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Vietnam : les autorités inventent un prêtre…

Les autorités communistes vietnamiennes avaient imprudemment lancé une consultation populaire sur leur projet de réforme de la Constitution. Ils n’imaginaient pas que cela se transformerait en un vaste mouvement de contestation du régime. Notamment par la « requête des 72 », rapidement signée par des milliers de personnes, ou la lettre ouverte de la Conférence épiscopale…

Les autorités tentent par tous les moyens de redresser la barre. Le 26 mars a été diffusée à la télévision une émission ainsi annoncée : « Le rôle dirigeant du Parti communiste à l’égard du pays et de la société ne peut être nié ; telles sont les opinions des responsables religieux de Bac Ninh. »

Parmi ces responsables, il y avait deux dignitaires bouddhistes (ou supposés tels), puis un prêtre catholique : « le prêtre Nguyên Quôc Hiêu, président du Comité d’union du catholicisme pour la province de Bac Ninh ». Lequel en effet ne nia pas la légitimité du rôle dirigeant du parti communiste, ni les bienfaits de la collectivisation des terres… et proposa un amendement à la Constitution : au lieu de dire : « Personne ne peut violer la liberté de croyance et de religion ou les utiliser pour enfreindre la loi », il faudrait dire : « Il est strictement interdit de violer… ».

On voit que ce prêtre s’inscrivait très exactement dans le cadre de la propagande du régime.

Mais quand les catholiques ont voulu en savoir davantage sur lui, ils se sont rendu compte qu’il s’agissait… d’un laïc, membre des organisations officielles de sa province (Front patriotique et Comité populaire), et que son « Comité d’union des catholiques de Bac Ninh » est un groupe fantoche inféodé au régime, dans lequel il n’y a aucun prêtre…

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