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Vers une nouvelle étape de la dictature de la culture de mort

 Le 5 avril dernier, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, avait demandé un rapport sur l’avortement au Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes. On ne voit pas trop comment il pourrait y avoir égalité entre les femmes et les hommes dans ce domaine, mais le Haut Conseil était censé délivré son expertise sur autre chose, deux points qui ne concernent pas sa mission, du moins selon son intitulé : d’une part les disparités régionales sur l’accès à l’avortement et la baisse du nombre d’avortements dans les établissements privés ; d’autre part « l’information publique sur l’IVG » qui est « trop peu visible alors même que les sites internet délivrant une information biaisée voire hostile à la pratique de l’IVG apparaissent en tête des classements de consultation sur les moteurs de recherche ».

Le rapport sera remis le 31 octobre. Mais il est tellement urgent de contrer les sites internet pro-vie que le Haut Conseil a décidé de remettre au gouvernement sans tarder et publier aussitôt un « volet 1 » : « Information sur l’avortement sur Internet ».

D’emblée, le Haut Conseil annonce qu’il appelle « anti-choix » ceux qui se battent pour le choix de la vie plutôt que celui du massacre des enfants. Et le défi est de réduire ou supprimer les sites « anti-choix » qui tentent de conseiller les femmes dans le sens de la vie.

Un bon site sur l’avortement, nous dit le Haut Conseil, est un site qui permet « un accès potentiellement plus rapide à l’avortement, qui permette un véritable choix par la femme de la méthode de l’IVG et réduit le risque d’être hors délai ». Et qui soit bien anesthésiant, en donnant « accès à un droit fondamental sans supplément d’angoisse et/ou de culpabilisation ». On ne le répétera jamais assez, tuer son enfant, c’est fun…

Or les sites qui occupent les premières places en terme de référencement sur Google sont des sites pro-vie, qui devancent les sites pro-avortement et les sites gouvernementaux, même si le site vosdroits.service-public.fr a réussi récemment à bien se placer.

Or ces sites « anti-choix » ne donnent pas les adresses des avortoirs. Cela revient comme un leitmotiv, comme si c’était particulièrement choquant que des sites pro-vie ne fassent pas la promotion des abattoirs à bébés…

Et puis aussi : « Les sites anti-choix s’attachent à construire une neutralité apparente pour mieux diffuser une information orientée en défaveur de l’avortement. » Les sournois…

Le rapport précise que le site ivg.net dit apporter « des conseils spécialisés toujours par téléphone en cas de besoin de la part de médecins, de psychologues, de juristes ou d’assistantes sociales affiliés à notre réseau ». Et il ajoute : « Il est impossible d’établir dans ce rapport la véracité de ce propos. » Sic. Ce n’est pourtant pas difficile. Mais il vaut mieux ne pas savoir si c’est vrai que des spécialistes osent aider les militants de la vie…

Et il n’y a pas que ces sites. Il y a aussi la « mobilisation militante » sur les forums et les réseaux sociaux. Il est insupportable que les « anti-choix » puissent investir Doctissimo.fr, par exemple (même si ensuite le rapport reconnaît que les messages pro-vie n’y sont pas du tout majoritaires), ou qu’ils puissent arriver à imposer sur Wikipedia une définition de l’avortement comme « interruption du développement qui commence à la conception » et « s’achève normalement à terme par la naissance d'un nouvel individu de l'espèce». « Cette vision culpabilisante de l’avortement, commente le rapport, attaque la légitimité qu’a toute femme d’avoir recours à une IVG. »

Alors, comment lutter contre les « anti-choix » ?

Il y a la loi Neiertz qui punit le délit d’entrave à IVG, y compris l’entrave psychologique.

Or, l’objectif des sites pro-vie sur l’avortement « est d’entraver indirectement le droit à l’avortement par une information qui, derrière l’apparence de la neutralité, cherche systématiquement à décourager les femmes d’exercer leur droit à l’avortement ». « Une information volontairement tronquée sur un site internet ou un discours ouvertement contraire à la liberté qu’a toute femme d’interrompre une grossesse, à l’occasion d’un appel téléphonique, délivré après avoir consulté ledit site, est une forme de pression psychologique, qui pourrait constituer une entrave psychologique. »

En outre, « à l’heure où le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes comprend un article 17 souhaitant l’extension des obligations des hébergeurs et fournisseurs d’accès internet à toutes formes d’incitation à la haine fondée sur le sexe, l’orientation ou l’identité sexuelle, il convient de réfléchir à étendre également le périmètre d’application du délit d’entrave. Les informations contenues sur internet ne peuvent pas contrevenir à nombre de règles, principes ou dispositions légales ».

