La police de Bangalore au Karnataka (Inde) a arrêté deux prêtres et un ancien séminariste, qui auraient avoué (sous sérum de vérité) avoir assassiné le P. K.J. Thomas, recteur du séminaire Saint-Pierre de Bangalore, le 31 mars 2013.
Depuis le début, des rumeurs circulaient selon lesquelles les meurtriers pourraient être des ennemis intérieurs et non des militants antichrétiens.
Mais les conclusions de la police font naître de sérieux doutes.
L’un des prêtres arrêté est le directeur d’une école dans le nord de l’Etat. L’autre est le curé d’une paroisse dans la banlieue de Bangalore.
Ces deux prêtres et l’ancien séminariste, agissant pour la faction qui réclame que le séminaire soit exclusivement réservé aux étudiants de souche du Karnataka (parlant kannada) se seraient introduits avec des barres de fer dans les locaux du séminaire pour chercher des documents attestant que le séminaire appartient aux évêques du Karnataka, auraient été surpris par le recteur, l’auraient sauvagement frappé et seraient repartis sans laisser le moindre indice. Ces derniers mois, l’enquête était au point mort. Et tout à coup on sort trois assassins. Dont le mobile est absurde, car les documents en question sont disponibles, et ne permettent pas d’affirmer que le séminaire doive être réservé aux étudiants de langue kannada.
La police avance toutefois un autre mobile, mais pour le moins fragile : les trois hommes « n’étaient pas contents » du P. Thomas, « ils éprouvaient un fort ressentiment du fait qu’ils estimaient être systématiquement tenus à l’écart des postes importants [au sein du séminaire] et que seul un petit nombre de personnes, dont ils n’étaient pas, occupaient les postes importants »...
Ce qui est certain est qu’il semble qu’il y ait davantage de tensions à l’intérieur du séminaire qu’entre les diverses communautés religieuses de Bangalore…