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Vers l’interdiction des blagues de potache

Dans le cadre du totalitarisme qui s’installe, la fausse affaire des étudiants de Sciences Po Bordeaux est exemplaire : il s’agit de blagues de potaches sur Facebook qui sont considérées quasiment comme des crimes et qui risquent de valoir à leurs auteurs le renvoi de Sciences Po, voire une condamnation pénale. Et l’opprobre médiatique générale : ça c’est déjà fait.

Une dizaine d’étudiants avaient créé une page Facebook « Osez le masculinisme », sur le modèle d’« Osez le féminisme ». Mais si celui-ci est dans le sens de l’histoire, celui-là est intolérable. Surtout si c’est pour se moquer du féminisme… Là c’est du « sexisme », et l’on n’a pas à chercher loin pour trouver aussi des « propos homophobes », comme « les féministes sont des lesbiennes »…

Ce qui est ahurissant (de mauvaise foi idéologique) est que des journaux ont pris les blagues (par principe de mauvais goût) au premier degré : « Une page Facebook créé par des étudiants de l’école incite aux agressions sexuelles... », affirmait 20 minutes. Parce qu’il y avait des « sondages » pour ou contre le viol collectif, pour ou contre l’excision, qu’on y appelait à une « érection-débat » dans un amphi pour « pratiquer une mise en scène d’agression sexuelle collective »… Il y avait aussi la soirée « plombiers VS chaudières », qui invitait au « décrassage de la soupape de sécurité d’une vieille chaudière ».

C’en était trop pour les austères militantes féministes du cru, qui ont créé un « collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur » pour dénoncer les ignominies de ces jeunes gens. Et pour faire bonne mesure, le collectif dénonçait aussi le Bureau des sports de Sciences Po Bordeaux qui réduit « les femmes à des objets de désirs misogynes ». Le collectif ne sait donc pas que si l’équipe féminine de rugby s’appelle « Mi-putes mi-soumises », ce sont les filles elles-mêmes qui ont choisi ce nom, comme les garçons ont appelé leur équipe de volley les « Violleyeurs », sur le modèle de ce qui se fait dans toutes les grandes écoles. Le « collectif » ne sait donc pas que l’équipe féminine de handball de Sciences Po Paris s’appelle « APLP » (pas besoin d’être initié pour savoir que ça veut dire « A poil les putes »).

La direction de Sciences Po Bordeaux affirme ne pas avoir attendu la dénonciation du collectif pour agir. Dix étudiants, qui avaient bêtement laissé leurs vrais noms sur la page en participant aux blagues, vont être traduits devant le conseil de discipline. La direction leur donne deux semaines pour préparer leur défense. Mais d’autre part la direction va porter plainte contre X pour diffamation. Une plainte qui vise le collectif, mais aussi les étudiants…

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