Bien qu’Urbain VIII, par la restauration de la basilique de Sainte-Martine près du Carcer Mamertini au Forum romain, et par la composition classique d’hymnes propres pour l’office de sa fête, ait cherché à rendre populaire la mémoire de cette martyre, elle est cependant presque complètement ignorée de l’antique hagiographie romaine. Son culte date à Rome du temps du pape Donus qui, entre 676 et 678, la fit représenter dans la mosaïque absidale de sa basilique entre les images du pape Honorius Ier et la sienne propre.
Le Laterculus de Berne du Hiéronymien mentionne cette sainte le 1er janvier : Romae... et Martini martyris. Il s’agit toutefois d’une sainte quelque peu étrangère à la Ville éternelle, et dont on ignore à la fois l’origine et l’histoire.
Un Oratorium sanctae Martinae est mentionné par Jean Diacre dans la vie de saint Grégoire, mais il se trouvait sur la voie d’Ostie, dans le fundus Barbilianus.
Cette localisation peut toutefois nous mettre en mesure de retrouver la patrie de Martine. De fait, dans ses actes, on parle de compagnons de son martyre, qui seraient morts le 15 novembre, et dans le récit de la découverte des corps de sainte Martine et de ses compagnons martyrs, Concorde et Épiphane, au temps d’Urbain VIII, l’on remarque que ceux-ci provenaient originairement d’une localité sur la voie d’Ostie. Or, il est frappant que précisément sur la même voie, dans le fundus Barbilianus, il existait au IXe siècle un oratoire en l’honneur de sainte Martine, desservi par des moines. Il s’agit peut-être d’un groupe de martyrs du faubourg Ostien, transportés à Rome du temps d’Honorius Ier ? Nous considérons cette hypothèse comme probable.