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La messe du premier dimanche après la Pentecôte

Saint Jean-Paul II a fait du premier dimanche après Pâques le « dimanche de la divine miséricorde », en lien avec les révélations de sainte Faustine. Mais autrefois, avant le XIVe siècle, celui qui était appelé « dimanche de la miséricorde » était le premier dimanche après la Pentecôte. La messe de ce dimanche fut malencontreusement supplantée par la fête de la Sainte Trinité, et elle a donc disparu pour la plupart des fidèles. Toutefois on peut, et même on doit, la célébrer un des trois jours entre la Trinité et la Fête Dieu, s’il n’y a pas de fête de saint.

Cette messe est véritablement une messe de la miséricorde divine, à tel point que c’est à se demander s’il n’y a pas eu un bug dans la révélation à sainte Faustine…

L’introït chante l’espérance en la miséricorde divine, selon le psaume 12 où le psalmiste passe du désespoir à la joie du salut précisément grâce à la divine miséricorde. (L’introït renverse l’ordre du psaume : il commence par la joie du salut.)

L’épître commence par la proclamation de saint Jean que « Dieu est amour » (ce passage de la première épître ne figure dans aucune autre messe). Saint Jean reprend le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain et montre que cet amour, fondement de la miséricorde de Dieu et de la miséricorde envers le prochain, est ce qui permet et opère l’union avec Dieu. « Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. »

Le graduel, avec les mots du psaume 40, reprend la plainte initiale du psaume 12 mais ajoute que Dieu délivrera celui qui comprend l’indigent.

L’évangile commence par le commandement du Christ : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. »

L’antienne de communion montre que la suppliante prière qui parcourait toute cette messe a été exaucée, par l’union au corps du Christ : « Je raconterai toutes tes merveilles, je me réjouirai et j’exulterai en toi, je chanterai ton nom, toi le Très-Haut. » Ce verset du psaume 9 est similaire au verset du psaume 12 qui ouvrait la messe.

Commentaires

  • En quel sens voyez-vous un bug dans les révélations se sainte Faustine ? On (je) n'a pas compris.

  • Le premier dimanche après la Pentecôte étant liturgiquement le "dimanche de la miséricorde" et ayant été ainsi désigné autrefois (selon dom Pius Parsch), le bug serait que la révélation ait dit "premier dimanche après Pâques" alors que c'était "premier dimanche après la Pentecôte"... Je plaisante, bien sûr... mais... à moitié.

    Pour être précis, selon dom Guéranger le "dimanche de la miséricorde" était le 4e dimanche après la Pentecôte, lorsqu'on y lisait l'évangile qui est devenu ensuite celui du premier dimanche.

  • Fête de la Miséricorde

    Monsieur,

    Merci de nous faire remarquer que le propre de la messe du premier dimanche après la Pentecôte [> Ordo 1962] comporte plusieurs mentions de la Miséricorde.
    Cela nous confirme que ce thème n'est pas nouveau dans l'Église — mais qui l'aurait pensé ? — et qu'il y est depuis longtemps célébré.

    Permettez-moi tout de même de regretter le ton de votre texte. Et même son contenu.

    — Tout d'abord, lorsqu'on apporte une information qu'on présente comme "remarquable" et "étonnante", il convient, en bonne méthode d'en donner les références.
    Les voici : on trouve en effet ce que vous mentionnez dans tout Missel Romain antérieur à 1963, au premier dimanche après la Pentecôte. On constate que ce jour-là on célèbre la Fête de la Très Sainte Trinité et qu'on "fait mémoire" du premier dimanche après la Pentecôte ... dont le formulaire suit immédiatement.

    — Vous affirmez : "(ce passage de la première épître ne figure dans aucune autre messe)". Il s'agit de 1 Jn 4, 8-21.
    Or je trouve dans la toute récente édition de la "Bible de la Liturgie" (2013) [l'édition grand format porte en marge les occurrences les lectures dans la Liturgie] :
    1 Jn 4, 7-16 est lu pour la fête du Sacré-Coeur, l’année A

    1 Jn 7,7-10 est lu le 6e Dimanche de Pâques, l’année B
    1 Jn 11-16 est lu le 7e dimanche de Pâques, l’année B

    et chaque année,
    1 Jn 7,7-10 est lu le Mardi après l’Epiphanie
    1 Jn 7, 11-18 est lu le Mercredi après l’Epiphanie
    1 Jn 4,19 - 5,4 est lu le Jeudi après l’Epiphanie

    La Réforme Liturgique de 1965 a donc donné aux fidèles et aux prêtres l’occasion de lire ce passage chaque année, en semaine, le dimanche une année sur 3 et une autre de ces trois années elle nous le fait lire pour la fête du Sacré-Coeur.
    Serait-ce là une illustration du désir exprimé par le Concile que la Parole de Dieu soit « plus largement » partagée au peuple chrétien ?
    Et aussi que ce que vous semblez souhaitable est de fait réalisé, à savoir qu’on ne prive pas les chrétiens de la lecture de ce passage de la première lettre de saint Jean ?

