Le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle : ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ, apparaît ainsi extérieurement. Et ensuite son « oui » définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Eglise antique, le baptême était également appelé « illumination », parce que ce sacrement donne la lumière, permet de voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul : guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé non par une pensée mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. (…)
Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur : ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ. En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son « moi », mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même : il mourut à sa vie et naquit à une vie nouvelle avec le Christ ressuscité. (…)
Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ.