré Dieu avec une totale certitude et qu’il n’y a aucune marge d’incertitude, c’est que quelque chose ne va pas. C’est pour moi une clé importante. Si quelqu’un a la réponse à toutes les questions, c’est la preuve que Dieu n’est pas avec lui, que c’est un faux prophète qui utilise la religion à son profit. » (Non François, c’est toi le faux prophète, et non pas les vrais chrétiens qui croyons en la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec une « totale certitude » et sans laisser « aucune marge d’incertitude », comme tu le prétends faussement, d’une manière tout à fait insensée, impie et parfaitement blasphématoire…) (http://newsletter.revue-etudes.com/TU_Septembre_2013/TU10-13.pdf https://www.aciprensa.com/entrevistapapafrancisco.pdf , p. 21)

  • Bonsoir,

    1. Il est d'abord peut-être utile de renvoyer à ceci :

    http://lacriseintegriste.typepad.fr/weblog/1969/04/constitution-apostolique-missale-romanum-de-paul-vi.html

    http://lacriseintegriste.typepad.fr/weblog/1969/11/audience-générale-de-paul-vi.html

    http://lacriseintegriste.typepad.fr/weblog/1969/11/audience-générale-de-paul-vi-1.html

    http://lacriseintegriste.typepad.fr/weblog/1969/12/audience-générale-de-paul-vi-iii.html

    2. Ensuite, si je comprends bien le Pape François, ou ceux qui n'ont pas tort de s'exprimer en son nom, de la fin des années 1970 au début des années 2010, donc de l'élection de Jean-Paul II à l'éviction de Benoît XVI, l'Eglise catholique a pris trente ans de retard sur son agenda initial, montinien, de renouveau sans précédent, ni freins prudents, de ses structures et de ses relations.

    3. Si c'est bien cela, l'état d'esprit que l'on est en droit de lui prêter, la vision des choses que l'on a raison de lui prêter, qu'en est-il de la sincérité de la référence récurrente du Pape François au Pape Paul VI, puisque celui-ci a posé quelques actes, au cours de son pontificat, qui sont insusceptibles d'être considérés comme des actes d'inspiration rénovatrice, moderniste ou progressiste ?

    4. D'un autre côté, quand on lit ce qui suit, non d'une manière soupçonneuse, mais d'une manière attentive, on se dit que tout s'éclaire :

    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2014/documents/papa-francesco_20141019_omelia-chiusura-sinodo-beatificazione-paolo-vi.html

    5. Pour ma part, je commence à en avoir assez, de cette mentalité, présente chez tous ces clercs,

    - qui légitiment leur angélisme, leur irénisme, leur utopisme, "au-then-ti-que-ment é-van-gé-li-ques,"

    et

    - qui dénient aux autres le droit d'analyser le cours des choses d'une manière plus objective et réaliste,

    quand ces mêmes clercs

    - qualifient leur propre attitude d'ouverture bienveillante sur les signes des temps, ce qui laisse assez bien entendre que leurs contradicteurs sont conditionnés par une fermeture malveillante,

    et

    - considèrent à voix haute que ceux qui ne voient pas les choses comme eux les regardent comme on les regardait hier, voire avant-hier, et non comme Jésus-Christ a toujours inspiré de le faire.

    6. J'ai beau chercher, je ne vois pas en quoi cette attitude, plus humanitaire qu'évangélique, fournit, en quoi que ce soit, aux catholiques, des renforts, des secours, pour résister davantage à la tentation de se soumettre à l'esprit du monde, lequel inspire telle ou telle politique, religion, ou morale, divergente, et non seulement différente, par rapport à une inspiration vraiment chrétienne.

    7. Il faudra vraiment que l'on m'explique comment des personnes

    - qui disent apprécier positivement la diversité des confessions chrétiennes non catholiques, la pluralité des religions et traditions croyantes non chrétiennes, à l'extérieur de l'Eglise catholique,

    - peuvent à ce point là raisonner et fonctionner exactement comme si elles étaient les propriétaires exclusives du monopole de la bonne vision de l'Evangile, de la miséricorde, et des signes des temps, à l'intérieur de l'Eglise catholique.

    8. D'un côté, le Pape François recadre ou sanctionne une partie de ses contradicteurs, qu'il juge, pour ainsi dire, trop catholiques "à l'ancienne", alors qu'ils ne sont que convaincus et résolus, et de l'autre, il se permet d'écrire ceci :

    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/cotidie/2014/documents/papa-francesco-cotidie_20141027.html

    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/cotidie/2014/documents/papa-francesco-cotidie_20141028.html

    Bonne nuit.

    A Z

  • Bonjour,

    1. J'ai retrouvé ceci, qui peut être utile à la compréhension de ce dont il est question :

    http://www.salve-regina.com/salve/Regard_sur_40_ans_de_crise_liturgique#Regard_sur_40_ans_de_crise_liturgique

    http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/speeches/1976/documents/hf_p-vi_spe_19760524_concistoro_it.html

    2. Certains catholiques semblent avoir "le droit" d'avoir une attitude à la fois "christique", au nom du Renouveau, et "critique", contre la Tradition, là où d'autres catholiques semblent avoir "le devoir" d'avoir un comportement à la fois acritique et amnésique,

    - amnésique, face aux errements passés des hommes qui ont été hier à la tête de l'institution,

    - acritique, face aux errements présents des hommes qui sont aujourd'hui à la tête de la même institution.

    3. D'aucuns parlent de risque de schisme patent, entre progressistes et non progressistes, sur la question des sacrements chrétiens, en l'occurrence du mariage, ce qui supposerait que les catholiques non progressistes deviennent, en plus grand nombre, explicitement anti-progressistes, ce qui n'est pas gagné du tout, compte tenu de leur tendance à se résigner, à se soumettre, et à ne s'indigner ou à ne s'insurger que dans la sphère privée.

    4. Je demeure convaincu, pour ma part, qu'un schisme latent a déjà commencé à se produire, sur la question des religions non chrétiennes, à peu près au milieu des années 1980, donc au plus tard un an avant Assise 1986, et que ce schisme latent a le bénéfice de l'antériorité et le privilège de l'extrême gravité, en tout cas pour l'instant.

    5. Si l'on considère en effet que la réforme, par et sous Paul VI, de la liturgie, des sacrements, découle davantage de la dynamique créative de cette réforme elle-même que de la constitution conciliaire sur la sainte liturgie, alors, que dire de la pastorale de Jean-Paul II dans le domaine des jugements sur, et des relations avec, les religions et traditions non chrétiennes ?

    6. En effet, cette pastorale découle d'un saut qualitatif ample et brusque (avec effets durables et profonds), par rapport à Nostra Aetate, saut qualitatif

    - dans lequel il n'y a certes pas de quoi faire de Jean-Paul II "un hérétique",

    mais

    - dans lequel les clercs progressistes ont puisé un extraordinaire encouragement.

    En d'autres termes, une certaine forme de "qui suis-je pour juger", en ce qui concerne les religions et traditions non chrétiennes, n'a-t-elle pas précédé le "qui suis-je pour juger" présent ou à venir, pour ce qui a trait à la morale chrétienne et aux sacrements chrétiens ?

    7. Je pense par ailleurs que la clef de compréhension programmatique et psychologique qui permet de comprendre la différence entre Paul VI et François et la suivante : Paul VI n'était pas un "rupturiste décomplexé", et il n'était même pas rupturiste du tout, dans certains domaines ; François, lui, est vraiment un "rupturiste décomplexé", y compris dans des domaines qui étaient encore maintenus à l'abri de la surexposition contemporaine du Corps mystique du Christ à l'esprit du monde, à sa séduction, à sa subversion, à ses tentations,...

    8. ...même, voire surtout, quand cette surexposition débouche sur la prise en compte, apparemment la plus attentive et la mieux attentionnée, des aspirations supposées de l'individu et de l'évolution supposée de l'humanité.

    Bonne journée.

    A Z

  • Dans quel état était l'Eglise à la mort de SS Paul VI ?
    Dans les paroisses en France c'était un monde qui s'écroule , entre les assistances dominicales devenues comme des arbres à la fin de l'automne , des petits curés avides de " nouveautés" , des confusions de tous ordres.
    St JPII a remis de l'ordre et redonné de la fierté aux catholiques devenus " honteux".
    SS B XVI s'est montré digne de son prédécesseur , SAUF que les méchants , pas courageux devant le populaire et mondial JPII , ont repris courage et ne dédaignant pas le venin n'ont cessé de le distiller au jour le jour avec les agréments faussement vertueux de la " bonne presse".
    Nous sommes obligés de faire confiance à la Providence et prier le Saint Esprit. Dans la tempête il faut suivre le Capitaine , il n'y a pas d'autre solution.
    Les voies de Dieu sont impénétrables aux petits mortels que sont les catholiques fidèles .

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