Ce saint du XIIIe siècle a pour particularité de n’avoir jamais été canonisé. Il faisait l’objet d’un culte dans son Ordre de la Merci, et Urbain VIII approuva son office et sa messe en 1626. Puis Alexandre VII l’inscrivit au martyrologe (1657), Clément IX étendit sa fête à toute l’Eglise ad libitum (1669), et Innocent XI en fit une fête obligatoire (1676), de rite double (1681).
Il a aussi comme particularité de… ne pas être « né ». Nonnat n’est pas son nom, c’est un surnom qui veut dire non-né : non natus. Sa mère, enceinte de sept mois, était tombée gravement malade, au point qu’elle mourut. Le mari refusa qu’on l’enterre avant d’avoir vu le cadavre de son enfant. Un membre de la famille, avec son poignard, éventra la mère... et le bébé était vivant.
Saint Raymond Nonnat a donc été nommé saint patron des femmes enceintes et du bébé qu’elles portent. Aujourd’hui on peut l’invoquer spécialement comme saint patron des non-nés, soit qu’ils soient à naître, soit qu’on leur ait refusé la naissance.
Religieux de l’ordre de la Merci pour la rédemption des captifs, il se rendit en Algérie pour racheter les chrétiens esclaves des barbaresques musulmans. Lorsqu’il n’eut plus d’argent, il se fit otage... et se mit à convertir des musulmans. On lui ferma la bouche avec un cadenas, et il allait être empalé lorsque son ami et supérieur saint Pierre Nolasque réunit la rançon nécessaire à sa libération. Il rentra à Barcelone mais mourut bientôt, prématurément, à 36 ans, des suites de ce qu’il avait subi en Algérie.