que le rapport d’étape du synode mérite une analyse aussi fouillée que celle que lui consacre Jeanne Smits, mais c’est aussi une façon de prendre date et d’avoir un état de la question très précis.
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que le rapport d’étape du synode mérite une analyse aussi fouillée que celle que lui consacre Jeanne Smits, mais c’est aussi une façon de prendre date et d’avoir un état de la question très précis.
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La matière de mon intervention est la « Relatio post disceptationem » que j’ai étudiée en son intégralité. Le but initial du « nouveau chemin pastoral » (n°40) est de proposer l’Evangile de la famille de telle sorte que la doctrine de la foi soit proposée avec miséricorde (n°11). On commencera donc par fréquenter l’existence concrète des personnes, par entendre leur recherche, leurs désirs, leur volonté de se sentir pleinement partie intégrante de l’Eglise (n°11). Bref, on sera attentif à l’expression de leur subjectivité.
Cependant, le principe fondamental et opératoire de cette nouvelle pastorale, consistant en une lecture des situations humaines concrètes pour fins d’accompagnement, s’écarte à mes yeux de façon impressionnante d’une lecture honnête des textes du Concile Vatican II et de la continuité du magistère pastoral de l’Eglise.
Voici les points incriminés :
1. L’interprétation de la « loi de gradualité » à la lumière de l’Evangile et du Concile. C’est le point le plus grave :
- Comment interpréter la « gradualité » comme inhérente à la présence bienveillante du Christ aux situations de « divorce mosaïque » (n°14), alors qu’il rompt nettement avec elles dans des termes sans ambiguïté ? Est-ce un contresens ou une contrefaçon ?
- Comment interpréter la doctrine des éléments de vérité et de sanctification (LG 8) appartenant aux Eglises et Communautés ecclésiales en communion incomplète, comme pouvant donner lieu à une relecture des situations morales irrégulières en termes positifs (n°17) ? On retrouve cette mention récurrente des « semina verbi » dans des formes imparfaites de vie conjugale dont on nous dit qu’elles sont ordonnées à la réalité nuptiale au titre de la doctrine des degrés de communion (n°18). On trouvera même des valeurs de don et de sacrifice dans des situations de partenariat homosexuel (n°50-52), sans savoir très bien si leur intégration fructueuse dans l’Eglise concernera leurs personnes ou leur partenariat…
- Sans aller plus avant, on notera ici qu’on procède par isolement artificiel des éléments d’une situation objectivement grave pour proclamer (et propager) l’idée exotique d’une situation irrégulière porteuse par elle-même d’ouverture à la vérité.
- Les conséquences d’un pareil positionnement sont les suivantes :
o Il est désormais impossible de qualifier une situation humaine comme mauvaise prise dans sa globalité
o Il est désormais impossible de distinguer réellement la personne de la situation qu’elle a créée
o On repère une dynamique interne de la grâce et de la moralité de la personne au cœur de situations intrinsèquement désordonnées sans qu’il soit question de s’en affranchir, puisqu’elles portent des éléments de grâce et de progrès orientés quasi-mécaniquement vers la plénitude
- Tout ceci constitue un triple déni :
o Un déni de réalité de situations consistantes ou durables par répétition d’actes humains
o Un déni de qualification morale de ces situations en termes de bien ou de mal
o Un déni de transcendance de la personne sur les situations objectivement mauvaises à raison de la répétition des actes humains
- On voit ainsi qu’à la base d’une proposition de « renouvellement pastoral », sont niés les principes-mêmes du discernement raisonnable du bien et du mal moral.
- On assiste aussi - et c’est plus grave - à un détournement du concept de Miséricorde. Cette « miséricorde » d’un nouveau genre va « accompagner, écouter le désir, discerner spirituellement », mais elle n’urgera jamais un changement de situations dont on a répété qu’elles étaient, par dynamique interne, porteuses de leur propre amélioration, comme par une sorte de « salut immanent » qui se sert en le vidant du nom du Sauveur et de son Salut.
