Benoît XVI a renoncé à sa charge le 28 février.
C’est le jour anniversaire de la mort de Dom Gérard, le seul moine du XXe siècle qui ait fondé un monastère. Et pour la messe de saint Pie V.
Dans son message au monastère, pour la mort de Dom Gérard, Benoît XVI rendait grâce « pour l’attention de Dom Gérard à la beauté de la liturgie latine, appelée à être toujours davantage source de communion et d’unité dans l'Église ».
Cardinal et préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il avait célébré la messe au monastère le 24 septembre 1995.
Benoît XVI avait choisi son nom en l’honneur de saint Benoît, patriarche des moines d’Occident, et des bénédictins.
Le 13 septembre 2008, au champ de Mars à Paris, il avait célébré la messe avec une chasuble de Dom Gérard.
Commentaires
Son discours au monde de la culture aux Bernardins en 2008 est entièrement consacré au monachisme, donc à l'importance fondamentale, fondamentale sur la culture, donc sur la culture européenne.
Quaerere Deum, chercher Dieu et le chercher dans sa parole, dans la raison et par la raison sans quoi il n'est pas de culture. Ce qui est une vraie révolution par rapport à l'actuel relativisme culturel (qui voit des cultures là où il n'y a qu'ineptie et superstition)...
« Avant toute chose, il faut reconnaître avec beaucoup de réalisme que leur volonté n’était pas de créer une culture nouvelle ni de conserver une culture du passé. Leur motivation était beaucoup plus simple. Leur objectif était de chercher Dieu, quaerere Deum. Au milieu de la confusion de ces temps où rien ne semblait résister, les moines désiraient la chose la plus importante : s’appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours, trouver la Vie elle-même. Ils étaient à la recherche de Dieu. Des choses secondaires, ils voulaient passer aux réalités essentielles, à ce qui, seul, est vraiment important et sûr. On dit que leur être était tendu vers l’« eschatologie ». Mais cela ne doit pas être compris au sens chronologique du terme - comme s’ils vivaient les yeux tournés vers la fin du monde ou vers leur propre mort - mais au sens existentiel : derrière le provisoire, ils cherchaient le définitif. Quaerere Deum : comme ils étaient chrétiens, il ne s’agissait pas d’une aventure dans un désert sans chemin, d’une recherche dans l’obscurité absolue. Dieu lui-même a placé des bornes milliaires, mieux, il a aplani la voie, et leur tâche consistait à la trouver et à la suivre. Cette voie était sa Parole qui, dans les livres des Saintes Écritures, était offerte aux hommes. La recherche de Dieu requiert donc, intrinsèquement, une culture de la parole, ou, comme le disait Dom Jean Leclercq : eschatologie et grammaire sont dans le monachisme occidental indissociables l’une de l’autre (cf. L’amour des lettres et le désir de Dieu, p.14). Le désir de Dieu comprend l’amour des lettres, l’amour de la parole, son exploration dans toutes ses dimensions. Puisque dans la parole biblique Dieu est en chemin vers nous et nous vers Lui, ils devaient apprendre à pénétrer le secret de la langue, à la comprendre dans sa structure et dans ses usages. Ainsi, en raison même de la recherche de Dieu, les sciences profanes, qui nous indiquent les chemins vers la langue, devenaient importantes. »
D'où d'ailleurs les sciences profanes, les sciences expérimentales ont éclose dans l'Europe chrétienne.
Les identitaires et les "progressistes" faute de l'avoir pris au sérieux, ne se sont pas aperçus de la force identitaire et de liberté qu'a constitué l'enseignement de Benoît XVI. Beaucoup l'ont interprété au rebours de sa signification profonde. Seuls, peut-êtres, ses ennemis les plus enragés s'en sont aperçus... C'est pour cela qu'ils se sont déchaînés contre lui.
Son discours aux Bernardins est à lire, à relire et à méditer sans cesse car il est guide de vie. Au fur et à mesure qu'on le relit, on le trouve de plus en plus riche. C'est la marque des très grands textes.
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2008/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20080912_parigi-cultura_fr.html
Pourquoi a t-il renoncé s'étant placé sous le vocable de Benoît sinon peut-être découragé dans un tragique constat de son échec à rechristianiser l'Europe devenue un "désert spirituel"!
Il est, pour moi, certain qu'il a abdiqué pour raison de santé.