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Saint Nicolas de Tolentino

Comme il n’y a point d’exercice dans le cloître que le démon combatte avec plus d’opiniâtreté que l’oraison, où le religieux trouve des armes invincibles pour triompher de sa malice, il fit une continuelle guerre à notre saint, ou pour la lui faire abandonner, ou pour l’inquiéter lorsqu’il la faisait. Il jetait quelquefois des cris épouvantables, contrefaisant le mugissement des taureaux, le rugissement des lions, le hurlement des loups, le sifflement des serpents, et les voix des animaux les plus sauvages. Il feignait de découvrir les toits, de casser les tuiles, de rompre la charpente et de renverser la maison, mais Nicolas se moquant de ses ruses demeurait ferme comme un rocher sans changer de posture.

Un jour cet esprit de ténèbres, après avoir éteint le feu de tous les lieux réguliers, entra dans la chambre sous la figure d’un oiseau d’une grosseur prodigieuse, et par le battement de ses ailes éteignit la lampe qui brûlait toujours devant son oratoire, et la jeta par terre, où il la mit en pièces. Mais le saint, ayant fait sa prière, en ramassa doucement les morceaux, et les rejoignit ensemble si merveilleusement qu’il ne paraissait point qu’elle eût été cassée : il la ralluma aussi de son souffle, lequel sortant d’un cœur tout brûlant de l’amour de Dieu avait la force de produire du feu. Il fit encore le même miracle deux autres fois, comme il est marqué au couvent de Tolentin, sur une grande pierre.

On y montre aussi une massue, de laquelle le démon se servait pour le maltraiter ; car il ne se contentait pas de le persécuter par les ruses dont nous venons de faire le détail, mais il le frappait très cruellement, jusques à le laisser quelquefois demi-mort étendu sur le carreau, la chair meurtrie, le corps couvert de plaies, et le visage presque noyé dans son sang, ainsi qu’il fut trouvé un jour par les religieux dans le cloître, où ce esprit d’enfer l’avait traîné. Dans ce rude combat, où il vainquit son ennemi par l’invocation du nom de Jésus, il demeura boiteux, et le fut le reste de sa vie. On voit encore cette insigne victoire écrite au-dessus de la porte où commença ce cruel traitement.

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