Les 7 frères martyrs dont on fait mémoire en ce jour, depuis toujours et sous toutes les latitudes (les plus anciens calendriers occidentaux et orientaux s’accordent sur le 1er août) n’étaient pas de la famille des héros Maccabées, dont deux livres de la Bible narrent les exploits pour rétablir les traditions judaïques dans un pays asservi et hellénisé. D’ailleurs on ne connaît même pas leurs noms. Ce qui est unique dans l’histoire de la liturgie, au moins quand les martyrs célébrés sont peu nombreux – mais on voit que même les 40 martyrs de Sébaste ont tous un nom.
Ce qui est unique également, dans la liturgie latine traditionnelle, est cette célébration de saints de l’Ancien Testament. On peut voir dans un sermon de saint Grégoire de Nazianze que ce culte était tout aussi insolite en Orient à son époque :
« Bien que leur culte ne soit pas établi en certains lieux, parce qu’ils n’ont pas soutenu leur combat après la venue du Christ, ils méritent cependant que tout le monde honore la générosité et la constance qu’ils ont montrées à observer les lois et les coutumes de leurs ancêtres. Puisqu’ils ont enduré le martyre avant la passion de Jésus-Christ, que n’auraient-ils point fait, s’ils avaient été persécutés après Jésus-Christ, avec l’exemple de la mort qu’il a soufferte pour notre salut ? Si telle a été leur vertu en l’absence de tout modèle, ne seraient-ils pas descendus avec plus d’ardeur dans la lice, ayant sous les yeux l’exemple du Sauveur ? Et même une raison mystérieuse et intime, très plausible pour moi et qui doit l’être à toutes les personnes qui aiment Dieu, porte à croire qu’aucun de ceux qui furent couronnés du martyre avant la venue de Jésus-Christ, n’a pu obtenir cette gloire que par la foi en Jésus-Christ. »
En effet, c’est dans la foi en Jésus-Christ que les martyrs de l’Ancien Testament purent puiser leur héroïsme. Et le récit du martyre de ces sept frères (en 166 avant Jésus-Christ) annonce quasi littéralement (hormis le prétexte de leur condamnation à mort) les récits de martyres chrétiens.
Il y a une autre raison à ce culte sans équivalent dans le calendrier liturgique. Ou plutôt un autre aspect de la raison invoquée par saint Grégoire de Nazianze : c’est que plusieurs de ces martyrs tiennent des propos qui sont les plus précis et explicites actes de foi en la résurrection – selon le Christ - que l’on puisse trouver dans l’Ancien Testament.
Le deuxième dit :
— Toi, ô le plus scélérat des hommes, tu nous perds pour la vie présente; mais le Roi du monde nous ressuscitera pour la vie éternelle, nous qui serons morts pour Ses lois.
Le troisième dit :
— J'ai reçu ces membres du Ciel; mais je les méprise maintenant à cause des lois de Dieu, parce que j'espère qu'Il me les rendra un jour.
Le quatrième dit :
— Il est avantageux que ceux qui sont livrés à la mort par les hommes puissent attendre de Dieu qu'Il les ressuscitera; car pour toi il n'y aura pas de résurrection pour la vie.
Commentaires
Leurs noms ne sont pas connus ? si, ils s’appelaient tous Richard, mais ça fait des jaloux. Alors on occulte.