La cathédrale syriaque catholique de Bagdad, où une soixantaine de chrétiens, dont deux jeunes prêtres, avaient été massacrés le 31 octobre 2010, a été rénovée, et consacrée à nouveau hier, sous la présidence du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales (qui est en Irak pour une visite officielle de cinq jours), et en présence du cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, ce qui montre aux derniers chrétiens irakiens combien Rome est proche d’eux.
La veille, sur la chaîne de télévision irakienne basée en Egypte Al Baghdadia (la Bagdadienne), le grand ayatollah Sayyed Ahmad Al Hassani Al Baghdadi (Hassan de Bagdad) lançait une fatwa contre les chrétiens d’Irak. Les qualifiant de « polythéistes » (c’est dans le Coran) et d’« amis des sionistes », il a édicté qu’ils devaient choisir « entre l’islam et la mort », et que « leurs femmes et leurs filles peuvent être légitimement considérées comme des épouses des musulmans ». En clair il est permis de tuer les chrétiens et de violer leurs femmes et leurs filles.
Il n’est pas inintéressant de savoir que le grand ayatollah Al Hassani Al Baghdadi (grand ayatollah est le titre des plus grands juristes chiites), qui est ouvertement jihadiste et justifie les attentats suicides en Israël, était, lors de l’insurrection de 1991 en Irak, le guide du « Mouvement islamique des libéraux ».