    — Vous nous parlez d’un « Dimanche de la Miséricorde ». En effet, l’introït commence par : « Domine, in tua misericordia speravi » (Ps 12,6), et l’Évangile par : « Dixit Jesus discipulis suis ; estote miséricordes, sicut et Pater vester misericors est » (Lc 6,36).
    Mais ce seront les seuls emplois du mot dans tout ce formulaire.
    La formule du Graduel : « Domine, miserere mei », bien que proche, vient du verbe « misereor » et non de la racine « misericordia ».
    Les mots employés [en latin, rappelons-le] sont : « caritas », le verbe « diligere » ainsi que le nom « propitiatio » et l’adjectif « propitius ». Dans une même atmosphère, on trouve encore le nom : « salutari ».
    Je n’ai pas fait une enquête plus large, mais je m’étonnerais que le mot Misericorde ne revienne pas d’autres dimanches avec une densité au moins égale. Vous me permettrez en tout cas, en l’absence d’information autre que votre affirmation sans source vérifiable [pardonnez mon incompétence qui ne sait pas tout], de me demander si le contenu de ce formulaire suffit à en faire un « dimanche de la Misericorde ».

    — Au sujet de la demande faite à Sainte Faustine par le Seigneur, elle a le statut d’une révélation après la mort du dernier apôtre, c’est à dire qu’elle entre dans la promesse faite par Jésus à ses disciples : « L’esprit saint que le Père enverra en mon Nom vous rappellera tout ». À ma connaissance, il ces demandes ne sont pas une « nouveauté », mais une insistance, une mise en avant, une répétition pour ceux qui ont besoin aujourd’hui d’entendre. Là encore il faudrait approfondir la recherche, mais je ne m’avancerais pas à affirmer que ceux qui ont eu à préparer pour le Pape la documentation pour étayer son jugement et sa décision ne l’ont pas faite. Le Pape Jean-Paul II — pouvons-nous penser que c’est sa mission ? ? ? — a jugé opportun en ces temps où nous sommes d’insister sur la Miséricorde telle qu’elle s’est révélée à sainte Faustine. Il n’a pas pour autant dit que ce qu’elle avait rappelé à sainte Marguerite Marie était caduc. Avons-nous bien saisi ce qu’il y a de particulier dans le message confié à sainte Faustine ?
    J’avoue qu’en faisant la neuvaine de la Miséricorde qui commence au vendredi saint, elle m’est apparue comme une sorte d’extension de la grande et traditionnelle « prière universelle » de ce jour liturgique. Une amplification qui résonne pendant toute la semaine de Pâques pour nous faire recevoir à quel point le Fils a été envoyé par le Père « pour que par Lui le monde soit sauvé ».

    Il est bon d’entendre ce que le Père nous dit, et de l’accueillir « comme un fils ».

    Il y a tant encore à découvrir.
    J’ai tant encore à découvrir.

    Merci de m’avoir incité à travailler.
    Tous mes voeux pour votre contribution humble et filiale à l’oeuvre du Père qui édifie le corps de son Fils, l’Église.

    Communion dans le Coeur de Jésus, l’Amour du Père et la puissance du saint Esprit.

  • La demande du dimanche de la Miséricorde, parmi d'autres aspects, traverse le petit journal de Faustine et revêt une importance particulière (indulgence plénière promise par Notre Seigneur), à tel point qu'un supposé "bug" mettrait en question dans leur ensemble les révélations reçues par la jeune mystique polonaise. C'est difficilement acceptable, bien que rien n'oblige absolument en matière de révélations privées.

  • Ceci dit, la question qui me paraît intéressante, avec les deux formes du rit, c'est: comment une évolution liturgique de cette sorte peut elle rejoindre et informer la forme extraordinaire? La demande du Ciel restera-t-elle inaccomplie, ignorée, sans effet sur une portion du troupeau catholique romain?

  • La "demande du Ciel" ? Comme vous y allez... Pour moi les demandes du Ciel se trouvent dans les évangiles et dans le catéchisme. S'il y a une chose dont je suis certain, c'est que "le Ciel" n'a pas pu demander l'horrible peinture du "Christ miséricordieux".

    Pour le reste, le dimanche de la divine miséricorde ne modifie en rien la liturgie (de par la volonté de Jean-Paul II). Il y a des prêtres et des fidèles de la "forme extraordinaire" qui l'ont adopté. Moi-même j'y pense le premier dimanche après Pâques, plutôt par dévotion envers saint Jean-Paul II...

  • Je maintiens, le Ciel. C'était aussi l'avis de Jean Paul II, il me semble, non? De même en ce qui concerne le tableau du Christ miséricorieux (on parle bien de l'original de Kazimirowski, aujourd'hui à Vilnius, et non de l'oeuvre populaire de Hyla, un ex-voto en fait?). Si les grandes oeuvres d'art aident inconstesatblement l'âme à se porter vers le Beau, le Bon et le Vrai, le Saint Esprit n'est aucunement prisonnier de nos canons esthétiques. A l'occasion, il semble apprécier d'ailleurs la simplicité, la naïveté voir la gaucherie dans l'expression de certains saints. Thérèse de l'Enfant Jésus par exemple (non de gaucherie ni de naïveté, mais de simplicité), docteur de l'Eglise, délivre sa doctrine sous des dehors déconcertants qui rebutent plus d'un amateur de littérature raffinée. Pourtant la doctrine est forte, puissante, novatrice, sous les espèces de l'eau de rose, des fleurs et des oiseaux.
    La grâce peut passer et atteindre les âmes à travers des formes modestes, voire déficientes, c'est un fait que les messes dans la forme ordinaire du rite prouvent chaque jour que Dieu fait depuis près de 50 ans.

    Au sujet de tableau, il faut savoir que Soeur Faustine n'en appréciait pas la réalisation, trop inférieure évidemment à la vision du Christ qu'elle avait eue. Un dialogue significatif se trouve dans le petit journal, au numéro 313:
    J'ai dit au Seigneur" : "Qui Te peindra aussi beau que Tu l'es" ? – "Soudain j'ai entendu ces paroles" : "Ce n'est ni dans la beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau que réside la grandeur de cette image, mais dans ma grâce"

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