C’est parti pour le déluge de vénération de commande, de la part des papolâtres, à l’égard de Paul VI, dans la perspective de sa béatification le 19 octobre prochain.
On lit ainsi des choses qui seraient hilarantes s’il s’agissait d’un sujet moins grave. J’ai lu ainsi un éloge dithyrambique des propos tenus par Paul VI lors de ses audiences du mercredi. Je me souviens quant à moi qu’après ma conversion, en bon petit soldat, je m’étais abonné à la publication de Téqui qui répercutait ces propos du mercredi, mais que j’en avais vite abandonné la lecture après avoir constaté semaine après semaine que c’était au niveau de ceux de son digne émule François (c’est-à-dire un peu plus bas que les pâquerettes) ; la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase étant cette audience où tout le discours avait été pour souhaiter aux gens de bonnes vacances et surtout pour leur demander d’être prudents sur la route…
Pour avoir une idée de l’indigence de la pensée de Paul VI (ou plutôt de ses nègres progressistes), on peut relire l’encyclique Populorum progressio. A ce propos, je dois à Benoît XVI un grand moment de franche rigolade, pour le début de son encyclique Caritas in veritate, où il prétend rendre hommage à Populorum progressio (c’est censé célébrer les 40 ans de l’encyclique de Paul VI) en citant des choses qui n’y sont pas…
Sed contra, il y aussi Humanæ vitæ, qui est une encyclique réellement prophétique.
Mais Paul VI restera comme le pape, non pas qui a mis en œuvre Vatican II, mais qui a laissé faire la révolution au nom du concile. Sans jamais réagir, sinon en dénonçant tardivement les « fumées de Satan » qu’il avait laissé se répandre.
Paul VI est surtout le pape qui avait décidé de détruire la liturgie de l’Eglise latine, et qui l’a fait. Il l’a fait de façon résolue, n’hésitant pas à interdire la messe de saint Pie V, ce qu’il n’avait pas le pouvoir de faire comme l’a constaté Benoît XVI, et à interdire le latin et le grégorien, ce qui est contraire à l’enseignement même de Vatican II. Et il a fait cela comme le pire des dictateurs, se rendant responsable de toutes les odieuses persécutions qui s’en suivirent. Au niveau de l’Eglise, il s’agit d’un crime contre l’humanité.
Tel est le bienheureux Paul VI. Mais il a été précédé par le bienheureux Pie IX, responsable quant à lui d’odieuses injustices envers les Eglises orientales…
A propos de Caritas in veritate et de Populorum progressio, voici ce que j’écrivais dans Daoudal Hebdo :
Benoît XVI souligne dans son encyclique Caritas in veritate qu’il veut rendre hommage à Paul VI en reprenant les enseignements de son encyclique Populorum progressio et en les actualisant. Caritas in veritate devait d’ailleurs être publiée pour le 40e anniversaire de Populorum progressio, mais elle a été retardée parce que le pape voulait peaufiner son enseignement, et ensuite tenir compte de la crise financière.
Ah bon.
Voici le premier paragraphe de Populorum progressio :
Le développement des peuples, tout particulièrement de ceux qui s'efforcent d'échapper à la faim, à la misère, aux maladies endémiques, à l'ignorance; qui cherchent une participation plus large aux fruits de la civilisation, une mise en valeur plus active de leurs qualités humaines ; qui s'orientent avec décision vers leur plein épanouissement, est considéré avec attention par l'Eglise. Au lendemain du deuxième Concile œcuménique du Vatican, une prise de conscience renouvelée des exigences du message évangélique lui fait un devoir de se mettre au service des hommes pour les aider à saisir toutes les dimensions de ce grave problème et pour les convaincre de l'urgence d'une action solidaire en ce tournant décisif de l'histoire de l'humanité.
