Le P. John Prakash, assassiné en 2008, va être reconnu par les autorités du Népal comme « martyr de la nation ». La « commission pour les martyrs et les disparus » vient de l’inscrire dans une de ses listes.
Or le P. Prakash était un missionnaire salésien, directeur de l’école Don Bosco de Sirisiya, venu du Kerala (Inde). Et les autorités actuelles du Népal sont maoïstes : ce sont elles qui ont institué ce titre de « martyr de la nation », d’abord attribué aux combattants tombés pendant la guérilla de la fin des années 90.
On pourrait imaginer que le P. Prakash fût un adepte et un praticien de la théologie de la libération, mais il ne semble pas que ce soit le cas.
Le P. Prakash ayant été assassiné par un groupe hindouiste fanatique (intitulé « Armée de défense du Népal »), peut-être le pouvoir népalais veut-il signifier aux hindouistes ultramajoritaires que l’Etat est désormais réellement laïque.
Ou bien après tout veut-il réellement rendre hommage pour services rendus à la nation à un homme dont la commission souligne qu’il était entièrement au service des pauvres (non seulement dans le domaine de l’enseignement, mais aussi des soins de santé aux mères et aux enfants, et du développement économique des villages).