2. L’utilisation de la « loi de gradualité » au regard de FC n°34. La « relatio » prend soin de citer ce passage-clé pour l’activité pastorale, mais en le relisant de manière complètement tronquée et détournée. Ce passage sert à présent à rendre compte d’une mutation interne d’une situation à une autre, qui empêche d’opérer la distinction entre « loi de gradualité » et « gradualité de la loi ». Au reste, ce tour de passe-passe sert essentiellement à disqualifier le caractère salutaire de la loi, et à en déconnecter la miséricorde.
Conclusion :
Au fond, cette invitation à un changement de paradigme pastoral rend inutile la miséricorde elle-même dans sa capacité transformante en vue d’une conversion accomplie dans un changement de situation. On aura une miséricorde « inefficace », toute en écoute et en relecture. L’intellectualisme et le juridisme pourtant honnis sont l’exact caractère de cette « version 3.0 » de la miséricorde, qui intrinsèquement se ment à elle-même et ment aux autres en évitant le travail du Seigneur qui est de tirer efficacement les âmes des gouffres où elles sont tombées.
Il n’est qu’à relire la nouvelle valorisation du mariage civil comme forme plus évoluée que le concubinage pour découvrir qu’il est plus honorable et fructueux de se fixer durablement dans un mariage sans sacrement ou dans un mariage adultère que de fauter par dégringolade et par faiblesse. Dans le cas du mariage impossible, nous avons un processus existentiel et un régime de la miséricorde entièrement « in favorem adulterii » et, qui plus est, prêché à haut niveau.
On estimera les appels à un accompagnement plus global et compétent des personnes en âge de se marier et qui le veulent. Mais on se demandera ce qui reste à leur dire, ce qu’ils pourront transmettre de vrai et de solide à leurs enfants, étant donné le caractère « positif » de toute situation conjugale, ce qui est déjà la doxa de tant d’enfants de familles chrétiennes.
On estimera l’attention aux personnes divorcées qui souffrent, parmi lesquelles certaines s’efforcent – bien inutilement ? – de tenir la vérité de leur mariage et la moralité de leur vie au sein d’associations catholiques remarquables, dans la force de l’amitié et de la prière.
On aura enfin un mouvement pour ces prêtres qui ne sont pas a priori des cœurs secs ni des pharisiens, mais des personnes simples qui, elles, sont sorties intellectuellement le samedi soir, qui connaissent par elles-mêmes l’inconfort des marginalisations pastorales, qui continuent d’aimer leur prochain, entendent leurs naufrages, et qui, à cause de cela et en fidélité au Christ, leur disent humainement la vérité qui libère.
Merci mon Père de cette analyse profonde et vraie. Les attaques de Bergoglio se concentrent sur le mariage catholique, donc sur la civilisation catholique. Il tire dans le dos de ceux qui revendiquent la liberté de respecter la justice et la vérité et de vivre dans une société qui le fasse. Il est très marqué par une certaine doctrine protestante, perverse par certains côtés.
Pour rester catholiques, selon moi, les parents devront avertir les enfants que les milieux ecclésiastiques sont un "cloaque" de scandales et d'hérésies, mais aussi de vols et d'escroqueries (financement de la pédophilie) et de viols.
Cependant les prêtres tels que vous, nous aident à nous sauver.
C'est un cas de conscience quasi insoluble qui se présente à nous, car nous savons que le sédévacantisme et le lefebvrisme ne sont pas des solutions. Celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.
« Mt 24,12. Et parce que l'iniquité abondera, la charité d'un grand nombre se refroidira.
Mt 24,13. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. »
Traduction Fillion du site "magnificat.ca".
Je ne crois pas que les parents doivent dire aux enfants que les milieux ecclésiastiques sont un "cloaque" car ils ne le seront pas tous.
Il faudra seulement les mettre en garde contre "certains milieux" et surtout essayer de les faire catéchiser par les milieux qui resteront fidèles.
On a au synode un point de vue de certains épiscopes, mais pas de tous. Il ne faut pas croire que le Pape imposera ses vues comme dans du beurre. A mon avis il y aura des résistances et pas seulement sur ce blog.