Et voici le premier paragraphe de Caritas in veritate :
L’amour dans la vérité, dont Jésus s’est fait le témoin dans sa vie terrestre et surtout par sa mort et sa résurrection, est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière. L’amour – « caritas » – est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue. Chacun trouve son bien en adhérant, pour le réaliser pleinement, au projet que Dieu a sur lui: en effet, il trouve dans ce projet sa propre vérité et c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf. Jn 8, 22). Défendre la vérité, la proposer avec humilité et conviction et en témoigner dans la vie sont par conséquent des formes exigeantes et irremplaçables de la charité. En effet, celle-ci « trouve sa joie dans ce qui est vrai » (1 Co 13, 6). Toute personne expérimente en elle un élan pour aimer de manière authentique : l’amour et la vérité ne l’abandonnent jamais totalement, parce qu’il s’agit là de la vocation déposée par Dieu dans le cœur et dans l’esprit de chaque homme. Jésus-Christ purifie et libère de nos pauvretés humaines la recherche de l’amour et de la vérité et il nous révèle en plénitude l’initiative d’amour ainsi que le projet de la vie vraie que Dieu a préparée pour nous. Dans le Christ, l’amour dans la vérité devient le Visage de sa Personne. C’est notre vocation d’aimer nos frères dans la vérité de son dessein. Lui-même, en effet, est la Vérité (cf. Jn 14, 6).
La différence est flagrante. On ne peut même pas dire qu’il s’agisse d’une différence de point de vue, il s’agit d’une différence ontologique. Paul VI part d’une considération sociologique, et veut convaincre les hommes « de l'urgence d'une action solidaire ». Benoît XVI part du cœur de la foi. Son encyclique commence par une grande leçon de théologie, et montre la doctrine sociale de l’Eglise comme un fruit de la charité théologale dans la vérité divine : elle est « caritas in veritate in re sociali ». Ces première pages, comme tout ce qui suit, demandent au lecteur une attention soutenue.
En revanche, Populorum progressio se lit très rapidement, comme un article de journal. Il s’agit essentiellement d’une exhortation aux pays riches de se préoccuper du développement des pays pauvres.
Il est amusant de voir ce qu’en dit aujourd’hui Benoît XVI :
« En publiant en 1967 l’encyclique Populorum progressio, mon vénérable prédécesseur Paul VI a éclairé le grand thème du développement des peuples de la splendeur de la vérité et de la douce lumière de la charité du Christ. Il a affirmé que l’annonce du Christ est le premier et le principal facteur de développement… »
Ici le pape donne une référence à Populorum progressio... qui ne dit pas du tout cela dans le paragraphe indiqué, et qui ne le dit nulle part...
Benoît XVI poursuit : « Et il (Paul VI) nous a laissé la consigne d’avancer sur la route du développement de tout notre cœur et de toute notre intelligence… » Ici, nouvelle référence à Populorum progressio, où l’on trouve en effet ces mots, mais Benoît XVI ajoute : « c’est-à-dire avec l’ardeur de la charité et la sagesse de la vérité ». Or le « c’est-à-dire » nous élève à un tout autre plan. Et il poursuit : « C’est la vérité originelle de l’amour de Dieu – grâce qui nous est donnée – qui ouvre notre vie au don et qui rend possible l’espérance en un “développement (…) de tout l’homme et de tous les hommes”, en passant “de conditions moins humaines à des conditions plus humaines”, et cela en triomphant des difficultés inévitablement rencontrées sur le chemin. » Les deux expressions citées figurent effectivement dans Populorum progressio, mais on voit ce que Benoît XVI en fait, dans quel contexte il les insère.
Selon Benoît XVI c’est là le cœur de Populorum progressio. En fait c’est vrai, à ceci près qu’il faut presque un stéthoscope pour découvrir son existence. Si on lit l’encyclique attentivement, en cherchant ce qu’elle a de spécifiquement chrétien, on trouve en effet ce que dit Benoît XVI. Mais cela ne va jamais aussi loin (aussi haut) que ce que dit le pape actuel, et si dans l’idée de Paul VI c’était certainement primordial, ce n’est pas ce qui apparaît dans le texte. Alors que dans l’encyclique de Benoît XVI, c’est le contraire. Il passe en revue tous les domaines de la doctrine sociale de l’Eglise, et chaque fois il part de considérations théologiques, ou conclut sur des considérations théologiques.
Dans un autre paragraphe, Benoît XVI évoque deux vérités dont Paul VI a voulu nous faire part. La seconde est celle-ci : « Le développement authentique de l’homme concerne unitairement la totalité de la personne dans chacune de ses dimensions. » Il s’agit bien d’une citation de Populorum progressio. Benoît XVI développe le propos, et termine sur la rencontre de Dieu qui seule permet de reconnaître en l’autre l’image de Dieu et d’agir en conséquence. Il y a là deux nouvelles citations. A priori ce sont des citations de Populorum progressio, puisque rien n’indique dans le texte qu’on soit passé à autre chose. Or ce sont des citations… de Benoît XVI !
La revendication appuyée d’être dans la ligne de Populorum progressio est une sorte de gag (très catholique) de l’« herméneutique de continuité ». Benoît XVI tient à souligner : « Le lien existant entre Populorum progressio et le Concile Vatican II ne représente pas une coupure entre le magistère social de Paul VI et celui des Papes qui l’avaient précédé, étant donné que le Concile est un approfondissement de ce magistère dans la continuité de la vie de l’Église. (…) Il n’y a pas deux typologies différentes de doctrine sociale, l’une pré-conciliaire et l’autre post-conciliaire, mais un unique enseignement, cohérent et en même temps toujours nouveau. »
C’est en effet ce que montre Benoît XVI, par sa relecture de Populorum progressio, dont il extrait les éléments proprement catholiques pour leur donner tout leur sens. C’est ainsi qu’il reprend le concept de « développement intégral », en rendant très explicite ce qui était quelque peu implicite dans le propos de Paul VI. Le développement intégral de l’homme, souligne Benoît XVI, demande « une vision transcendante de la personne », qui a « besoin de Dieu : sans Lui, le développement est nié ou confié aux seules mains de l’homme, qui s’expose à la présomption de se sauver par lui-même et finit par promouvoir un développement déshumanisé ». Et il déclare d’emblée : « Dans le contexte socioculturel actuel, où la tendance à relativiser le vrai est courante, vivre la charité dans la vérité conduit à comprendre que l’adhésion aux valeurs du christianisme est un élément non seulement utile, mais indispensable pour l’édification d’une société bonne et d’un véritable développement humain intégral. » Ce qu’on chercherait en vain dans Populorum progressio.
Commentaires
... bienheureux Pie IX, responsable quant à lui d’odieuses injustices envers les Eglises orientales… ...par ailleurs auteur du Syllabus...
De fait, rien de bien changé depuis les débuts de l'Eglise : du bon et du mauvais, voire du pire et du meilleur, chez tous les papes, y compris chez Saint Pierre, qui trahit...
Comme me le disait mon directeur : "la Rédemption passe par la Croix" : vrai pour le monde, vrai pour les âmes, vrai pour l'Eglise.
Moi, cela ne me choque pas que Paul VI ait demandé aux gens d'être prudents sur les routes. Benoît XVI lui-même l'a fait, voyez ici: http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/angelus/2006/documents/hf_ben-xvi_ang_20060625_it.html
Que penser
- de l'infaillibilité de ces béatifications ?
- des conséquences pour l'Eglise de la béatification de Paul VI sachant que les blessures de son pontificat ne sont pas encore fermées ?
"... bienheureux Pie IX, responsable quant à lui d’odieuses injustices envers les Eglises orientales…"
Sans doute vous voulez parler du GENOU DE PIE IX, qui, siégeant sur son trône, au moment où le patriarche melkite Grégoire II Joseph s'agenouilla devant lui pour prendre congé, avant de quitter Rome à la fin du Ier Concile du Vatican, appuya ce genou sur l'épaule du patriarche, en lui disant seulement : "Testa dura !" ("Tête dure !") __ parce que, effectivement, de manière têtue et contre l'écrasante majorité des Pères conciliaires, le patriarche avait refusé de signer la Constitution dogmatique "Pastor Aeternus" sur la Primauté et l'Infaillibilité romaines.
Que voulez-vous... Pierre est Pierre.
Et toute la puissance épiscopale est en Pierre, et tout "l'épiscopat découle de Pierre", selon Saint Bellarmin, Docteur. Pierre a tout pouvoir sur le troupeau des brebis et des agneaux, et __ que l'on sache __ tout patriarches et évêques qu'ils sont, ils sont aussi des brebis et ils font aussi partie du troupeau. Donc soumis à Pierre, qui seul tient les Clefs.
Comme je vous l'ai déjà dit, de manière imagée, en "parabole" :
Pierre a tout pouvoir de saisir soudain une brebis, de la retourner, de fouiller soigneusement sa toison, à la recherche de quelque gale secrète, de la tondre, de la mettre de côté pour la surveiller un temps, puis de la relâcher une fois cette SAINTE inquisition* terminée. Depuis toujours le Saint-Siège a jugé, déposé ou excomunié ou absous des évêques, comme les simples laïcs. Saint Pierre, d'un mot, a fait mourir Saphire et Ananie.
D'ailleurs, le patriarche Joseph était un saint homme. Au genou de Pie IX appuyé sur son épaule, sous le regard courroucé du Vicaire du Christ, il étreignit de ses mains ses pieds et baisa ses mules. Ce patriarche resta parfaitement catholique, en communion avec Pie IX puis Léon XIII jusqu'à sa mort en 1897. D'ailleurs, allez demander aujourd'hui à Grégoire III ou à n'importe quel prêtre melkite-catholique s'ils ne reconnaissent pas le dogme de l'Infaillibilité...
* Inquisition pétrinienne : que ce mot ne vous choque pas. Ce genou enfoncé, ce regard courroucé et ce "Testa dura !" n'ont été qu'une très douce et médicinale inquisition préventive. Car que dira-t-on devant celle, terrible, du Grand Inquisiteur qui vient ? Que sera le Jugement Dernier sinon une suprême, ultime, radicale et définitive Inquisition ? : "Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; Il avait sur la tête plusieurs diadèmes, et portait un Nom écrit que nul ne connaît que lui-même ; Il était revêtu d'un vêtement teint de sang : son nom est le Verbe de Dieu. Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur. De sa bouche sortait un glaive affilé à deux tranchants, pour en frapper les nations ; c'est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer, et c'est lui qui foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout-puissant." (Ap 19, 12-15).
D'ailleurs, ce jour s'appelle "Dies Irae".
Monsieur bonjour,
"Pierre a tout pouvoir de saisir soudain une brebis, de la retourner, de fouiller soigneusement sa toison, à la recherche de quelque gale secrète, de la tondre, de la mettre de côté pour la surveiller un temps, puis de la relâcher une fois cette SAINTE inquisition* terminée."
Question:Si Pierre a lui-même "quelque gale secrète", la solution selon vous est?
Bien à vous
En effet, l’épisode de Saphire et Ananie (Ac. 5, 1-11) – une histoire d’argent ! d’argent ? tiens, tiens… – est tout à l’honneur de l’apôtre de la circoncision, Pierre (Gal. 2, 7, 8). Je me demande ce qu’en ont pensé et dit les trois Colonnes de l’Église, « Jacques et Céphas et Jean » (Gal. 2, 8)…
Quant à la queston principale : en effet, on ne voit pas ce qui serait contraire à la proclamation canonique __ une constatation officielle, "de facto" __ de la béatification puis de la canonisation de Paul VI. En effet, si on est saint, on est saint dès sa mort. Et les saints sont des myriades de myriades.
Par exemple, même en l'absence de cette proclamation romaine, Pie VII, Léon XIII, Pie XI, Pie XII ou Léon XII ou Pie VI, etc., sont des saints au Ciel. Tout comme votre papa ou votre maman s'ils ont été de saintes gens.
De même, pour Paul VI. Ce n'est pas la canonisation qui fait le "saint". La canonisation __ voir l'étymologie __ canonise seulement : elle reconnaît, elle constate, elle officialise un fait déjà accompli.
