C’était un triste sommet du « partenariat oriental », à Vilnius, puisque l’on devait y célébrer un accord avec l’Ukraine, et que l’Ukraine a fait volte face juste avant, pour rejoindre l’union douanière de Poutine. Il devait aussi y avoir l’ouverture des discussions pour un accord avec l’Arménie. Mais l’Arménie elle aussi est passée à la Russie. On n’avait plus à se mettre sous la dent que deux pré-accords, avec la Géorgie et la Moldavie, en croisant les doigts pour que dans les mois prochains ces pays ne succombent pas également aux sirènes russes…
Les eurocrates étaient évidemment furieux contre la Russie de Poutine. C’était à qui serait le plus virulent. Le si falot Herman Van Rompuy, tellement incolore qu’on l’avait oublié, a promis qu’il exigerait de Poutine, au prochain sommet UE-Russie, qu’il cesse le « harcèlement » des anciens pays du bloc soviétique. Sic. Il a demandé aux dirigeants des anciens pays soviétiques de « ne pas céder aux pressions extérieures, encore moins de la Russie » (mais de l’UE, oui…). Et il a suggéré que l’attitude russe envers l’Ukraine « pourrait être en violation des accords d’Helsinki ». Sic.
Embrayant sur cette idée si géniale, José Manuel Barroso n’a pas craint d’ajouter :
« Le temps de la souveraineté limitée est passé. »
Il faisait allusion à la doctrine soviétique des la souveraineté limitée, utilisée notamment par Brejnev pour justifier l’invasion de la Tchécoslovaquie. Mais dans la bouche du président de la Commission européenne, qui n’a de cesse depuis un demi-siècle de limiter, rogner, puis carrément détruire, la souveraineté des Etats membres de l’UE, c’est surréaliste.
Commentaires
il ne faudrait pas oublier non plus que l'Ukraine est incontestablement à l'origine de la Russie historique dont la première capitale fut Kiev, beaucoup plus que le Kossovo n'est à l'origine de la Serbie, comme on nous le ressasse, et qui est plutôt à l'origine de la Serbie ottomane
non, pas surréaliste: croustillant!
C'est bien connu: l'hôpital se moque de la Charité...