Mercredi, dans un village du district de Minya, quelque 2.000 musulmans ont attaqué des magasins et des maisons appartenant à des coptes, et ont tenté d’incendier l’église.
Hier soir, « des heurts entre musulmans et chrétiens », comme disent les agences de presse, des heurts… devant une église, ont fait un mort et des dizaines de blessés.
Les attaques contre les coptes sont devenues quotidiennes, fait remarquer Asianews. Depuis l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, la justice est de plus en plus prise en mains par les Frères, quand ce n’est pas par les salafistes, et les imams radicaux peuvent exprimer sans fard toute la violence de l’idéologie islamiste, excitant notamment dans les campagnes des foules musulmanes largement illettrées contre les chrétiens.
En outre, les juges, qui étaient naguère réticents à accepter les plaintes pour blasphème contre l’islam, de peur d’être accusés à leur tour d’attiser les haines, les traitent aujourd’hui avec faveur, pour se faire bien voir de leurs supérieurs islamistes.
Le cas de l’institutrice copte Demanya Oubeid Abdel al-Nour, que j’évoquais le 13 mai, fait beaucoup de bruit. Le procureur général a demandé 2.900 dollars de caution pour sa libération, ce que sa famille ne peut pas payer.
On en sait un peu plus sur le « crime » de Demanya. Le 8 avril, elle parlait à ses élèves de la vie religieuse sous les pharaons. Elle parlait du polythéisme, puis du monothéisme d’Akhenaton, pour en arriver aux trois monothéismes : le judaïsme, le christianisme, l’islam. L’inspecteur de cette matière était présent, mais il quitta la salle de classe dix minutes avant la fin. Deux jours plus tard, l’institutrice était suspendue, suite à l’accusation de trois enfants selon lesquels elle avait blasphémé l’islam et loué le christianisme. Puis elle fut interrogée par trois commissions, qui toutes trois l’innocentèrent. Mais, sous la pression de certains parents et d’autres professeurs, la direction de l’école porta l’affaire au ministère de l’Education, qui a ouvert une enquête conduisant à l’arrestation de l’enseignante, le 8 mai. Son procès devrait s’ouvrir le 21 mai.
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Si l'aide alimentaire venant de l'Occident est coupée,les Egyptiens meurent de faim immédiatement.