Maintenant que Rome décide de le prolamer explicitement et officiellement, cela relève du jugement de Rome seule.
La bonne position mesurée sur tous ces nouveaux saints est celle de la FSSPX.
"Monsieur bonjour,
"Pierre a tout pouvoir de saisir soudain une brebis, de la retourner, de fouiller soigneusement sa toison, à la recherche de quelque gale secrète, de la tondre, de la mettre de côté pour la surveiller un temps, puis de la relâcher une fois cette SAINTE inquisition* terminée."
Question:Si Pierre a lui-même "quelque gale secrète", la solution selon vous est?
Bien à vous
Écrit par : onclin | 13 mai 2014"
Monsieur,
Je vous répondrai, s'il vous plaît, par ce qu'en enseignait Mgr de Ségur, qui disait sur ce chapitre __ et c'est la doctrine catholique :
" VIII - COMMENT UN MAUVAIS PAPE PEUt ÊTRE INFFAIILIBLE, TOUT COMME UN BON
"Ce n'est pas parce qu'il est bon et saint, que le Chef de l'Eglise est infaillible ; c'est parce qu'il est Pape ; c'est parce qu'il est Vicaire de Dieu et Chef suprême de l'Église.
De même qu'un mauvais prêtre ne cesse pas pour cela d'être prêtre, de sorte que sa messe, ses absolutions, etc., sont valides ; de même un Pape, qui aurait le malheur de n'être pas vertueux et saint, ne cesserait pas pour cela d'être Pape, et, comme tel, de jouir de tous les privilèges accordés par le bon Dieu à la Papauté. Quelque mauvais qu'on le suppose, il n'en serait pas moins le Pape, le représentant visible de Jésus-Christ, le Pasteur et le Docteur infaillible de toute l'Église.
Méprisable comme homme, il serait toujours vénérable comme Pape, et Notre-Seigneur, dont les promesses sont immuables, le rendrait aussi facilement infaillible que s'il avait affaire à un homme saint et pur.
Dans la longue série des deux cent cinquante-huit papes qui, depuis saint Pierre jusqu'à ce jour, ont gouverné l'Eglise de Dieu, il y a eu deux Papes qui ont été notoirement indignes de leur sainte mission ; et Dieu a permis que ces deux indignes n'aient eu à définir aucune vérité durant leur Pontificat.
Jamais un Pape ne s'est trompé en enseignant la foi, parce que le bon Dieu y a pourvu, en maintenant son Vicaire, quel qu'il fût, bon ou mauvais, au-dessus de l'infirmité naturelle de l'intelligence humaine, qui peut toujours se tromper, qui peut toujours faillir.
Ainsi, au point de vue de l'autorité et de l'infaillibilité, il importe très peu que le Pape soit bon ou mauvais, juste ou pécheur."
Je vous invite d'ailleurs à lire toute cette page :
http://www.virgo-maria.org/Documents/infaillibilite-pontificale/Segur_mgr_Le_pape_est_infaillible.htm
Enfin, et pour conclure :
Je vous dirais que nul en l'Eglise de peut appeler contre les décisions de Pierre. Tout évêque et tout laïc baptisé est justiciable de Pierre, et iil n'est justiciable de personne sur la terre. A sa mort, il rend compte de tous ses actes au Christ. S'il a une "gale secrète", c'est le Christ seul qui est son juge. Surtout pas vous ni moi. Lui peut examiner toute gale secrète ou non secrète chez toutes et chacune des brebis du troupeau universel, et nul du troupeau ni hors du troupeau n'a le droit de lui supposer une gale secrète, qu'il peut bien avoir comme HOMME __ et seul le Christ en est juge __ mais qu'il ne peut avoir comme PAPE et PIERRE.
Supposer que, comme Pape et Pierre, il aurait une gale, relève du blasphème contre l'Esprit Saint, car l'infaillibilité du Pape procède de l'Esprit du Christ. Ce fut d'ailleurs, et demeure encore et toujours, le blasphème de la "religion prétendue réformée", à savoir l'ignoble hérésie protestante.
