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La capacité de surprendre

A la rubrique « nos valeurs » de KIA, le fabricant coréen de voitures, on peut lire : « La promesse de la marque KIA est le Pouvoir de Surprendre » (majuscules et gras dans le texte). Et la tirade sur les valeurs se termine ainsi : « Optimisme dans notre capacité à surprendre et à gagner. »

En 2009, dans son baromètre annuel des marques, Leo Burnett, agence mondiale de publicité, « s'est attaqué au courage des marques en notant leur capacité à surprendre, mobiliser, s'engager et agir ». Le numéro 1 est Google. Mais d’autres marques « savent aussi se distinguer, notamment par leur capacité à surprendre les consommateurs. Les têtes de liste sont Coca-Cola et Neuf Cegetel, suivies de MMA et Alice. »

On remarquera que Neuf Cegetel, qui avait alors quatre ans d’existence, allait disparaître cette même année 2009, et que la marque italienne Alice est devenue en France une sous-marque de Free dont on ne parle plus.

Ainsi va le marketing. La capacité à surprendre est une valeur fondamentale pour qui veut vendre ses produits à très grande échelle, mais cela peut être éphémère, car la capacité à surprendre, en soi, ne suffit pas. Ce qui compte, au fond et sur la durée, n’est pas ce qu’il y a sur l’emballage, mais ce qu’il y a dedans.

Maintenant, voici ce qu’a dit François lors du Regina Cæli de la Pentecôte :

« Attention ! Si l’Eglise est vivante, elle doit toujours surprendre. C’est le propre de l’Eglise vivante que de surprendre. Une Eglise qui n’a pas la capacité de surprendre est une Eglise faible, malade, mourante et elle doit être hospitalisée dans un service de réanimation au plus vite ! »

J’avoue que si je comprends le propos de KIA et de Leo Burnett, je ne comprends pas celui du pape. Que vend-il ainsi ? Quel produit de consommation ? Qu’est-ce c’est que cette « Eglise vivante » dont il parle ?

L’Eglise vivante, c’est sa mère. C’est ma mère. Mais qui peut ainsi parler de sa mère ? Qui peut dire que sa mère doit surprendre, et que si elle ne surprend plus c’est qu’elle est à l’agonie ?

L’Eglise vivante, c’est le Corps du Christ, dont « nous sommes les membres, formés de sa chair et de ses os » (Ephésiens 5, 30). Le Corps vivant du Christ ressuscité qui siège à la droite du Père et qui a envoyé le Saint-Esprit pour vivifier le Corps. Qui peut oser dire que ce Corps pourrait être faible, malade et mourant ?

L’Eglise vivante, c’est l’épouse du Christ, issue de son Cœur ouvert sur la Croix comme Eve était issue du flanc d’Adam, c’est l’Epouse pour laquelle « le Christ s’est livré lui-même » afin de « la sanctifier après l’avoir purifiée par un baptême d’eau dans la parole de vie pour que lui-même se la présente comme une Eglise glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée » (Ephésiens 5, 25-27) Le plus beau portrait que l’Ecriture nous donne de l’Eglise, c’est le Cantique des cantiques. C’est l’Epouse sans tache ni ride, toujours jeune, d’une beauté éclatante, pleine d’un amour toujours jaillissant et débordant, qui n’aspire qu’à l’union avec son Epoux. Certes, comme elle est néanmoins sur terre, elle porte la trace du péché des hommes et les stigmates des persécutions. Toutefois, « je suis noire mais belle », affirme-t-elle, et si les brûlures du soleil du temps l’ont brunie, elle reste bien en effet la plus belle, et d’une vigueur dépourvue de toute faiblesse, et d’un amour fort comme la mort, qui vainc la mort.

L’Eglise surprend toujours, parce qu’elle a les paroles de la vie éternelle, et parce que la sainte Ecriture est toujours nouvelle pour qui la lit avec foi et amour. Comme l’Epouse du Cantique est toujours nouvelle et surprenante (ce n’est pas pour rien qu’en dehors des évangiles c’est le livre qui a été le plus commenté). Rien ne peut faire qu’il en soit autrement, et que l’Eglise puisse devenir « faible, malade, mourante ».

Le Catéchisme dit à propos de l’Eglise :

« C’est uniquement avec les yeux de la foi que l’on peut voir en sa réalité visible en même temps une réalité spirituelle, porteuse de vie divine. »

Cette réalité spirituelle porteuse de vie divine exclut que l’Eglise puisse être « faible, malade, mourante ». Mais il y faut les yeux de la foi.

Addendum.

Propos de François le 16 juin:

 

« Notre mère l’Eglise est un peu vieille. Ce n’est pas une grand-mère, mais on doit la rajeunir. Pas en allant voir un chirurgien esthétique, mais en lui donnant des enfants. (…) Si l’Eglise n’est pas mère, c’est pas beau à dire mais c’est qu’elle devient une « vieille fille », elle devient vraiment une « vieille fille » ! C’est comme ça : elle n’est pas féconde ! »

 

Comment un pape peut-il parler ainsi de l’Eglise ?

 

Commentaires

  • L'Eglise me surprend, car elle compte encore dans son sein des Catholiques qui croient à la Révélation et suivent sa Tradition (l'Esprit saint), malgré les fumisteries et les discours fumeux de certains membres de sa hiérarchie actuelle.

  • L'Eglise surprend, quoi d'étonnant, le premier à avoir surpris et à avoir été torturé et mis à mort pour cela c'est Jésus-Christ;
    Vous êtes de mauvaise foi en détournant tous les propos du Pape de cette manière;
    c'est triste et décevant;

  • Pascale, bonsoir.

    Permettez qu'on vous signale que les propos de Dauphin ne sont pas toujours perçus comme tristes et décevants.

    Quand une personne qui dispose d'autorité en vient à dénoncer (à la fois publiquement et obscurément) des catégories parmi celles et ceux qui lui doivent obéissance... Le résultat inévitable, c'est la déstabilisation de ses subordonnés.

    Cette déstabilisation de catégories vagues parmi les Catholiques, est-ce un objectif impératif et urgent ?

    On peut croire que, dans la tempête, le bon capitaine est celui qui encourage son équipage et lui donne confiance en lui-même. Un capitaine qui s'amuse à prendre ses gens à contre-pied, il ne fait donc pas son boulot correctement.

  • Mais pourquoÿ donc passez-vous (“perdez-vous”…) votre temps, chaque jour, à vous interroger sur ce que dit ou ne dit pas ce Bergoglio de si mauvaise famille ?…

  • Très joli, le pourquoÿ...

    Je ne m'interroge pas sur ce que dit le Bergoglio, mais sur ce que dit le pape de Rome, le Souverain Pontife, le chef de mon Eglise, mon Eglise qui est ce que j'écris dans cette note: l'Eglise qui est ma mère.

    Je ne m'interroge pas chaque jour, car je ne vais pas voir en détail chaque jour ce qu'il dit. Je ne réagis que lorsque mon attention est attirée par un titre, ou par un commentaire déjà publié. Je réagis en me rappelant chaque fois avec nostalgie comment je pouvais aussi souvent chanter les louanges de Benoît XVI que je me sens obligé de dénoncer les manquements ou les injustices de François...

  • - L'interrogation n'est pas quotidienne.
    - Le cardinal Bergoglio a été désigné évêque de Rome et premier entre les successeurs des apôtres.
    - Que sa famille soit ce que vous en dites ou non, n'a aucune importance.
    - Comme catholique, ce que fait ou dit le Pape ça m'intéresse, ça me réjouit ou ça me peine. Selon le contenu.

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