Vous pratiquerez le précepte de vous réjouir toujours, si vos regards sont sans cesse tournés vers Dieu, et si l'espoir des récompenses qu'il vous promet adoucit en vous les peines de la vie. Ou vous a fait un affront: songez à la gloire qui vous attend dans le ciel, et que vous mériterez par votre patience. Vous avez essuyé des pertes de biens: envisagez les richesses éternelles, et ce vrai trésor que vous vous êtes acquis par vos bonnes œuvres. Vous avez été chassé de votre patrie : mais vous avez pour patrie la Jérusalem céleste. Vous avez perdu un fils que vous aimiez: mais vous avez les anges avec lesquels vous vous réjouirez éternellement devant le trône de Dieu. C'est en opposant le bonheur de la vie future au malheur de la vie présente, que vous conserverez votre âme exempte de chagrin et de trouble, comme vous y exhorte le précepte de l'Apôtre. Ne vous livrez ni à des joies excessives dans la prospérité, ni dans l'adversité à une tristesse qui ôte à votre âme toute sa joie et toute sa vigueur. Si vous ne vous prémunissez de bons principes, vous ne mènerez jamais une vie tranquille et paisible. Vous n'y parviendrez qu'autant que vous aurez toujours devant les yeux le précepte qui vous exhorte à vous réjouir toujours. Il faut pour cela calmer les révoltes de la chair, recueillir les plaisirs de l'esprit, vous mettre au-dessus des maux passagers, vous remplir de l'espoir des biens éternels, dont la seule idée suffit pour réjouir nos âmes, et inonder nos cœurs de la joie des anges, en Jésus-Christ notre Seigneur, à qui soient la gloire et l'empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Fin du sermon de saint Basile sur l’enseignement de saint Paul : « Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse, rendez grâces à Dieu en toutes choses » (I Thess. 3, 16).