Merci pour votre explication.
Par ailleurs j'ai dit « Si » et non « Il a » (donc aucun vouloir de jugement venant de moi), ici je n'ai demandé que votre explication théorique, que j'apprécie, car elle est ferme et soutenue. Je vous en remercie. Par ailleurs personnellement je constate une grosse différence d'agir vis-à-vis de la société entre les Papes (sauf Benoît 16) avant et après Vatican II (Jean 23 étant le premier Pape après Vatican II). Je suis très étonné de cette rupture. Personnellement je suis très fort sensible aux écrits des Papes avant Vatican II.
Une chose qui demeure sans explication véritable est le pourquoi d'avoir « interdit » je dis « interdit » la messe traditionnelle (Tridentine), messe veuille de plusieurs siècles et sceau de l'Eglise Catholique. Veuillez noter que je n'ai pas connu la messe Tridentine dès ma jeunesse et pour cause "interdite".
Merci
Monsieur Daoudal, seriez-vous en mesure de nous éclairer?
Paul VI a-t-il oui ou non engagé son infaillibilité sur l'encyclique HUMANAE VITAE ? Sur cette question, on lit une chose et son contraire, si bien que je ne sais pas qui dit vrai. Ce point est important pour la conduite des débats du synode. Cette encyclique peut-elle être modifiée ou abrogée? On finit par se demander si quelqu'un le sait!
Merci si vous arrivez à émerger de toute cette confusion et à nous éclairer.
La malencontreuse définition de l'infaillibilité pontificale permet aux théologiens de faire couler beaucoup d'encre pour "prouver" que tel texte est infaillible ou pour "prouver" le contraire...
Il me semble qu'il y a une majorité en faveur de l'infaillibilité de Humanae vitae. Mais on n'a pas besoin d'une expertise pour voir que cette encyclique est dans la ligne de la tradition (et c'est ce qui est dans la ligne de la tradition qui est infaillible, sans qu'il y ait besoin de le déterminer).
Quoi qu'il en soit on commence à cerner la pensée de François: la doctrine de l'Eglise est connue, on ne la change pas, mais on fait autrement, parce que la miséricorde est plus importante que la doctrine. (Ce qui est blasphématoire, puisque cette doctrine est la Vérité, le Christ lui-même.)
D'Onclin :
"... je n'ai demandé que votre explication théorique, que j'apprécie."
Merci.
Cependant elle n'était pas théorique puisqu'elle disait les choses telles qu'elles sont "de facto" et "de jure". Dans le droit canonique et dans le catéchisme.
Monsieur bonsoir,
Quand j'ai écrit le mot « théorique » il faut le prendre par rapport au sens premier de « théorie » (voir Wikipédia) et non selon le langage courant qui sous entant « spéculation » et sans véritable fondement. Comme vous ma pierre angulaire est le Christ, mes fondements sont les apôtres et les prophètes, ma doctrine est celle de l'Église Catholique avant Vatican II.
À l'attention de monsieur Daoudal :
Je profite de cette discussion pour solliciter monsieur Daoudal pour une chose qui demeure sans explication véritable selon moi : le pourquoi d'avoir « interdit » je dis « interdit » la messe traditionnelle (Tridentine), messe veuille de plusieurs siècles et sceau de l'Église Catholique. Veuillez noter que je n'ai pas connu la messe Tridentine dès ma jeunesse et pour cause « interdite ».
Merci d'avance
Je m’apprêtais à une blague de môvé goût – selon mes us et coutumes bien établis – : “Sacré Bavarois, même dans une encyclique – “Caritas in veritate” –, il ne peut s’empêcher de nazifier : “Arbeit macht frei” ! avec son « c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf. Jn 8, 22) »…” Mais Jn 8, 22 n’a rien à voir… Ah ! sauvé par une coquille, c’est Jn 8, 32 qui dit ça !…
[Note : J’ai vérifié, http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html est correct…]