Mais, après avoir brandi ces menaces, le Haut Conseil constate qu’il y a un autre principe qui ne paraît pas encore complètement obsolète et que l’on appelle la liberté d’expression. Et qu’il risque d’être difficile de condamner pour entrave les sites qui n’entravent rien. Du moins dans un premier temps. Mais on a lancé l’idée. Et, puisqu’on n’arrête pas de restreindre la liberté d’expression, il arrivera bien un moment, et sans doute rapidement, où l’on pourra mettre en prison (car la loi Neiertz punit de peines de prison, prend soin de préciser le rapport) les affreux « anti-choix ».

En attendant, il faut les surveiller étroitement, et les dénoncer publiquement :

« Afin d’attirer l’attention des femmes sur des informations parfois erronées ou frauduleuses disponibles sur internet, il conviendrait de prévoir un cadre défini au plan national. Des listes pourraient être établies pour préciser des critères excluants, précisant ce qu’un site ayant pour mission de donner de l’information sur l’IVG, ne peut absolument pas contenir. Cela reviendrait à adopter une approche de “naming and shaming”. S’il n’existe pas, en France, de liste noire de sites internet qui contreviendrait au droit français, le décret du 18 mars 2009 fixe désormais une liste de clauses abusives pour les contrats conclus entre un professionnel et un consommateur ou non-professionnel. Il existe également une liste “grise” de clauses avec un caractère abusif si le professionnel ne parvient pas à démontrer le contraire en justice. »

Mais le Haut Conseil reconnaît aussitôt : « Il paraît cependant peu probable de pouvoir mettre en place un dispositif similaire pour les sites internet délivrant une information erronée ou dolosive concernant l’IVG. »

Reste qu’en attendant de pouvoir vraiment sévir on peut « créer un label délivré aux sites qui respecteraient l’ensemble des critères établis ». Les critères de la vraie culture de mort.

Le rapport (ou ce que l’on appelle ainsi : il s’agit comme si souvent de quelques pages bien aérées que n’importe qui pourrait écrire après une journée passée sur internet) se termine par quatre « recommandations » au gouvernement.

Les deux premières, c’est qu’il faut… copier les sites « anti-choix » parce qu’ils sont bien faits (site et numéro de téléphone). En ajoutant que le site institutionnel pro-avortement à mettre en place devra permettre de fonctionner comme un cyber-corbeau, pour « signaler » tout ce qui ne va pas, « comme par exemple une tentative d’entrave »…

La troisième recommandation est la mise en place d’une « équipe Ivg de veille et d’animation » pour surveiller les pro-vie et faire la propagande pro-mort sur internet.

La quatrième est d’organiser « la 1ère campagne nationale d’information concernant la question du droit à l’avortement ». Comme si elle n’était pas permanente…

Commentaires

  • C'est la même tactique foireuse des avorteurs américains il y a 20 ans: mettre hors la loi et censurer les défenseurs de la vie. Elle a échoué aux USA. Elle doit échouer en France.
    Je signale qu'une proportion non négligeable des UDAF (unions départementales des associations familiales) font la propagande de l'avortement ou renvoient sur des sites du planning ou du gouvernement. Les AFC sont membres des UDAF, fédérées dans l'UNAF (qui collecte les cotisations pour la famille). Un scandale de plus.
    Quand vous verrez sur un site du planning ou du gouvernement des adresses pour garder son enfant, faites-moi signe. Pourtant l'hypocrite loi Veil leur en faisait obligation: donner aux "candidates" toutes les aides et associations pour permettre de garder son bébé.

  • L'avortement est un crime et le NOM va bientôt incarcérer les opposants.

  • Bravo aux sites pro-vie ! Il faut leur faire un maximum de publicité et dénoncer l'ignoble propagande pro-mort.

    Si les évêques jouaient leur rôle, ils seraient en première ligne pour soutenir ces sites.

    Ils devraient aussi appeler à manifester contre les agents de la culture de mort.

    Si seulement une force politique d'importance se battait sur cette question.

    Quel dommage que le FN ait complètement arrêté toute idée de combattre sur ce sujet...

    Il faut remettre ce sujet au coeur du combat politique.

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