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Trois mots de François

Le cas le plus fréquent (quasi quotidien) est la savante ambiguïté par laquelle le pape condamne une attitude ou une doctrine non condamnable ou même très louable, selon les titres et les résumés qui sont donnés de ses propos, mais qui est tellement ambiguë qu’on découvre que la formulation complète peut être interprétée d’une façon admissible.

Dernier exemple en date : « Jésus n’est pas un professeur. » Ce qui est absurde, puisque dans les évangiles Jésus est appelé 59 fois « didascalos », c’est-à-dire « professeur », et qu’on dit 96 fois qu’il enseigne comme un professeur (« didasco ») - il souligne lui-même qu'il l'est, Jean 13, 13. Si l’on va voir la phrase entière, le pape dit : « Ce n’est pas un professeur, un mystique, qui parle d’une tribune. Il est au milieu des gens, il se laisse toucher. »

Jésus ne serait pas un mystique qui parle d’une tribune… Le propos est tellement incompréhensible que personne ne tente de l’expliquer. Reste donc le professeur… qui parle d’une tribune. Et là c’est souvent vrai. Quoique pas toujours, et loin de là. Le sermon sur la montagne, c’est un enseignement ex cathedra. Et quand Jésus enseigne depuis une barque, idem.

*

Il y a les discours où François paraît dire une vérité de l’air du temps qui serait aussi devenue vérité pour l’Eglise catholique, alors qu'il n'en est rien.

Dernier exemple en date : « La guerre n'est jamais nécessaire, ni inévitable. » (Message à la communauté Sant’Egidio, 7 septembre).

C’est ce que dit la mode pacifiste. Mais pas le Catéchisme de l’Egise catholique, qui indique avec précision quelles sont les conditions de la guerre juste (2309), puis édicte : « L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun. Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. » Il s’agit bien du droit et du devoir « d’une légitime défense par la force militaire ».

*

Et puis il y a les discours où François, dans ses improvisations, falsifie la Sainte Ecriture. Un exemple flagrant est l’homélie du 4 septembre, avec une citation de saint Paul qui a fait les titres : « Pourquoi se vanter de ses péchés ».

Car saint Paul affirme le pape, « dit de lui-même: “Moi seul me vante de mes péchés”. »

Bien sûr saint Paul ne dit pas cela. Lorsque l’apôtre demande à Dieu d’écarter l’ange de Satan qui le soufflette (2 Cor. 10), Dieu lui répond : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Alors saint Paul commente : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi. »

Il s’agit bien de la faiblesse humaine, ἀσθένεια, qui a donné « asthénie », opposée à la puissance divine, et non du péché. Cette faiblesse est assurément une condition qui permet au péché de s’introduire, mais elle est aussi et d’abord la condition de la greffe de la grâce… qui permet de résister au péché. Or c’est bien de la greffe de la grâce dont il s’agit, et non du péché.

Commentaires

  • Alors, faillible ?

  • L'infaillibilité n'a rien à voir là-dedans.

  • Bonjour,
    Avec vos commentaires, vous arriveriez à me faire douter de la légitimité de ce pape.
    Est-ce bien saint?
    Que DIEU vous bénisse!
    Merci!
    JFL

  • Ce n'est ni saint ni sain...

    Puisqu'il a été, a priori, légitimement élu, il est le pape légitime, du moins le pape "exécutif" légitime, puisqu'il y a aussi, au Vatican, le pape "émérite":

    Benoît XVI le 27 février 2013
    Le « toujours » est aussi un « pour toujours » ‑ il n’y a plus de retour dans le privé. Ma décision de renoncer à l’exercice actif du ministère, ne supprime pas cela. Je ne retourne pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus le pouvoir de la charge pour le gouvernement de l’Église, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans l’enceinte de saint Pierre.

  • D'un médecin déficient on dirait "Il a obtenu son diplôme dans une pochette surprise" !!!

  • Et le nombre de passages où Jésus est décrit enseignant dans les synagogues et s'en fait parfois jeter à coups de pierres ...

  • Ce que dit le pape François est souvent troublant, ambigu, voire incompréhensible, d'un "modernisme" souvent suspect de démagogie...

  • On a compris: le pape François n'est pas un théologien. Il devrait se faire aider dans la préparation de ses discours.

  • Bonjour,

    J'ai beau chercher, je ne vois pas très bien comment inciter, avec effet utile, les catholiques, à être tout à fait vigilants et critiques, face à la vision dominante actuelle, qui semble être celle du Pape François, ou, en tout cas, celle qu'il se garde bien de combattre.

    Selon cette vision, tout catholique

    a) qui cite un passage de l'Ecriture ou de la Tradition d'une manière approximative, imprécise, incomplète,

    ou

    b) qui se réfère au Catéchisme ou au Magistère le moins souvent possible,

    a une Foi authentique, dynamique, inspirée, ouverte.

    Selon cette vision, tout catholique

    a) qui a le respect de l'exactitude, le souci de l'objectivité, notamment dans sa relation à la dimension intellectuelle de la Foi catholique et de la morale chrétienne,

    b) qui ne donne pas toujours raison à la personne humaine, quand celle-ci croit d'une manière contraire au contenu de la Foi surnaturelle ou vit d'une manière opposée à celui de la loi naturelle,

    a une Foi archaïque, dogmatique, formaliste, légaliste, "pélagienne", "pharisienne", propice au rigorisme ou au sectarisme.

    A ce petit jeu là, l'Eglise catholique

    - ne transmet plus la Foi théologale, mais l'intention de croire en l'homme, que dis-je, en l'Homme,

    - ne transmet plus l'Espérance théologale, mais l'intention d'accompagner et d'accréditer, le plus souvent possible, les fondements et le contenu de l'évolution de l'humanité,

    - ne transmet plus la Charité, mais l'intention d'accueillir et d'approuver, le plus souvent possible, les principes et pratiques de tous ceux qui ne sont pas catholiques.

    La contrepartie de ce règne de l'intention est la suivante : les catholiques qui s'efforcent d'être intransigeants ou orthodoxes, pour être et rester fidèles, sont eux-mêmes victimes d'un procès d'intention, car c'est à cause de leur orthodoxie qu'ils s'exposent à l'intransigeance, non de leurs contradicteurs (car il faudrait qu'il y ait débat loyal), mais, si j'ose dire, de leurs pérempteurs péremptoires.

    Bonne journée.

    A Z

  • Hélas, oui. Vous avez raison. En illustré cela donne : "Vous insultez la Vierge Marie en la traitant de "Mère de Dieu". Entre autres billevesées du même acabit.

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